Etat islamique ou EI en français, Islamic State ou IS en anglais. Ou « Daesh » à l’Israélienne, et comme ont désormais décidé de l’appeler les gouvernements français et américains, unis contre les jihadistes qui terrorisent la Syrie et l’Irak.Une attaque sémantique lancée par Laurent Fabius, il y a quelques jours, le 10 septembre dernier, lors d’une séance de questions au gouvernement: le ministre des Affaires étrangères conteste alors l’emploi du nom « état islamique » (vidéo). Le secrétaire d’État américain, John Kerry, a imité son homologue français ces derniers jours.

Si le terme « Daesh » est en fait l’acronyme en arabe de l’EIIL (état islamique en Irak et au levant), plusieurs témoignages indiquent que ce changement de vocabulaire n’est pas vu d’un très bon œil par les jihadistes eux-mêmes. Car, en prononçant l’acronyme, on n’entend plus le mot « islamique ».

Couper la langue

Des habitants de Mossoul, la deuxième plus grande ville d’Irak, tombée au groupe extrémiste en juin, ont déclaré à l’agence américaine Associated Press que les militants ont menacé de couper la langue de ceux qui utilisent publiquement le terme « Daesh ».

Dans une interview aux Clés du Moyen Orient, Romain Caillet, islamologue à l’Institut français du Proche-Orient, souligne ainsi que Daesh est un terme « impropre et péjoratif, utilisé par les opposants à l’Etat islamique ».

Le chercheur, basé au Liban, raconte à Saphir News: « Je connais un ingénieur syrien vivant au Liban qui est parti dans sa ville d’origine, tenue par l’EI, pour visiter sa famille. Après avoir rencontré ses amis d’enfance, il demanda comment se passaient les relations avec Daesh. Ses amis l’ont immédiatement avertis que si quelqu’un de l’EI l’entendait parler ainsi, il était bon pour quelques jours de prison ».

Alors que ce groupe extrémiste sunnite est responsable de viols, rapts et décapitations dans les régions sous son contrôle en Syrie et en Irak, 46 Turcs qu’il détenait en Irak depuis le 11 juin ont retrouvé la liberté au terme, selon le président turc, d’une « opération de sauvetage » des forces spéciales.

Depuis mercredi, les combattants jihadistes ont avancé dans le nord-est de la Syrie prenant le contrôle de 60 villages kurdes en direction de Aïn al-Arab (Kobané en kurde), la troisième ville kurde du pays située près de la frontière turque, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Face à la progression jihadiste, quelque 300 combattants kurdes de Turquie sont venus en Syrie prêter main forte à leurs frères d’armes syriens et défendre Kobané, a ajouté l’ONG. En raison des combats et craignant les terribles exactions de l’EI, quelque 60.000 Kurdes ont pris la fuite pour se réfugier en Turquie depuis jeudi, a annoncé le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus.

[JForum – Huffington Post

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