Une armée de robots iraniens tente d’influencer les élections

Les Iraniens utilisent des centaines de faux comptes sur les pages de réseaux sociaux israéliens pour semer la division sociale et influencer les prochaines élections générales, selon un rapport publié jeudi par la société de médias américaine Vocativ. 

Plus tôt cette semaine, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a mis en garde contre les cyber-attaques iraniennes perpétrées contre Israël « quotidiennement ».

 

Vocativ, fondée par l’entrepreneur israélien Mati Kochavi, a souligné la présence croissante de robots travaillant en Iran et réagissant automatiquement aux événements en postant sur les médias sociaux, afin d’influencer le discours en Israël.

 

La société a contacté les réseaux sociaux et leur a demandé de mettre fin à ce qui apparaît comme un mouvement organisé iranien.

Selon les analystes de Vocativ, il existe au moins 350 faux comptes iraniens opérant sur Facebook, Twitter et Telegram, dont les messages pourraient atteindre un demi-million d’Israéliens par mois.

Au cours des derniers mois, Vocativ a utilisé un système de renseignement pour scanner le Web afin de rechercher des mots-clés sur la base de leur emplacement géographique ainsi que des liens entre les robots, les amenant ensuite à de faux profils.

Leur algorithme a déterminé si le profil était réel ou fictif, notamment en examinant si le profil était affiché à intervalles réguliers ou à un rythme inhabituel.

 

L’algorithme, disent-ils, pourrait également découvrir qui était derrière les robots, avec la plupart des tweets et des messages postés par les faux comptes remontés jusque sur un site Web iranien en langue anglaise appelé Countdown 2040, qui affirme qu’Israël cessera d’exister d’ici 2040.

Les enquêteurs ont déclaré à Ynet qu’au cours des mois précédents, les robots s’étaient impliqués dans des affaires intérieures israéliennes mais qu’au cours des dernières semaines, à la suite de proclamations d’un haut responsable israélien sur l’Iran, les robots s’étaient engagés dans des affaires concernant le retranchement de l’Iran en Syrie. 

Le rapport indique que les robots ont d’abord été utilisés pour enflammer le conflit israélo-palestinien, mais une fois que les élections ont été annoncées, ils ont été réorientés pour influer sur leur résultat. Les analystes ont noté une augmentation de 783% de l’activité des comptes robot depuis la déclaration des élections. Sur les 350 comptes-robots iraniens identifiés, seuls 50 étaient actifs avant l’annonce des élections. 

 

Mode opératoire

Une fois que les analystes ont découvert les faux comptes, ils ont commencé à examiner leur mode de fonctionnement et ont constaté qu’ils fonctionnaient de manière très similaire. D’abord, les Iraniens ont ouvert de faux comptes sous l’apparence de sites d’informations apparemment légitimes, tels que «The Hot News» ou «Uncensored News».

Ils ont ensuite mis en place un réseau de dizaines de comptes bot prétendant être des individus aléatoires dont le but était de partager, diffuser et renforcer les informations diffusées par les sites d’actualités fictifs. La prochaine étape consistait à suivre les principaux profils israéliens dans l’espoir de les suivre en retour. 

 

Ils ont ensuite ouvert des discussions de groupe avec des milliers d’utilisateurs israéliens dans le cadre de Telegram, dans le but d’identifier des sujets d’actualité méritant d’être traités de manière ciblée. 

Souvent, les Iraniens ont utilisé de vrais titres d’actualité et les ont reformulés de manière controversée afin de susciter un débat houleux autour de la question. Selon les services de renseignement américains, des agents ostensiblement russes auraient utilisé le même mode d’opération avant les élections de 2016 afin de saper le tissu social du pays, ainsi que les normes et les institutions démocratiques. 

 

Suivant les personnalités de droite

Les robots se sont principalement concentrés sur les décideurs de droite et ont diffusé des tweets conçus pour provoquer des réactions de l’électorat de droite. Entre autres, ils ont suivi les récits de personnalités populaires de Twitter telles que Dery Azoulay, Delilah Moore, Ronit HaBibistit et Israel Bond. Souvent, des utilisateurs légitimes partagent et contribuent inconsciemment à propager la désinformation iranienne.

 

Les Iraniens ont également ouvert des comptes fictifs sur Facebook par lesquels ils ont développé des contacts avec des Israéliens et les ont ajoutés en tant qu’amis, légitimant ainsi leurs faux comptes. Ils ont ensuite rejoint des groupes Facebook à orientation politique, où ils ont avancé leur programme de division. 

Les robots se sont concentrés sur les questions controversées qui sont souvent utilisées pour diffamer Israël, telles que le harcèlement sexuel, les articles critiquant Netanyahu, l’inégalité des richesses, la législation anti-démocratique, la pauvreté en Israël, les questions de divorce, la violence domestique et la dégradation de la Cour suprême. . 

Ce n’est pas la première fois que l’Iran tente d’influencer le discours national israélien. En septembre dernier, la société israélienne de renseignement en ligne ClearSky a affirmé que l’Iran exploitait un réseau de faux sites d’information à travers le monde, y compris en Israël. Selon eux, le Tel-Aviv Times est en fait un faux site web iranien.