ToU BiShVaT: pourquoi mange-t-on 15 fruits? (3/5)

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« Il est bon que l’homme apprenne, à travers les arbres, à reconnaître le doigt de D.ieu, créateur de l’Univers.»


Il les aime surtout à cause des fruits qu’ils lui fournissent.

Il est appelé à les juger selon la forme et la couleur, la saveur du fruit qu’ils offrent à son appétit.

Ainsi, le jugement qu’il porte se trouve être fondé sur une base toute matérielle, toute terre à terre.

L’homme juge si « l’arbre est bon ou mauvais » (Genèse, 2, 9).

Mais il y a aussi, dans la création divine, l’arbre de la connaissance. Il est bon que l’homme apprenne, à travers les arbres, à reconnaître le doigt de D.ieu, créateur de l’Univers.

Il est bon également que nous écoutions l’enseignement qu’à travers le Midrach les arbres et leurs fruits donnent à l’homme, créature divine comme eux, et que, de cette façon, nous approchions d’une connaissance plus grande de D.ieu.

Pourquoi mange-t-on d’ailleurs 15 sortes de fruits à Tou Bichvat (le 15 Chevat)? Bien entendu, il y a un rapport avec la date de la fête.

Mais encore ?

Le chiffre 15, en hébreu, est formé de la lettre « yod » et de la lettre « hé ».

Ces deux lettres forment également le nom de Dieu : dans chaque fruit, si nous savons l’observer et non seule­ment le croquer nous reconnaissons D.ieu, nous pouvons admirer les merveil­leux rouages de la Création.

DES FÊTES ET DES FRUITS

 

Les fruits jouent-ils un rôle au cours des fêtes juives ?

Toutes les fêtes sont distinguées par  un fruit ou une plante :

–  A Roch Hachana, on mange de la pomme douce.

–  A Pessah, on mélange différents fruits pour un plat du Séder (‘Harosset). D’autre part, le 2e soir de Pessah, on cueille l’orge nouvelle.

–  A Chavouot, maisons et synagogues sont décorées de plantes, de fleurs et de fruits. N’estce pas la fête des prémices ?

–  A Souccot, nous vivons toute une semaine dans une cabane recouverte de feuillage, décorée de fruits et nous utilisons les 4 plantes traditionnelles (Loulav, Etrog, Hadass et Arava). 

La vigne et le vin

« Le peuple d’Israël est comparé à une vigne » 

Le peuple d’Israël est comparé à une vigne : la vigne est plus basse que tous les autres arbres. C’est elle pourtant qui les dépasse tous par ses qualités.

Une branche de vigne replantée en n’importe quel endroit, prend immédiatement racine et produit un cep nouveau. De la même manière un juste, transplanté en n’importe quel endroit, arrive à se taire respecter et attire au­tour de lui les faibles et les hésitants.

Les feuilles de vigne couvrent et cachent les grappes de raisin. Les ignorants et les hommes sans valeur se mettent souvent en avant des sages. Toutes les vignes portent de grosses et de petites grappes; mais les grosses grappes pendent plus bas que les petites.

Les savants sont plus modestes que ceux dont les connaissances sont bien faibles et bien légères. La vigne produit du verjus aussi bien que du vin. Il faut pourtant faire la bénédiction pour l’un comme pour l’autre produit de la vigne.

Les enfants d’Israël louent l’Éternel pour le mal comme pour le bien qu’il leur envoie. Le raisin commence par être foulé aux pieds, dans le pressoir ; mais fina­lement il est présenté même à la table des rois.

Le peuple d’Israël est bien souvent, lui aussi, opprimé et foulé aux pieds ; mais un jour viendra où les plus grands reconnaîtront son mérite et sa valeur.

Pour vivre et se développer, la vigne s’appuie sur du bois mort, ses tuteurs. Pour vivre et se développer, Israël doit également prendre appui sur les générations antérieures.

Dès la Création les arbres se disputèrent. Chacun d’eux se croyait supérieur à l’autre.

Le chêne avança sa taille, le dattier son fruit, le myrte son feuillage, etc. Devant cet étalage de qualité, la vigne, elle se taisait. Elle se savait petite de taille, foulée aux pieds, mangée par les animaux.

Mais l’homme eut pitié d’elle. De son raisin il fit du vin et ce vin est utilisé à consacrer toutes les fêtes, tous les jours de Chabbat, ainsi que tous les moments heu­reux de l’existence de chaque Juif.

La vigne est le premier fruit dont la plantation est mentionnée dans la Torah. C’est Noé qui s’en est chargé. Le Satan (le mauvais penchant) s’est associé à lui et a arrosé le plant du sang d’une brebis, d’un lion, d’un porc et d’un singe.

Interrogé par Noé sur la raison pour laquelle il avait choisi ces animaux, il répondit : « Quand l’homme boira le jus de ce fruit, il deviendra doux comme une brebis ; s’il en boit un peu plus, il se croira fort comme un lion : s’il en boit encore, il se conduira comme un porc ; s’il continue à boire, il sera aussi laid qu’un singe ! »..

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ToU BiShVaT: le RoSh HaSHaNa des arbres (3/5)

par Caroline Elisheva Rebouh le 6.02.2020

 

TOU BISHVAT: DE QUEL ARBRE S’AGIT-IL ?

כְּעֵץ, שָׁתוּל עַל-פַּלְגֵי-מָיִם Il sera comme un arbre planté auprès des cours d’eau, Psaume I
כִּי הָאָדָם עֵץ הַשָּׂדֶה,: l’arbre du champ c’est l’homme même Deutéronome 20, 19.

Il est écrit dans le Deutéronome (XX, 19 à 20) que lors d’une guerre, on ne portera pas la lame de la hache sur l’arbre fruitier car c’est de lui que l’homme tire sa subsistance et l’on choisira de préférence un arbre qui ne produit pas de fruits :
כי תצור עיר אל עיר ימים רבים להלחם עליה לתפשה לא תשחית את עצה לנדוח עליו גרזן כי ממנו תאכל ואתו לא תכרות כי האדם עץ השדה לבוא מפניך במצור. רק עץ שאתה תדע כי לא עץ מאכל הוא, אותו תשחית וכרות ובנית מצור על העיר אשר הוא עשה אתך מלחמה עד רדתה…
 » Tu l’épargneras dans les travaux du siège. Seulement, l’arbre que tu sauras n’être pas un arbre fruitier, celui-là tu peux le sacrifier et l’abattre, pour l’employer à des travaux de siège contre la ville qui est en guerre avec toi, jusqu’à ce qu’elle succombe ».

Dans la Torah, tout comme dans les Psaumes, l’homme est assimilé à un arbre qui tout comme lui a les « pieds » plantés dans la terre et la tête dans les nuages tandis que ses branches, tels des bras suppliant le ciel.

Tou Bishvat, dans le Talmud (traité de Rosh HaShana), est cité comme étant l’un des 4 Nouvel An du calendrier Juif. Rosh Hashana est une sorte de remise en question de soi-même, c’est le jour où toutes les créatures de la Création défilent devant le Saint béni soit-IL pour être jugé : qui va vivre ou non, qui va être riche ou non, qui va progresser ou moins, qui va se marier, avoir des enfants et autres domaines……..

Tou Bishvat est en quelque sorte le rosh hashana des arbres. Les arbres, la végétation va se présenter devant le Trône Céleste et tout sera jugé.

Dans la Guemara, chacun des maîtres du Talmud s’exprime et, au sujet des arbres du Gan Eden, certains Sages ont pensé que l’arbre de la connaissance était un figuier, un pommier, un dattier et bien d’autres suggestions encore jusqu’à ce que soit évoqué le cédratier (ethrog). Pourquoi l’arbre produisant l’ethrog ?

Pour comprendre ceci il faut remonter au texte de la Création dans la Genèse, chapitre I versets 11 et 12 :
וַיֹּאמֶר אֱלֹהִים, תַּדְשֵׁא הָאָרֶץ דֶּשֶׁא עֵשֶׂב מַזְרִיעַ זֶרַע, עֵץ פְּרִי עֹשֶׂה פְּרִי לְמִינוֹ, אֲשֶׁר זַרְעוֹ-בוֹ עַל-:הארץ ; וַיְהִי-כֵן. וַתּוֹצֵא הָאָרֶץ דֶּשֶׁא עֵשֶׂב מַזְרִיעַ זֶרַע, לְמִינֵהוּ, וְעֵץ עֹשֶׂה-פְּרִי אֲשֶׁר זַרְעוֹ-בוֹ, לְמִינֵהוּ; וַיַּרְא אֱלֹהִים, כִּי-טוֹב.
D. dit : « Que la terre produise des végétaux, savoir : des herbes renfermant une semence ; des arbres fruitiers portant, selon leur espèce, un fruit qui perpétue sa semence sur la terre. »

Et cela s’accomplit. La terre donna naissance aux végétaux : aux herbes qui développent leur semence selon leur espèce, et aux arbres portant, selon leur espèce, un fruit qui renferme sa semence.

Dans le texte hébraïque il est bien spécifié un arbre fruit ce qui signifie que l’arbre lui-même devait avoir le goût du fruit et qu’il produisait aussi des fruits renfermant sa propre semence.

Le midrash commente : or, la terre se dit si nous faisons des arbres ayant le même goût que les fruits, les hommes, non contents de manger les fruits mangeront aussi les arbres et chaque année il faudra recréer des arbres ! La terre produisit donc des arbres produisant des fruits mais dont le tronc n’est pas comestible.

Ceci n’était pas conforme à l’ordre divin et, par la suite, après la faute d’Adam et Ève, la terre, elle aussi, reçut sa punition. Si le Créateur vit que les choses n’étaient pas conformes, pourquoi est-il noté qu’IL vit que c’était bien ?

Rashi met en relief la fourberie du serpent qui avança à Ève le fait qu’elle n’avait strictement rien à craindre si elle mangeait du fruit de l’arbre de la connaissance (et donc de désobéir) puisque la terre elle-même avait désobéi et ne fut pas punie. Et le serpent avait menti et c’est à cette occasion que furent maudits non seulement Adam Ève et le serpent mais aussi la terre !!!

D’autre part, les arbres créés étaient sous la terre et, ils ne virent le jour que lorsqu’Adam pria le ciel pour que la pluie tombât et qu’alors sous les premières averses la terre permit aux arbres de sortir et aux fruits d’être offerts à l’homme.

Ceci se fit en un clin d’œil tout comme, après le déluge, Noé planta une vigne qui devint en un instant vignoble avec de belles grappes de raisins et que le juste en fit du vin immédiatement.

Le Keli Yakar et le Orah Hayim soulignent le fait qu’Hashem avait dit à Adam de ne pas manger de cet « arbre »-là et pas du fruit de cet arbre et la Torah indique précisément que l’arbre était bon à manger.

Et, les Sages ont commenté les évènements de la manière suivante : lorsque les Bené Israël se sont plaints du fait que les eaux dans le désert étaient amères, HaShem a ordonné de jeter un morceau de bois dans l’eau pour qu’elle soit bonne à boire.

Pourquoi n’a-t-IL pas, dès le début des pérégrinations dans le désert, donné le puits d’eau dit le puits de Myriam ? De là il faut tirer l’enseignement qu’il faut laisser à chacun le soin de faire ses propres comptes et de ne pas prendre la place des autres et, en l’occurrence, de l’Éternel.

D’autre part, le seul arbre de la Création ayant respecté l’ordre divin était le cédratier (ethrog) c’est pourquoi pour souccoth l’ethrog (cédrat) entre dans la composition des « arbaâ minim » (bouquet des 4 espèces) et c’est pourquoi, en agitant le bouquet des 4 espèces dans les 6 directions de l’univers, le fidèle unit l’ensemble de l’Univers à ce « rattrapage » de la première faute commise par Adam et Ève.

C’est aussi la raison pour laquelle on donne à Tou Bishvat du cédrat confit ou en confiture à déguster à une femme enceinte afin de racheter la faute de la Création. (A suivre)

Caroline Elishéva REBOUH

Tou Bichvat 2020

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