L’actuel gouvernement égyptien, chargé de gérer les affaires courantes, tiendra dimanche sa première réunion depuis la démission vendredi du président Hosni Moubarak, a rapporté samedi l’agence officielle Mena. « Le conseil des ministres se tiendra dimanche sous la présidence du Premier ministre Ahmad Chafic pour discuter de plusieurs dossiers importants liés aux affaires du pays », a rapporté la Mena.Selon l’agence, cette décision a été prise après le communiqué du conseil suprême des forces armées annonçant que le gouvernement, nommé par M. Moubarak quelques jours avant son départ, resterait en place pour assurer la gestion des affaires courantes « jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement ». « Le conseil des ministres discutera des efforts visant à assurer les produits alimentaire de base aux citoyens ainsi que la sécurité et la stabilité », a précisé la Mena.

L’armée égyptienne, chargée de gérer le pays depuis la démission de M. Moubarak, a promis samedi une « transition pacifique » vers « un pouvoir civil élu » et assuré que l’Egypte respecterait les traités « régionaux et internationaux » qu’elle a signés.

L’armée égyptienne, chargée du pays depuis la démission vendredi du président Hosni Moubarak, a promis samedi une « transition pacifique » vers « un pouvoir civil élu », et assuré que l’Egypte respecterait les traités « régionaux et internationaux » qu’elle a signés.

Le conseil suprême des forces armées a également annoncé dans son « communiqué numéro 4 » que le gouvernement nommé quelques jours avant son départ par M. Moubarak restait en place provisoirement pour assurer la gestion des affaires courantes. « La République arabe d’Egypte restera engagée envers tous ses traités régionaux et internationaux », selon ce communiqué. L’Egypte est notamment le seul pays arabe, avec la Jordanie, à avoir signé un traité de paix avec Israël. L’armée s’est aussi engagée à une « transition pacifique du pouvoir » qui « préparera le terrain à un pouvoir civil élu en vue de construire un Etat démocratique libre », a indiqué le conseil dans ce texte lu par un militaire à la télévision d’Etat. « Le gouvernement actuel et les gouverneurs continueront de travailler jusqu’à ce qu’un nouveau gouvernement soit formé », a ajouté le conseil.

L’ancien Premier ministre égyptien Ahmad Nazif et l’actuel ministre de l’Information Anas el-Fekki sont interdits de quitter le pays, en vertu d’une décision du procureur général, a annoncé samedi l’agence officielle Mena.

« Le procureur général Abdel Maguid Mahmoud a décidé d’interdire à l’ancien Premier ministre Ahmad Nazif et au ministre de l’Information Anas el-Fekki (…) de quitter le pays au vu des plaintes déposées contre eux », a rapporté la Mena, sans plus de précision sur ce qui leur est reproché.

Dans une décision prise au lendemain de la démission du président Hosni Moubarak, le procureur a par ailleurs décidé de « geler les avoirs de l’ancien ministre de l’Intérieur égyptien, Habib el-Adli, ainsi que ceux de sa famille à la suite de plaintes concernant le transfert de plus de quatre millions de livres égyptiennes (environ 660.000 dollars) d’une société de construction vers son compte personnel », selon l’agence. Le 3 février, le Premier ministre égyptien Ahmed Chafic avait annoncé que l’ancien ministre de l’Intérieur, dont le départ avait été réclamé avec insistance par les manifestants, allait faire l’objet d’une enquête.

D’anciens ministres et responsables égyptiens, dont Habib el-Adli et le magnat de l’acier Ahmad Ezz, avaient été interdits de quitter l’Egypte et leurs comptes ont été gelés, sur décision du parquet général.

L’armée égyptienne, en charge de la gestion du pays depuis la démission vendredi du président Hosni Moubarak, a décidé d’alléger de quatre heures le couvre-feu en vigueur dans trois grandes villes dont Le Caire, a annoncé samedi la télévision d’Etat.

« Le conseil suprême des forces armées: le couvre-feu de minuit à six heures », soit de 22H00 à 04H00 GMT, a indiqué la télévision dans un bandeau. Il commençait auparavant à 20H00 (18H00 GMT). Le couvre-feu avait été imposé le 28 janvier au Caire, à Alexandrie (nord) et à Suez (est) après de violentes émeutes anti-gouvernementales réclamant le départ du président Moubarak. M. Moubarak a démissionné et remis le pouvoir à l’armée vendredi, après 18 jours de manifestations exigeant son départ.

Des centaines de policiers égyptiens ont manifesté samedi à Ismaïliya, grande ville située sur le canal de Suez, pour protester contre la corruption dans leurs rangs et en accusant leurs supérieurs de leur avoir donné l’ordre de tirer sur les manifestants.

Des policiers en uniforme et des membres de la police secrète ont défilé sur la rue principale de la ville en scandant « La police et le peuple ensemble », sur le modèle du slogan adopté par les manifestants antigouvernementaux pour l’armée, désormais en charge du pays après le départ du président Hosni Moubarak vendredi.

La police, déjà impopulaire, est haïe depuis des heurts meurtriers entre manifestants et forces de l’ordre. Elle a aussi été accusée d’avoir relâché les prisonniers de plusieurs établissements carcéraux à travers le pays, avant de disparaître des rues.

Les citoyens ont alors dû s’organiser en comités populaires pour se défendre des pillages et des rôdeurs. « Nous sommes avec le peuple. La violence, ce n’était pas de notre faute », a affirmé l’un des policiers qui manifestaient à Ismaïliya. « Elle a été ordonnée par des partisans de Habib al-Adli », l’ex-ministre de l’Intérieur limogé après un remaniement destiné à apaiser les manifestants, sans succès, a-t-il ajouté. Les policiers ont également dénoncé la corruption au sein de leur institution. « Les officiers nous ont utilisés comme cuisiniers et chauffeurs chez eux », a dit l’un des manifestants, réclamant comme beaucoup des protestataires une augmentation de salaire.

L’armée égyptienne commençait samedi matin à enlever les barricades et barbelés autour de la place Tahrir au Caire, épicentre de la révolte qui a fait tomber le président Hosni Moubarak, ont constaté des journalistes.

Les militaires s’attelaient notamment à retirer les barricades situées à côté du Musée national égyptien, à l’entrée nord de la place. L’armée retirait également les carcasses de voitures brûlées, traces des affrontements qui ont opposé forces de l’ordre, pro- et anti-Moubarak au plus fort de la révolte. Elle était assistée dans ses efforts par des civils qui nettoyaient la place. Les tanks de l’armée qui barraient les routes convergeant vers la place Tahrir ont libéré le passage, en se mettant sur les côtés. Quelques milliers d’Egyptiens euphoriques étaient toujours rassemblés samedi matin sur la place, au lendemain de la démission du président Hosni Moubarak, chassé par la rue.

Quelques milliers d’Egyptiens euphoriques étaient toujours rassemblés samedi à l’aube sur la place Tahrir au Caire, au lendemain du départ du président Hosni Moubarak, chassé par la rue, a constaté une journaliste de l’AFP.

Sur le pont menant à l’une des entrées de la place Tahrir, symbole de la contestation populaire qui a chassé M. Moubarak du pouvoir après près de 30 ans de règne, un groupe de jeunes dansaient, arborant des drapeaux égyptiens et arrêtant les voitures pour féliciter les conducteurs.

« Ô matin de la victoire », s’écriait l’un d’eux avec un grand sourire. Sur la place, certains dormaient encore au petit matin mais beaucoup d’entre eux avaient passé toute la nuit éveillés à célébrer. Certains avaient la voix enrouée tellement ils avaient crié de joie après l’annonce que M. Moubarak démissionnait et remettait les pouvoirs à l’armée.

« C’est la fête, nous sommes nés de nouveau », s’écriait Oussama Toufic Saadallah, un ingénieur agricole de 40 ans. « C’est la fin de l’injustice! Nous étions en retard par rapport à d’autres pays, maintenant, nous avons une valeur aux yeux de l’étranger, du monde arabe », déclarait-il à l’AFP, les yeux brillant d’émotion.

L’annonce de la démission de M. Moubarak, 82 ans, est intervenue alors que plus d’un million de personnes manifestaient contre lui à travers l’Egypte. La puissante armée égyptienne, désormais maître du jeu, a assuré qu’elle ne souhaitait pas se substituer à « la légitimité voulue par le peuple ».

LE CAIRE, 12 fév 2011 (AFP) –

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