Au lendemain de la grâce partielle accordée par François Hollande à Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. Beaucoup de politiques avaient manifesté leur soutien à Jacqueline Sauvage.

Rachida Dati, eurodéputée Les Républicains (LR), s’est réjouie sur RMC-BFM TV de cette grâce : « Je suis ravie que Mme Sauvage puisse potentiellement bénéficier d’une libération conditionnelle. (…) Maintenant, la balle est dans le camp des magistrats. (…) Je pense que François Hollande, s’il a prononcé une remise de peine, c’est qu’il a eu assez d’éléments dans le cadre du rapport pour ne pas faire de grâce totale. C’est pour ça qu’il faut faire très attention à ne pas faire un mélange des genres, à ne pas confondre un cas de société qui mérite effectivement qu’on s’y attarde, et puis des décisions de justice. (…) Sur les violences conjugales, moi, c’est un combat ancien que j’ai depuis plus de vingt ans. (…) C’est un fléau qui ne doit plus avoir sa place dans notre société et dans la France de 2016. »

Une décision « attendue par tout le monde »

Sur France Info, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, a expliqué : « Il y a eu une mobilisation, il y a eu émotion dans la société et je pense que la décision qu’il prend est une décision tout à fait équilibrée en ce sens qu’il prend humainement, et j’allais dire symboliquement, une position qui est forte, et en même temps ce n’est pas en contradiction avec une mesure de justice. »

Sur RTL, Christian Jacob, président du groupe LR à l’Assemblée, indique que « c’est une bonne décision, elle était attendue par tout le monde ». Ensemble !, une composante du Front de gauche, a déclaré dans un communiqué : « Nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision qui libère une victime de la violence patriarcale, mais le combat doit continuer, car la vie de Jacqueline Sauvage n’est malheureusement pas une situation humaine exceptionnelle, comme l’a dit le chef de l’État, mais le quotidien de trop de femmes. (…) Le gouvernement se doit de mener une réelle politique offensive contre les violences faites aux femmes. Malheureusement, la baisse des budgets publics, la disparition de l’éphémère ministère des Droits des femmes ne nous donnent pas les signaux qui nous permettraient d’espérer. »

Enfin, Valérie Debord, porte-parole LR, annonce sur Public Sénat : « Je suis très respectueuse de l’indépendance des pouvoirs. (…) Si le président de la République (…) a considéré qu’il pouvait envisager une grâce présidentielle, c’est qu’il pouvait le faire. La justice doit conserver son indépendance, le président de la République ne doit pas intervenir trop souvent. (…) Je lui fais confiance en la matière. »