Le Crif a vivement protesté lundi dans un communiqué à propos de l’organisation d’un colloque sur Israël par le Collectif Palestine fin février à l’université de Paris VIII à Saint-Denis.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) « dénonce un colloque discriminatoire anti-israélien à l’université Paris VIII » et se dit « particulièrement heurté ».
Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme demande pour sa part à l’université de pas abriter le colloque qui « incite à la haine de l’État juif (…) et pousse à l’acte antisémite » et menace de déposer plainte.
Cette manifestation qui se tiendra les 27 et 28 février est intitulée: « Des nouvelles approches sociologiques, historiques et juridiques à l’appel au boycott international: Israël, un État d’apartheid? », a indiqué à l’AFP le président de l’université Pascal Binczak.
Le colloque doit se tenir dans les locaux de cette université, mais « ce n’est pas Paris VIII qui l’organise », a insisté M. Binczak. « Au nom de la liberté d’expression, les universités ont la quasi-obligation de mettre à disposition des salles à la demande des étudiants et des enseignants pour que soient organisées des manifestations scientifiques et culturelles », a-t-il expliqué.
Dans un courrier transmis aux organisateurs du colloque, le président de l’université précise qu’il met à disposition un amphithéâtre « à plusieurs conditions ». Il exige « le respect absolu des principes de neutralité et de la laïcité » et le colloque ne doit « pas troubler l’ordre public ». « Le non-respect de tout ou partie de ces conditions entraînera de facto le retrait de l’autorisation de l’université Paris VIII pour l’organisation de cette manifestation », écrit-il.
Le Crif comme Pascal Binczak ont rappelé l’arrêt du conseil d’État en mars 2011. Le Conseil d’ avait rejeté la demande d’un collectif d’élèves de l’École Normale Supérieure (ENS) Paris intitulé « Palestine ENS », d’organiser des réunions publiques dans les locaux de l’école, tranchant ainsi en faveur de la direction. Le juge saisi par la direction de l’école avait estimé que « la directrice de l’ENS n’a pas porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion en refusant de mettre une salle à disposition du collectif « Palestine ENS » ».
BOBIGNY, 13 fév 2012 (AFP)