Par souci de protection des Druzes, Israël a renoncé à certains intérêts sécuritaires sur le Golan

Analyse : Alors que le Moyen-Orient n’a de cesse de démultiplier les situations d’incertitude, avec un potentiel explosif de nouvelle crise régionale, Israël a pris une décision stratégique, vendredi, qui correspond au « Pacte du Sang » passé avec la Communauté druze : cette alliance est plus importante que tout soutien stratégique à certains groupes rebelles travaillant à chasser l’armée syrienne et le Hezbollah de certaines portions de territoire du Golan syrien.

 

L’ennemi de mon ennemi est-il mon ami? Pas quand survient un attentat tel que celui de vendredi, dans le village druze de Hader ni en ce qui concerne les relations entre Israël et la population druze des Hauteurs du Golan. 

Israël a pris une décision stratégique au cours de ce week-end, qui concerne le « Pacte de Sang » avec la communauté druze, qui reste fondamentalement plus important que toute assistance stratégique, morale ou humanitaire envers les groupes rebelles qui travaillent à chasser l’armée syrienne loin des hauteurs du Golan israélien.

En conséquence, Israël a avertit publiquement que Tsahal prendrait systématiquement pour cible tous les groupes rebelles anti-Assad, s’ils en venaient volontairement ou par mégarde à porter préjudice à la Communauté Druze sur le Golan, en dépit du fait que les Druzes syriens (et, par extension, israéliens) soutiennent le régime de Bachar al Assad et qu’ils l’ont encouragé à reprendre pied dans la ozne de la frontière avec Israël.

Israël a donc poussé un soupir de soulagement, quand l’armée syrienne a réussi, non seulement, à expulser les rebelles loin de la zone de Hader, mais aussi à reprendre le contrôle de quatre de ses avant-postes qui avaient été conquis par les rebelles. Si la crise s’était achevée différemment, cela aurait contribué  à creuser un fossé entre les membres de la communauté druze, non seulement sur le Golan,mais en Israël également.

Israeli Druze residents march towards Syria border in solidarity with Hader residents, Friday. Had the crisis ended differently, it could have led to a rift between Israel and the Druze community (Photo: AFP)

Les résidents druzes Israéliens organisent une marche spontanée vers la fronitère syrienne, en solidarité avec les habitants d’Hader, vendredi. Si la crise s’était terminée différemment, cela aurait pu produire un clivage entre la communauté druze et l’Etat d’Israël. (Photo: AFP)

 

Israël s’était déjà préparé en amont, à l’éventualité d’une telle crise depuis un bon moment, à l’aune des combats intensifs entre les rebelles et les forces syriennes pour le contrôle de cette zone du Golan. Quoi qu’il en soit, la voiture-piégée entrée clandestinement, par l’entremise des rebelles, dans le village d’Hader, durant le week-end, – qui a marqué le commencement de leur attaque contre des postes de garde autour du village, – a pris Israël par surprise.

Israël a un intérêt évident à n’avoir aucune présence syrienne dans ce secteur, puisque cela favoriserait inéluctablement les mouvements libres du Hezbollah venant du Sud-Liban et se transportant sur le Hauteurs du nord du Golan. Les forces du Hezbollah ont déjà été actives, dans ces zones-là par le passé, en tentant de s’emparer d’un avant-poste surplombant Israël, depuis les hauteurs du Golan pour y provoquer Israël. Le prisonnier libéré Samir Kuntar, qui a été a été éliminé dans les faubourgs de Damas, en fin 2015, avait pour habitude d’employer des cellules terroristes druzes dans cette zone contre Israël.

Ce n’est pas la première fois que Tsahal vient à la rescousse des Druzes, de l »autre côté de la barrière. En juin 2015, Tsahal a empêché un pogrom dans Hader, quand les forces rebelles, conduites par les membres du Front al-Nusra, avaient tenté d’infiltrer le village et de venger une attaque conduite par une  foule druze qui avait lynché deux blessés syriens provenant des hauteurs du Golan et qui étaient transférés par des ambulances militaires vers un hôpital israélien pour des soins médicaux. A l’époque, Israël avait menacé et fait plier les rebelles, mais n’avait fait aucune annonce publique à ce propos.

Le gouvernement israélien était sur le point de prendre un engagement officiel et public de défendre les Druzes sur le Golan syrien, afin d’empêcher les Druzes israéliens de prendre des mesures pratiques contre le gouvernement. La première mesure, visant à briser la barrière de séparation frontalière, entre Israël et la Syrie, a finalement été freinée par Tsahal.

Depuis le tout premier jour de la guerre civile en Syrie, Israël a respecté le principe sacré « hafiz al-ikhwan » (être le gardien de mon frère). Les membres de cette petite communauté, qui comprend environ un million et demi de personnes à travers le monde, sont engagés à ce protéger l’un l’autre, indépendamment de qui ils sont et de leur fidélité politique.

Israël a essayé et essaie de protéger les Druzes, y compris quand Tsahal était au Liban. Quand la guerre civile syrienne a éclaté, le Chef d’Etat-Major d’alors, Benny Gantz a donné sa parole à la communauté druze, lors d’une rencontre à huis-clos, qu’Israël protégerait les intérêts des membres de la communauté en Syrie et Israël a, effectivement aidé les Druzes du Djebel al-Druze, et dans les hauteurs du Golan.

C’était aussi l’une des deux exigences fondamentales qu’Israël a présentées aux rebelles syriens sur les Hauteurs du Golan, comme la condition d’une aide humanitaire : Vous ne devez pas vous e,n prendre d’une manière ou d’une autre, à la communauté druze. La deuxième demande sine qua non était que les djihadistes de l’Etat Islamique, aoinsi que d’autres forces radicales islamistes n’auraient pas l’autorisation d’agir contre Israël à partir de la frontière du Golan.

L’offensive militaire de vendredi semble s’être clôturée, mais elle laisse derrière elle un goût amer. Non seulement Israël a renoncé publiquement à certains intérêts sécuritaires sur le Golan, mais ses propres résidents druzes accusent l’Etat de coopérer avec l’Islam radical, en se laissant influencer par la propagande syro-russe sur la question. Le Moyzn-Orient, cependant, continue de produire des situations pleines d’incertitudes à un rythme quotidien, en portant un risque potentiel de crise militaire régionale généralisée, forçant ainsi l’armée à rester continuellement en alerte et le cabinet à être pleinement attentif à tout se qui se déroule brutalement autour de nous.

Alex Fishman|Publié :  05.11.17 , 21:09

ynetnews.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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