David Ben Gourion. Journal 1947-1948, présenté par Denis Peschanski et Tuvia Friling.

Entretien avec Denis Peschanski, président du conseil scientifique du Mémorial.Pourquoi, avec Tuvia Friling, professeur israélien, vous êtes-vous intéressé à ce journal ?

Je connaissais son existence depuis longtemps. Ce document est conservé à Beer-Sheva, où David Ben Gourion a fini sa vie. Il représente environ 50 000 pages en français. Une archive exceptionnelle traduite pour la première fois à l’extérieur d’Israël. J’ai voulu le présenter pour que les Français connaissent mieux cette histoire de la création de l’État d’Israël en 1948.

David Ben Gourion. Journal 1947-1948, présenté par Denis Peschanski et Tuvia Friling, Éditions de la Martinière, 623 pages, 23 €.

Comment expliquer ce culte de Ben Gourion pour son journal ?

Il fait partie des trois grands hommes d’État démocratique du XXe siècle avec Churchill et De Gaulle. Il a toujours eu le sentiment qu’il était en train de construire l’histoire. Il voulait aussi l’écrire. Il a, à partir de 1905, tenu son journal, jour après jour. Il a également gardé tous les courriers qu’il recevait et une copie de ceux qu’il envoyait. Nous avons ainsi à notre disposition des documents très rares. Comme des comptes rendus de réunions secrètes de son cabinet pendant les périodes de guerre.

Le titre de votre présentation qui ouvre le livre est L’histoire d’une utopie réalisée. Pourquoi ?

Très tôt, David Ben Gourion a un projet politique : créer un État démocratique et social. Et il le met en oeuvre. C’est extraordinaire. Ce qui pouvait apparaître comme une utopie à la fin du XIXe siècle, Ben Gourion la réalise au milieu du XXe.

Votre livre est centré sur 1947-1948, pendant la création de l’État d’Israël. Quels sont les enseignements du journal de Ben Gourion sur cette période ?

Nous tentons de faire comprendre que la création d’Israël n’est pas une conséquence directe et immédiate de la Shoah. Bien sûr qu’elle a accéléré le mouvement. Mais dès 1905, la création d’un État est l’objectif et l’obsession de Ben Gourion. On voit aussi que l’État d’Israël n’aurait jamais vu le jour sans l’URSS. Staline a soutenu Israël politiquement, militairement et démographiquement. Même si plus tard, la politique soviétique change radicalement.

Sur la question palestinienne, qu’elle est la position de l’ancien Premier ministre israélien ?

Il a longtemps défendu l’idée de construire un État juif mais avec les Arabes. Il prenait l’image d’une maison où il existe suffisamment de places. Mais dès 1947, des milliers de Palestiniens s’exilent. Après la création d’Israël et la guerre avec les pays arabes, il change de position. Il dit non au retour des Palestiniens. Mais c’est le même homme qui, à la fin de sa vie, s’opposera toujours à la colonisation des territoires occupés.

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