Le rapport 2012 sur la pauvreté en Israël vient d’être publié par la Sécurité sociale: 24% des Israéliens vivent en dessous du seuil de la pauvreté.

Les chiffres bruts ne sont pas encourageants, même si on peut remarquer une certaine stabilisation de la pauvreté en Israël : en 2012, on comptait 439.500 familles pauvres (19,4% des familles israéliennes), qui comprenaient 817.200 enfants pauvres (33,7% des enfants israéliens). Au total, 1.754.500 Israéliens vivaient en dessous du seuil de la pauvreté en 2012, soit 23,5% de la population.

NOUVEL ECHANTILLON

Les calculs de la pauvreté effectués par la Sécurité sociale israélienne sont basés sur l’enquête-revenu réalisée par l’Institut de la Statistique. Or en 2012, l’échantillon de l’enquête a été modifié pour être élargi à des nouvelles populations, comme membres des kibboutz et mochav, les militaires, etc. Les chiffres de 2012 ne sont donc pas exactement comparables à ceux des années précédentes.

Toujours est-il que 1,8 million d’Israéliens qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté est un chiffre énorme, quel que soit le mode de calcul. En Israël comme dans les autres pays occidentaux, la ligne de pauvreté est une notion relative: elle est équivalente à la moitié du revenu médian du pays. En 2012, elle était fixée à 2.820 shekels pour une personne qui vit seule (560 euros), et à 4.512 shekels (900 euros) pour un couple. Pour une famille de cinq personnes, la ligne de pauvreté était de 8.460 shekels (1.700 euros) en 2012.

LA BONNE CONJONCTURE DE 2012

La stabilisation de la pauvreté serait due aux bons indicateurs économiques de 2012: le PIB a augmenté de 3,1% tandis que l’inflation a été contenue à 1,7%. Sur le marché du travail, la population active a augmenté de 3,4%, les salaires ont progressé de 1% alors que le chômage est tombé à son plus bas niveau historique (6,9%).

Malgré une conjoncture favorable, la pauvreté s’est aggravée parmi deux segments de la population israélienne : les personnes âgées (22,7% d’entre elles sont pauvres) et les salariés. En 2012, les familles qui travaillent, représentaient 64% des familles pauvres en âge de travailler.

SALARIÉS, HARÉDIM ET ARABES

Désormais, plus d’une famille pauvre sur deux travaille, mais elle perçoit un revenu inférieur au seuil de la pauvreté: le travail garantit de moins en moins de sortir de la pauvreté. Mais il y a pire : entre 1999 et 2012, le nombre de familles pauvres dans lesquelles les deux conjoints travaillent a doublé ; autrement dit, la pauvreté ne concerne plus seulement les familles monoparentales.

En 2012 aussi, la pauvreté est restée particulièrement forte parmi les familles de Juifs ultraorthodoxes (53,2% d’entre eux sont pauvres) et les Arabes israéliens (54,3% sont pauvres). Le nombre d’enfants par famille est souvent un facteur aggravant de la pauvreté: en 2012, 57% des familles de plus de quatre enfants sont pauvres. Parmi les familles monoparentales aussi, le taux de pauvreté (29%) est largement supérieur à la moyenne nationale.

COMMISSION ANTI-PAUVRETÉ

En comparaison internationale, Israël reste en tête du classement des pays occidentaux pour le taux de pauvreté. En 2012, Israël partageait la première place pour son taux de pauvreté avec le Mexique et le Chili. Le rapport de la Sécurité sociale israélienne fait remarquer que même dans le domaine des inégalités, Israël est en tête de classement des pays de l’OCDE, juste derrière le Chili, le Mexique, la Turquie et les Etats-Unis, mais loin devant la majorité des autres pays occidentaux.

Selon les économistes de la Sécurité sociale israélien, la pauvreté ne risque pas de s’améliorer en 2013 ; en effet, le gouvernement a adopté des mesures budgétaires qui vont aggraver l’ampleur de la pauvreté en Israël, notamment des coupes sèches dans les allocations familiales et des allocations vieillesses insuffisantes.

Pour rééquilibrer une politique économique qui ne favorise pas les pauvres, le ministre des Affaires sociales vient de nommer une commission d’experts chargée de proposer un plan anti-pauvreté. Cette commission est dirigée par Elie Elalouf, un francophone qui a reçu le « Prix d’Israël » pour l’ensemble de son activité en milieu social, notamment à la tête de la fondation Rashi.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

israelvalley.com Article original

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