Dans la section Vayigach nous assistons à la scène de  la réunion des onze frères avec Yossef et ici se profile l’exil de Canaan vers l’Egypte, le début de 210 années d’esclavage et le début d’une époque de rédemption qui viendra délivrer les Bné Israël de la cruauté égyptienne.

Les trois premiers mots de cette sidra donnent une allusion (un rémez) sur ce qui va se dégager de la réunion des frères puis de l’arrivée du patriarche sur cette terre d’exil : en effet, après les évènements tragiques de la trahison des dix frères (Réouven, Shimôn, Lévy et Yéhouda, Dan, Asher, Naftali, Gad, Zevouloun et Issasskhar) et la « descente aux enfers » de Yossef dans sa vente en tant qu’esclave et toutes les épreuves rencontrées avec la femme de Putiphar et Putiphar lui-même, et pendant son séjour en prison.

 

C’est ici une illustration on ne peut plus claire des desseins divins qui voit un être se trouver au bas de l’échelle et dans un lieu où les 99 seuils de toum’a (impureté) ont été franchis et relever cet être au plus haut vers des sommets d’une hauteur inimaginable puisque Yossef hébreu et esclave de surcroît (et bien que la loi égyptienne en vigueur à cette époque) se retrouve dans la peau du plus haut personnage d’Egypte après Pharaon et revêtu des symboles royaux.

Les commentateurs relèvent le fait que toutes les parties du corps de Yossef qui ont été éprouvées seront « honorées » par Pharaon qui va faire présent à Yossef d’une bague-sceau, d’un collier et de son sceptre…. Lorsque, plus tard, Tamar va réclamer un gage à Yéhouda, elle recevra de son beau-père, le sceau (bague) et le bâton (sceptre) ainsi que le manteau (cape royale).
Le corps ici est honoré car Yossef a su et eu le mérite de préserver son âme et son corps de cette impureté dans laquelle l’Egypte était plongée. L’allusion dont il est question dans les trois premiers mots de la sidra ((ויגש אליו יהודה…est celle-ci : le total de ces trois premiers mots est 396 c’est-à-dire l’âme et la Présence divine : נשמה = 395 + א’ = ה’ ou si on préfère : D qui insuffle l’âme dans le corps.

La question qui se pose est celle-ci : où l’âme siège-t-elle dans le corps : dans le cœur et dans la tête ce qui nous permet de rejoindre le raisonnement du Maharal lequel enseigne que l’âme siège dans le coeuret dans la tête de l’être humain ainsi donc, Yossef a préservé son corps et son âme en sachant sublimer ses penchants. En réunissant tous ses frères et son père, Yossef se fait profiler l’image du futur peuple d’Israël en ceci : Yéhouda qui a sauvé son jeune frère d’une mort certaine, va se retrouver avec son frère Benjamin à la tête d’un royaume alors que l’un des deux fils de Yossef du nom d’Ephraïm va se trouver à la tête des dix tribus qui vont être perdues.

Le futur territoire d’Israël va donner naissance à deux Etats. Benjamin fait tandem avec Yéhouda qui s’est porté garant pour lui.
Le texte de la Torah un peu plus bas va nous surprendre car on nous dit que Jacob est descendu en Egypte accompagné de 70 personnes or le détail nous est donné : כל הנפש לבית-יעקוב הבאה מצרימה שבעים tout l’âme de la maison de Jacob qui est descendue en Egypte [est au nombre de]soixante-dix et un peu plus loin le nombre de personnes est 66 où sont passées les autres âmes en fait le commentaire explique ceci en précisant que Jacob n’était pas inclus dans les 66 et Joseph et ses deux fils qui eux aussi appartenaient à la maison de Jacob n’étaient pas inclus en conséquence : 66+Jacob+Joseph et ses deux fils = 70 mais il existe aussi un midrash qui dit que Jacob était bien inclus dans les 66 + Joseph et ses deux fils cela fait donc 69 et, en arrivant en Egypte, il y eut une naissance : celle de Yokhéved la future mère de Moïse.
Une autre remarque avant de terminer : il est écrit « l’âme de la maison de Jacob » c’est au singulier parce que les 70 personnes qui formaient la maison de Jacob étaient unies derrière une seule pensée comme un seul homme.
Lorsque les enfants d’Israël sont descendus en Egypte, ils se sont montrés différents du peuple égyptien dans le but de se voir attribué une parcelle du pays qui serait leur désormais : le pays de Goshen. Le hé indiquant la direction se trouve dans le terme « goshena » vers goshen.

Ce mot est constitué de quatre lettres qui indiquent que même en se trouvant sur un sol si impur, les bné Israël ont su garder dans la pureté les éléments les plus précieux que sont le gouf גוף (corps) le sekhelשכל (intelligence) la neshama נשמה (âme) et leur foi en D ה’ …..
Le Maharal voyait dans ces 4 lettres le rappel des 4 puissances qui nous ont asservies mais, dans le Bné Issakhar, l’auteur voit dans les 4 puissances non pas les Perses mais l’Égypte.
En fait, goshena pour Jacob est une allusion beaucoup plus forte car goshena a une valeur de 358 tout comme le mot mashiah et pour le patriarche il y voit l’indice largement développé dans la guemara sanhédrine que les fils de Yéhouda et de Yossef qui seront le Mashiah ben Yossef et le Mashiah ben David se retrouveront côte à côte pour amener la guéoula au peuple Juif avec les dix tribus dispersées et les deux qui sont toujours restées fidèles.

Caroline Elishéva REBOUH

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