Mevlüt Cavusoglu, ministre turc des Affaires étrangères. (Crédit : capture d’écran YouTube)

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a défendu mardi comme « citoyenne et démocratique » la réaction en France de partisans du président turc Recep Tayyip Erdogan à la Une de l’hebdomadaire Le Point le qualifiant de « dictateur ».

« La démocratie ne se limite pas à l’acceptation d’insultes et de mensonges, c’est aussi la prise en compte des sensibilités de l’autre. Au-delà c’est de l’hypocrisie », a affirmé M. Cavusoglu dans un tweet.

« Et c’est face à cela que la communauté turque de France exprime sa réaction citoyenne et démocratique », a-t-il ajouté dans ce tweet rédigé en français.

Le président français Emmanuel Macron avait jugé lundi soir « parfaitement inacceptable » que des affiches de l’hebdomadaire Le Point, soient retirées des kiosques de presse « au motif qu’elles déplaisent aux ennemis de la liberté ».

M. Cavusoglu a joint le tweet de M. Macron au sien pour signifier qu’il réagissait directement à ses propos.

« La liberté de la presse n’a pas de prix: sans elle, c’est la dictature », avait ajouté M. Macron.

L’hebdomadaire français a dénoncé dimanche une campagne de « harcèlement » contre son dernier numéro, qui a fait l’objet de menaces dans le Sud de la France.

« Après une semaine de harcèlement, d’insultes, d’intimidation, d’injures antisémites et de menaces à notre attention sur les réseaux sociaux, voici venu le moment où les sympathisants (du parti du président turc) AKP s’attaquent aux symboles de la liberté d’expression et de la pluralité de la presse », a dénoncé Le Point dans un article paru sur son site internet.

Vendredi, dans la banlieue d’Avignon (sud), un kiosquier a fait retirer cette Une, qui présente un portrait de M. Erdogan sous le titre « Le dictateur. Jusqu’où ira Erdogan ? », des façades de son kiosque sous la pression d’un groupe de militants.

« Un groupe de Turcs pro-Erdogan a menacé le gérant du kiosque » situé sur une place centrale du Pontet « pour lui intimer l’ordre de retirer l’affiche », a expliqué Xavier Magnin, directeur de cabinet du maire Front National (FN) Joris Hébrard.

La société chargée des espaces publicitaires sur le kiosque a alors envoyé un salarié pour retirer l’affiche.

La mairie du Pontet a demandé samedi matin à la société d’affichage de remettre l’affiche, ce qui a été fait vers 16H, provoquant l’arrivée d’une vingtaine de partisans de M. Erdogan. La gendarmerie a alors envoyé plusieurs hommes pour maintenir l’ordre.

Dimanche cependant, la Une du Point a de nouveau été rendue invisible par d’autres affiches pro-Erdogan. Le Point indique que des militants ont également retiré l’affiche d’un kiosque de Valence, à 100 km au nord du Pontet.

AFP

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