A la fin de la Grande Guerre, les puissances alliées mettent en œuvre les accords Sykes-Picot organisant le partage de l’empire ottoman, ainsi que la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917 en faveur de l’établissement d’un foyer national juif en Palestine.
Lors de la conférence tenue à San Remo du 19 au 26 avril 1920, les puissances conviennent de l’attribution à la France d’un mandat sur la Syrie et d’un mandat à la Grande-Bretagne sur la Mésopotamie et sur la Palestine. Cette décision est reprise aux articles 94 et 95 du traité de paix avec la Turquie signé à Sèvres le 10 août 1920, confirmée par le Conseil de la Société des Nations, le 24 juillet 1922, et entre en vigueur le 29 septembre 1923.

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Dès le 11 décembre 1917, les troupes britanniques, commandées par le Général Allenby, font leur entrée à Jérusalem dont la reddition à une puissance protestante, revêt une signification particulière pour la communauté juive de Palestine.

Le yichouv, terme désignant la communauté juive de Palestine avant la création de l’Etat d’Israël, comprend l’ancien yishouv qui correspond aux communautés juives orthodoxes installées avant la seconde moitié du XIXème siècle, dans les cités de Jérusalem, Jaffa, Hébron, Tibériade et Safed .

Quant au nouveau yishouv, il est peuplé par les vagues d’immigrants fuyant les persécutions et de ceux qui adhèrent complètement aux idéaux sionistes ; tous viennent s’établir sur l’ensemble de la terre d’Israël.
Dès 1920, l’administration civile est placée sous l’autorité d’un haut commissaire. Le premier fonctionnaire envoyé par l’Angleterre pour remplir ce poste est Sir Herbert Samuel, membre d’une grande famille juive anglaise et sioniste déclaré. Son arrivée remplit de joie les Juifs du pays.
Commence alors une période florissante pour Jérusalem. Le comité exécutif du mouvement sioniste y fait installer ses bureaux, la ville devient ainsi la capitale officieuse du Yishouv.

De nombreux édifices sont construits comme l’hôtel du Roi David, l’hôpital Hadassah, le musée Rockfeller. La ville s’agrandit avec la crétaion de nombreux faubourgs tels Talpiot (1922), Bet Hakérem (1923), Bayit Vegan (1925), Geoula et Rehavia (1929).

Une répétition générale de la cérémonie de déclaration de l’Indépendance La fondation de l’Université hébraïque de Jérusalem en 1925 Dan Almagor

Au cours de la cérémonie, assistent Lord Balfour, toute l’élite universitaire et culturelle de la Palestine et du monde entier, comme Haïm Weizmann le poète, Bialik le physicien, Albert Einstein le docteur et Sigmund Freud.
La cinquième alya (1933-1938) entraine l’arrivée en Palestine de 250 000 juifs allemands, qui apportent avec eux des capitaux et un savoir-faire, permettant un essor industriel et le développement des villes ainsi Tel Aviv compte déjà 150 000 habitants en 1936.

Cette alya donne naissance à une structure économique plus moderne, plus dynamique à la société juive aggravant davantage le fossé avec la population locale arabe qui connait aussi des flux intenses d’immigration.

Le bateau United States, États-Unis, en provenance de Bari en Italie accoste

Malgré le Livre Blanc draconien de 1939, l’immigration clandestine continue, à un rythme ralenti, 50 000 à 60 000 « yekkes, surnom donné aux immigrants juifs d’origine allemande et autrichienne, arrivent en Palestine avant le déclenchement du conflit.


Le mouvement nationaliste arabe se rapproche des forces de l’Axe. Le grand mufti de Jérusalem, de la famille palestinienne Husseini, donne l’exemple en gagnant l’Allemagne en 1942 d’où il encourage les pays arabes à joindre leurs efforts à ceux des nazis pour l’extermination des Juifs dans le monde.

Ben Gourion déclare peu après le début de la guerre « Nous aiderons les Britanniques dans la guerre comme s’il n’y avait pas de Livre blanc et nous lutterons contre le Livre blanc comme s’il n’y avait pas la guerre ».
Pour relever les défis de la nouvelle situation géopolitique, le Yishouv a d’abord le souci constant de faire entrer dans le pays le maximum de ceux qui fuient l’Europe, puis il y a la volonté d’enrôler un grand nombre de soldats juifs dans les rangs de forces armées britanniques : cette participation trouve son expression dans l’engagement volontaire de trente mille soldats du Yishouv dans les rangs des forces armées britanniques.

Soldats de la brigade juive

La Haganah utilise encore le soutien britannique pour se créer une force d’élite, mais cette fois sous son commandement propre. Les Britanniques craignent en effet une invasion de la Palestine par les troupes du Maréchal Erwin Rommel, et tente de mobiliser un maximum de forces. Le Palmach est l’unité d’élite de la Haganah, largement recrutée au sein  des Kibboutzim. Elle compte dans ses rangs des personnes comme Ygal Allon (futur ministre), Moshe Dayan (futur chef d’état-major et futur ministre), Rehavam Ze’evi (futur ministre et dirigeant du parti  Moledet) ou Yitzhak Rabin (futur chef d’état-major et premier ministre).
Durant la guerre, environ 52 000 Juifs sont arrivés légalement en Eretz Israël. L’immigration illégale se développe et se heurte à de fortes contraintes. La surveillance des mers s’intensifie. Dans ce contexte ont eu lieu les épisodes des bateaux-cercueils.
sauvetage du judaïsme européen.
le Yishouv se porte au secours du judaïsme européen. La Haganah négocie longtemps avec les Britanniques l’envoi de soldats dans les pays ennemis en Europe.
En 1945, 90 000 réfugiés d’Europe arrivent en Palestine et au cours des trois années qui suivent plus de 60000 immigrants clandestins. Les développements survenus pendant la guerre en Palestine jouent en faveur de la construction d’un futur Etat. Le nombre de Juifs de Palestine a augmenté lentement.
Après la guerre, le yishouv lutte pour abroger la politique du Livre Blanc afin d’ouvrir les portes du pays et établir les bases d’un état juif indépendant.

L’Exodus est le cas le plus célèbre bateau d’immigrants clandestins arrêtés par des soldats britanniques aux lendemains de la Shoah. A bord de l’Exodus, 4515 passagers entassés, tous des rescapés des camps nazis, ces « personnes déplacées » veulent fuir l’Europe qui a réduit en cendres leurs familles et commencer une nouvelle vie en Israël qui est alors sous l’emprise britannique.
Pour cela ils sont prêts à tout : ils partent de Port de Bouc, arrivent à Haïfa d’où ils sont durement évacués par les troupes anglaises qui les renvoient vers les ports français. Les passagers refusent de descendre, ils sont alors ramenés par la force vers Hambourg et interner dans un camp.
L’affaire de l’Exodus popularise auprès de l’opinion mondiale le combat des juifs pour le retour vers leur terre, cela renforce la cause de l’Etat d’Israël à la recherche de son indépendance.

Joël Haï GUEDJ

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JUSTICIEN

Je reproche aux gouvernements israéliens successifs, à leurs portes paroles et à leurs ambassadeurs de n’avoir pas martelé depuis l’après 1967 ( création artificielle d’un « peuple palestinien ») et encore aujourd’hui, que la Palestine à déjà été divisé un an avant la création de l’État d’Israël entre les arabes et les juifs sous le nom de Jordanie d’une part et d’Israël d’autre part. Que la Jordanie, 80% de la Palestine originelle est peuplée de 70% de « dits palestiniens ». Avant 1967 il n’y avait pas de revendication d’État palestinien ni de « peuple palestinien », il n’y avait pas non plus de territoires « occupés » et il y avait la guerre quand même avec tous les arabes qui voulaient jeter les juifs à la mer. Le problème palestinien est un faux problème. En réalité ils ne veulent pas d’État. L’Islam veut la mort et/ou la conversion des mécréants et que la charia règne sur le Monde. Il y a les politiques arabes qui font mine de composer et les religieux qui tueront les politiques si un issu est trouvé. Dixit la paix froide avec l’Egypte et la Jordanie. La situation est bloquée à cause de l’emprise d’une « religion » qui se définit à des fins politique.

André

Je viens de me rendre compte qu’en plus ce tracé bleu est en forme de pied. Le pied biblique de Dieu et que le grand archéologue israélien Adam Zertal a mis à jour.

Sa conférence passionnante ici sur Akadem : http://www.akadem.org/sommaire/colloques/la-bible-a-t-elle-dit-vrai-/quand-l-archeologie-confirme-le-recit-biblique-17-01-2012-29451_4149.php

André

Le tracé en bleu d’Israël sur la carte fait rêver. Ni plus ni moins, ces frontières auraient été parfaites.

shlomo eliany

C’est la 5ieme ALYA, qui fut le noyau de l’industrie et du savoir faire ! Ainsi, le pays pouvait donner du travail aux nouveaux venus, qui se sauvairent du Nazisme. et de cette Europe qui bouillonnait…La terre aussi etait dellaissee, aride, en periode ottomane, ainsi fut le temps du Bakchiche, ou les juifs, n’avaient guere le simple droit elementaire, d’enterrer leurs morts…que de nuit. En general les religieux, etudierent la Torah et mourraient en terre sainte, Les « Yekes », voulaient travailler et faire refleurir cette terre, ou ont vecus leurs ancestres…Ce qui donna aussi du travaille aux arabes avoisinants. Ceux-ci composairent ces arabes denommes -palestiniens- . Les arabes, habitues a la stagnation, a la conquete, et aux mensonges : denomme aussi Judee-Samarie, : ci-jordanie. changent les Lieux hebreux en arabe, L’orsqu’Israel fut contrainte de monter sur le Golan, on a decouvert plus de 40 Lieux juifs, parmis eux Gamla, la premiere ville de jadis , qui se souleva, contre la puissance Romaine. C’est fini le colonnialisme arabe ! Ils doivent se resigner de degerpir et laisser vivre les peuples originaux voir : Kurdes, avec leur langue, Kabilles, Berberes, etc … Ils VEULENT DOMINER, au lieu de vivre en harmonie avec leurs voisins. David, le Roi Hebreux, avait deja ecrit ; « ANCHES MADONES » c’est a dire, qui cherchent a mentir, a comploter , toujours…