Même si le peuple syrien se mobilise, le président Assad n’hésitera pas à noyer toute révolte dans le sang, estime le quotidien koweïtien Al-Raï, en se basant sur des analyses de hauts responsables américains.Soudainement, toutes les instances de l’administration américaine sont plongées dans les affaires arabes. Une révolution en Tunisie, une autre en Egypte, de l’agitation au Yémen, des tensions en Jordanie et peut-être des choses qui bougent en Syrie. Peut-être. Mais, désormais, Washington essaie d’anticiper les choses.

Sous couvert d’anonymat, de hauts responsables américains expliquent que la situation en Syrie ressemble à celle de l’Egypte, où le « moteur essentiel des événements » a été le groupe du 6 avril, « un groupe de jeunes laïcs de la classe moyenne qui savent utiliser les technologies et Internet à leur profit ». Et d’ajouter : « Tout ce qu’il faut pour déclencher un tel événement est une étincelle. Le président syrien Bachar Al-Assad doit être inquiet. » Selon eux, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, en visite à Damas le dimanche 6 février, a « appelé son homologue à procéder d’urgence à des réformes avant de se voir contraint de faire des concessions sous la pression de la rue. Celle-ci alors demandera davantage de concessions, jusqu’à exiger le départ du président. »

Les chances de succès d’une révolution populaire contre Assad ? « Tout le monde a son idée, mais personne, ni même le régime, ne sait ce qui va se passer. Ce qui est certain, c’est que le peuple syrien a compris que les régimes répressifs de Tunis et du Caire étaient faibles et qu’on ne pouvait plus user d’une violence à grande échelle comme dans les années 1980, puisque, aujourd’hui, le monde entier serait témoin. Par ailleurs, l’expérience égyptienne montre que la fermeture d’Internet et des chaînes satellitaires n’a servi à rien. »

Et les points forts du régime syrien ? « Le maillage exceptionnel de la société par les services des renseignements, ce qui permet d’arrêter un mouvement de contestation avant qu’il ne prenne forme. » Toutefois, les mêmes sources ajoutent : « Ces capacités préventives et répressives ont des limites si les Syriens devaient se mobiliser massivement. » Selon des responsables américains bien informés, « deux régions seraient probablement plus touchées que les autres, à savoir la capitale où les services se heurtent à la densité de la population sunnite »>Article original et Hassakeh, à l’est du pays, où vit la minorité kurde qui est la plus active face au régime ; et peut-être aussi le Sud, avec les Druzes ».

Et d’ajouter : « Le chef de la sécurité d’Etat, Ali Mamlouk, et son second, Zouhair Hamad, ont annulé les congés dans les services. Par ailleurs, les Occidentaux ont constaté une activité en hausse de ces éboueurs qui traversent les quartiers à pied durant la nuit et dont la plupart sont des agents des renseignements. » La situation peut-elle dégénérer ? « Difficile à dire, puisque le régime peut s’appuyer sur un certain nombre de généraux dans l’armée, majoritairement alaouite secte hétérodoxe de l’islam à laquelle appartient la famille Assad »>Article original, dans les environs de Damas qui sont fidèles à Bachar et à son frère Maher. Ils peuvent intervenir sur-le-champ pour protéger les bâtiments sensibles tels que le Palais du peuple siège de la présidence qui surplombe la capitale »>Article original, les centres des services et les ministères. »

S’il devait y avoir une agitation populaire importante, ces sources s’attendent à ce que ce soit l’armée qui investisse Damas « puisque la police est extrêmement corrompue et risque de s’effondrer au premier retournement de situation ». Et Assad « répétera probablement le scénario appliqué par ses alliés à Téhéran en 2009, c’est-à-dire provoquer un bain de sang dans les rues de la capitale, plutôt que de faire la moindre concession ».

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Armand Maruani

Il faut être naïf pour croire un instant qu’Assad permettra des manifs qui mettraient en péril son régime. C’est certain qu’il écrasera les opposants dans le sang. Il n’a pas hésité avec Harriri , il ne va pas se gêner avec ses ressortissants.Rien n’a changé depuis que notre héros Elie Cohen a été pendu sur la place publique de Damas.Assad, avec le nazillon iranien, demeurent nos pires ennemis qu’il faut combattre impitoyablement .