L’Amérique ne frappera pas les regroupements de Daesh dans les zones contrôlées par Assad,

mais pousse la Russie à freiner les percées du Hezbollah pro-iranien à proximité d’Israël

 

Tout en accusant ouvertement la Syrie (donc la Russie) de laisser la bride sur le cou de Daesh, les Etats-Unis reproche froidement à Moscou de ne pas maîtriser la percée pro-iranienne près de la frontière israélienne.

« Le régime syrien n’a pas réussi à empêcher la résurgence de Daesh sur son propre sol », a déclaré le Général-Major britannique Gedney, Commandant-adjoint du service de Soutien stratégique au sein de la coalition dirigée par les Etats-Unis pour vaincre le groupe terroriste Etat Islamique. Et même dans les zones où les forces syriennes ont intensifié leurs efforts contre Daesh, les progrès sont , au mieux, demeurés flottants, a t-il dit. « Nous n’avons aucune intention à opérer dans les zones qui sont actuellement détenues par le régime Assad ».

Debkafile situe les propos du général de la coalition dans le cadre d’unaccord tranquillement passé au début du mois, entre les Présidents Donald Trump et Vladimir Poutine. Cette conversation avait cartographié une division des tâches dans l’arène syienne pour éviter des risques de frictions entre leurs forces. Il était bien entendu que la Russie renverrait l’ascenseur pour le consentement accordé par les Etats-Unis de s’abstenir d’opérer à l’ouest de l’Euphrate (dans les domaines contrôlés par Assad), en refrénant les opérations turques, iraniennes et du Hezbollah, en particulier sur les régions frontlaières.

Les commentaires de Gedney, alors qu’ils ne semblent uniquement mentionner que Daesh, coïncidaient aussi avec la chute de l’enclave de Beit Jinn, mercredi, lors de l’une de ces opérations.

Il a poursuivi son propos, en disant qu’un « nombre limité de djihadistes de Daesh… semble continuer de se déplacer en toute impunité à travers le territoire contrôlé par le régime » et a pointé du doigt une nouvelle concentration à l’extérieur de l’avant-poste d’Al-Tanf (zone de 55 km d’exclusion de toute autre force) dans le traingle des trois frontières syrienne-irakienne et Jordanienne.

 » Nous avons clairement assisté à un grand nombre d’opérations des forces du régime, des forces syriennes appuyées par la Russie, à l’Est du fleuve de l’Euphrate », a déclaré Gedney. « Nous nous interrogeons sur l’efficacité de certaines de ces opérations ». La Syrie et la Russie doivent faire plus que de balayer Daesh uniquement dans les zones contrôlées par le régime, insistent les responsables américains.

La coalition pro-américaine fait clairement pression pour qu’une décision soit prise et savoir qui assume la responsabilité de traiter la menace résurgente de Daesh. Les sources des renseignements militaires remarquent que, à côté de cette question, il y a celle que posent implicitement les Etats-Unis aux Russes concernant l’autre menace terroriste :

Celle qui se pose avec la chute de Beit Jinn, juste en face des avant-postes de Tsahal, au pied des collines du Mont Hermon, à une force milicienne conjuguée de Syriens, de Druzes et de membres du Hezbollah sous commandement des officiers des Gardiens de la Révolution. En ce moment même cette force combinée se tient à 11 km de frontière israélienne et apparaît placée pour continuer sa percée victorieuse par un assaut sur la poche de Quneitra, au seuil même du Golan israélien, à moins qu’elle ne soit stoppée.

Israël a mis en garde posément l’Administration Trump, du fait que si cette force hybride avançait encore plus près, Tsahal n’aurait pas d’autre option que d’intervenir pour les repousser. Manifestement, les accords passés entre les Présidents Trump et Vladimir Poutine n’étaient pas appliqués dans ni ne concernaient ce secteur.

Selon nos sources, l’entente Trump-Poutine a été scellée lors d’une longue conversation téléphonique sur la question syrienne entre les deux présidents le 14 décembre.

Jusqu’à présent, on interprétait les choses à Washington et Jérusalem, en pensant que la Russie appliquerait le principe de réciprocité au consentement des Etats-Unis de s’abstenir d’opérer à l’ouest de l’Euphrate (dans les secteurs contrôlés par Assad), cette fois en mettant un frein aux opérations turques, iraniennes et du Hezbollah. Leur accord s’articulait sur deux points majeurs :

  1. La guerre contre Daesh dans l’Est de la Syrie. Une salle de commandement conjointe dirigée par les Russes et des officiers des milices YPG kurdes devait être établie pour déployer des troupes afin de bloquer les mouvements vers l’ouest des forces de Daesh (D’où la plainte du Général Gedney quant à ces mouvements qui, mlgré cela, se poursuivent).
  2. La Russie et les Etats-Unis s’associeraient pour déjouer les opérations militaires de l’Iran, du Hezbollah et de la Turquie, dans les zones contrôlées par le régime Assad, en particulier à procximité des frontières de la Syrie avec la Turquie, Israël et la Jordanie. Sur ce point, Washington a entrepris de mettre les Turcs en garde quant à leurs projets d’envahir le nord-ouest de la Syrie et de prendre le contrôle de la province d’Idlib, tandis que Moscou aurait dû ordonner à Damas, Téhéran et au Hezbollah de s’abstenir de toute activité militaire sur ces frontières. Ce point est, de la même façon, passée par-dessus bord.

Selon les sources des renseignements militaires, Moscou prétend que l’engagement de Poutine envers Trump est respecté par la suspension de tout soutien aérien russe dans les opérations litigieuses menées par la Syrie et le Hezbollah. Mais, en réalité, les forces commandées par l’Iran ont contourné les Russes et leur accord avec les Américains en menant la bataille de Beit Jinn sans soutien aérien russe et en emportant la partie sans son aide.

Cela a représenté plus qu’une simple victoire tactique à jeter à la figure d’Israël. Elle met en place une nouvelle réalité en Syrie, où l’Iran et le Hezbollah peuvent faire la nique à Moscou, à sa couverture aérienne et à ses accords avec les Américains et aller de l’avant pour remporter des batailles, de façon indépendante, sans l’aide des Russes.

Les tous prochains jours vont, par conséquent, être lourds d’au moins trois incertitudes cruciales :

  • a) Daesh va t-il persévérer dans ses mouvements en direction de l’ouest, ou être stoppé par une action militaire consistant à contrer cette tendance?
  • b) L’armée syrienne, le Hezbollah et les forces pro-iraniennes vont-ils continuer à progresser de Beit Jinn vers Quneitra et la limite frontalière-même d’Israël? Ou vont-ils être stoppés?
  • Et c) L’entente Trump -Poutine tient-elle la route, ou va t-elle ^tre sabordée par (a) et (b)?

Adaptation : Marc Brzustowski

  

US won’t strike ISIS resurgent in Assad-ruled areas, pushes Russia to curb pro-Iranian Hizballah push near Israel

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Nina

Si l’exposé de la situation est juste, je ne suis pas d’accord avec le titre et le propos.
Si Poutine ne fait rien, je me demande pourquoi il serait obligé de le faire. Dès le moment où il a fait déployer ses troupes en Syrie, qu’il a fait une sorte d’alliance avec l’Iran (je dis bien sorte car au fond Poutine sait très bien que l’Iran nucléaire est aussi une menace pour lui), le russe n’a fait qu’une seule chose : prendre la place des USA ceux d’OBAMA.

Aujourd’hui, en ayant fait rapatrier les 3/4 de ses troupes, il laisse le champ libre à Israel de s’occuper de la menace à ses frontières syrienne et libanaise.

Si Poutine était réellement un VENDU à la cause d’Al Assad et Khameinei comment expliquez-vous que les nombreux radars sophistiqués n’ont jamais fonctionné lorsque IAF dégommait les sites dangereux en Syrie ? Tuer des pasdaran et pas mal d’officiers iraniens, normalement les sirènes auraient du retentir vraiment non ?

N’était-ce pas là le petit « truc » que Poutine et Netanyaou ont mis en place discrètement ? Il y a de quoi se poser des questions.

Quant à la réflexion « Israel fera le sale boulot ! », je répondrais : Comme toujours ! Surtout si c’est Israel qui est menacé. Depuis quand peut-on compter sur des alliés dans la région ?

Il faut surtout se poser la question : Israel peut-elle contenir voire contre la menace grandissante de l’Iran/Hezbollah ? La réponse est sans ambiguïté OUI et sans problème dirais-je.

L’Iran est au bord de l’implosion sociétale et l’argent qu’Obama a laissé couler depuis les accords de Vienne de 2015 n’est pas éternel et je dirais même qu’il commence à manquer. Le pétrole iranien ? Au prix du baril, les ayatollahs ne sont pas sortis de l’auberge ! Ca ne pouvait mieux tomber, ils n’ont que ça à vendre avec leur « révolution islamique ».

Il est toujours bon de faire le point sur une situation. Il y a danger mais LIMITE. Israël possède deux choses indispensables : le renseignement pointu et les armes dont peu ont entendu parler pour contrer la menace syro-libanaise.

Israël un un 3è point fort méconnu du public : de nouveaux alliés dans la région, peu nombreux mais essentiels pour la suite : ils sont syriens, anti-Assad et Kurdes anti-Erdogan. Ce n’est pas rien comme sources de bons renseignements pour cogner au juste endroit.

Khalil

A force de bidouilles scélérate savec le dictateur kremlinois, tant Trump (& sa « coalition « ), que Netanyahu, vont finir par se réveiller dans le kk jusququ’au cou. Seul les US semblent n’avoir toujours pas compris que Daech est le fonds de commerce stratégique des RussIslamistes chiites et le meilleur soporifique jamai administré à l’Occident (voir Obama l’ayatophile & sa clique)…

Tibor Krausz

Oui, faire faire le sale boulot à Israel sans se mouiller,
Il ne faut pas repousser les Iraniens mais les ANEANTIR
et le hezbollah avec ce sera une bonne occasion LIGMOR OTAM

Said

Le hezb , marionnette de l’Iran, va intervenir sans se préoccuper de savoir quelle va être la riposte d’Israël.
Les personnes qu’il engage sur le terrain ne sont rien d’autre que de la chair à canons.
Il faudrait que la riposte d’Israël soit massive et dissuasive.
Toutefois les dommages inévitables causés aux Druzes, côté syrien, vont certainement altérer les relations avec leurs frères Druzes israéliens.

Aaron le Rachid

Non, Poutine joue aux échecs, il veut qu’Israël intervienne pour donner une claque à l’Iran, sans engager les forces russes, il rabaissera ainsi le caquet des chiites !