Israël envisage de ne pas rouvrir les points de passage à Gaza : un tournant politique dans la région

Israël a annoncé qu’il n’avait pas l’intention de rouvrir les points de passage de Kerem Shalom et d’Erez vers Gaza après l’attaque du 7 octobre, marquant ainsi un changement significatif dans la politique régionale. Le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, a déclaré aux journalistes que ces points de passage resteraient fermés, allant à l’encontre des aspirations internationales de réunification à long terme entre Gaza et les zones palestiniennes de Cisjordanie.

Cohen a expliqué lors d’une conférence de presse que « l’absence de contacts entre Israël et Gaza » était désormais comprise en Israël. Il a même suggéré que le Bureau de coordination et de liaison du district, responsable des points de passage, pourrait devenir un musée, soulignant qu’il n’y aurait plus de connexion entre les biens et les personnes, y compris les travailleurs.

Ces déclarations font référence aux points de passage de Kerem Shalom, principal passage commercial pour les marchandises de et vers Gaza, et d’Erez, destiné aux déplacements piétonniers. Ces points de passage étaient les seuls entre Israël et Gaza depuis le retrait de Tsahal de Gaza en 2005. Cependant, après l’attaque du 7 octobre par le Hamas, au cours de laquelle plus de 1 200 personnes ont été tuées et 239 otages pris, Israël a décidé de fermer ces passages, exigeant la libération des otages avant leur réouverture.

Eli Cohen a indiqué que même une fois les otages libérés, ces points de passage ne seraient pas rouverts. Pour pallier cette fermeture, il a évoqué un plan actuellement en discussion sérieuse, selon lequel les marchandises entreraient et sortiraient de Gaza via une route maritime nouvellement établie entre l’enclave et Chypre.

Cette annonce a suscité des réactions divergentes. Miriam Marmur, directrice du plaidoyer public pour l’ONG israélienne Gisha – Centre juridique pour la liberté de mouvement, a exprimé son opposition à la fermeture permanente des points de passage. Elle a souligné que cela compromettrait la possibilité d’un État palestinien inclusif, englobant à la fois Gaza et la Cisjordanie. Les points de passage entre Israël et Gaza jouent un rôle central dans les échanges économiques, culturels et sociaux entre ces régions.

Le ministre Cohen a également évoqué la possibilité de diviser définitivement Gaza de la Cisjordanie et d’Israël, une mesure qui pourrait contrecarrer les efforts de nombreux responsables américains et européens qui prévoient de faire pression en faveur d’une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien.

Bien que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ait exprimé son soutien à la reconstruction de Gaza, dirigée par un nouveau gouvernement palestinien, les déclarations récentes indiquent un possible changement de cap politique dans la région. Certains experts estiment que cette décision est davantage politique que liée à des questions de sécurité, soulignant qu’Israël a une obligation fondamentale de faciliter l’aide humanitaire de base à Gaza. La situation évolue rapidement, et l’avenir des relations entre Israël, Gaza et la Cisjordanie reste incertain.

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Victor

Une route maritime, trop risqué, par contre couper définitivement le cordon ombilical, oui. Revenir à la situation d’avant 1967 avec l’Égypte comme seule connexion, voilà la bonne solution. Dommage que les Egyptiens n’en veulent plus comme citoyens. Dommage que les jordaniens rejettent aussi leurs concitoyens de l’ex-Cisjordanie. Solution parfaite mais ratée.

Alain

Un état palestinien ? Pour quoi faire ?