« – les Cohanim  n’ont pas besoin de voiture ! pourquoi ?
– Parce que les vêtements sacerdotaux !!! » (ça sert d’auto) de Bernard Rebouh Z’l

Cette sidra va nous parler du Temple d’un point de vue fonctionnel et du point de vue des Cohanim.

Dans Tetsavé on va détailler la façon qu’aura la menora d’éclairer et d’illuminer et la façon de balancer l’encens mais aussi il va être question des vêtements des cohanim dont nous allons voir la description dans leurs moindres détails.

Les vêtements du Cohen dont le devoir est de rendre le culte de D se doivent d’être majestueux et donc refléter une certaine propreté et perfection mais aussi une certaine splendeur. Le Cohen a une tâche compliquée et multi-facettes. L’une d’entre elles est concrétisée par le hoshen (voir article) sur lequel vont briller de mille feux les pierres précieuses symbolisant les douze tribus.
Plusieurs thèmes vont se dégager des versets de cette portion de Torah : la menora, avec sa lumière, sa signification symbolique, le rôle de Moïse dont le nom n’apparaîtra pas tout au long de ce texte, l’odeur qui va s’échapper du Temple grâce à l’encens (ketoreth) et surtout les rôles bien définis de Moïse et d’Aharon, la prise de fonction des Cohanim.

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En nous éveillant le matin, nous devons procéder à l’ablution des mains (et du visage aussi) en rappel des ablutions et de l’élévation des mains que devaient faire le Cohen au Temple avant d’entreprendre sa tâche. En élevant ses mains, le Cohen symboliquement élève la portée des actes qui vont suivre.
A propos de l’encens, je voudrais signaler que plus de dix sortes de matières odoriférantes composent l’encens (ketoret) mais si l’ensemble des plantes ont une odeur excellente, il en est une qui « pue » vraiment. Comment se fait-il et pourquoi est-ce possible.

D’une part il y a ici une allusion : dix est un minyane. Une assemblée de dix personnes se compose de personnes différentes qui sont toutes de valeur différente et il se pourrait fort bien que l’une des personnes composant le minyane ne soit pas « parfaite »et que l’on ne doit s’allier aux pêcheurs que lorsqu’on est sûr d’avoir une grande majorité de personnes innocentes.

L’encens est en quelque sorte un microcosme du peuple. D’autre part, tout comme le mizbeah recouvert d’or sur lequel l’encens est allumé n’est pas endommagé par le feu car disait Rabbi Shimon ben Lakish si l’or dont est recouvert le Mizbeah ne subit aucune transformation malgré le feu qui y est mis chaque jour, l’enfant d’Israël bien qu’il soit un pêcheur pour certaines fautes il est tout de même rempli de mitsvoth d’un autre ordre.

MENORAH : Dans le mot menora on décèle le mot ner bougie, flambeau comme dans le verset : כי נר מצוה ותורה אור car la mitsva est une lumière et la Torah est un flambeau. La symbolique de la lumière est l’esprit c’est de la force de l’esprit et de la réflexion que la lumière de la Torah va se déverser depuis les canaux du candélabre sur le monde plongé dans l’obscurité.

Ainsi lors de la création du monde, D. a opéré une séparation entre les ténèbres et la lumière jaillit. La lumière fut. Le candélabre comporte trois branches doubles et une centrale vers laquelle toutes les flammes vont s’orienter comme le peuple juif qui, peu importe où il se trouve se tournera toujours vers D le centre de ses prières.

Ces quatre branches (trois doubles et une simple) vont symboliser le quatrième jour où l’Eternel créa les astres et aussi les sept jours de la semaine la branche centrale et unique vers laquelle toute l’activité humaine va se tourner pour honorer le septième jour, le shabbat. Dans la menora nous pourrons déceler bien d’autres secrets et symboles.

La lumière étant ce qu’il y a de précieux dans la vie de l’homme car le monde sans lumière ne peut se développer puisque la lumière est nécessaire à tout. L’exigence de l’utilisation d’huile d’olives est, d’après le midrash, une allusion : en effet, l’olive est l’un des fruits que D a donné comme parure à Eretz Israël : la vigne (raisin), la figue, la grenade, la datte et l’olive.

Pour donner de l’huile, l’olive doit être écrasée, foulée, sans ménagement aucun et malgré cela elle va produire un liquide excellent servant pour les luminaires et en particulier le luminaire du Temple sur la ménora mais encore pour la nourriture. Cette huile et l’olive peuvent être comparées au peuple juif, frappé, foulé, déshonoré, rabaissé, écrasé sur sa terre et partout ailleurs mais, qui éclairera les nations lorsque D le décidera.
Les commentateurs soulignent que dans Tetsaveh on évoque le mizbéah et l’encens alors que dans Terouma il a été question de tous les autres ustensiles qu’il faudrait dans le Temple mais ce n’est que dans Tetsaveh qu’il est question de ce mizbéah pour y faire fumer l’encens pourquoi ?

Parce que devant ce que Moïse a fait, le Saint béni soit-Il demanda aux anges de faire un cadeau à Moïse et tous lui offrirent quelque chose et l’Ange de la mort lui offrit l’encens auquel est attribuée la faculté de repousser le péril de la mort comme cela a lieu dans le livre des Nombres où éclata une épidémie et lorsque l’encens fuma la mortalité s’arrêta.
Les vêtements du Cohen Gadol sont détaillés et notamment le méîl ou manteau qui comportait à sa base des clochettes ces petits ornements avaient une double utilité : à avertir du déplacement du Cohen et, inversement lorsque le Cohen Gadol pénétrait dans le Saint des Saints, le jour de Kippour : si l’on n’entendait plus tinter les clochettes cela signifiait que le Cohen était peut-être mort par la faute des pêchés d’Israël et comme il était interdit à quiconque de pénétrer en ce lieu, on tirait le Cohen par une corde attachée à sa cheville.
Les commentateurs se posent aussi la question de savoir qui instruisit les cohanim à propos des sacrifices et de ce que le cohen devait faire en fonction quotidiennement.

Le Talmud nous apporte la réponse en disant que Moïse endossa une tunique simple sans ourlet est-il précisé pour montrer aux cohanim ce qu’ils auraient à faire. Si le Talmud prend la peine de souligner que la tunique était sans ourlet qui se dit « imra » en araméen c’est pour y puiser une allusion en effet, ce terme vient de la racine omer, dire, c’est pour nous rappeler que Moïse avait des difficultés d’élocution – à ce propos il y a plusieurs versions.

Nous citerons ici la plus connue tirée du midrash rabba qui nous enseigne que les sorciers égyptiens avaient averti Pharaon de se méfier de Moïse qui représentait un danger pour la « couronne » égyptienne aussi, de manière à éprouver le jeune enfant qu’était Moïse à l’époque, on lui présenta deux plateaux l’un empli de pierres précieuses et un empli de braises incandescentes. Les sorciers préconisèrent de présenter ces deux plateaux à Moïse : s’il prenait des pierres précieuses il était donc un danger et s’il saisissait des braises il aurait prouvé qu’il n’était qu’un enfant.

Le Midrash raconte que Moïse voulut se saisir de joyaux mais un ange détourna sa main et lui fit saisir des braises qu’il porta à sa bouche et depuis lors, il bégayait. Il avait donc la parole embarrassée. Mais il y a aussi un autre commentaire qui nous enseigne qu’à l’instar de tous les bébés, Moïse apprit la Torah pendant qu’il séjournait dans le ventre maternel comme tous les fœtus mais l’Ange de l’oubli qui frappe chaque bébé sur la lèvre supérieure pour lui faire oublier tout ce qu’il avait appris ne frappa pas ce nourrisson qui, par conséquent, lorsqu’il naquit était déjà un talmidhakham qui, par ailleurs, naquit circoncis et de par le fait qu’il ne reçut pas le coup de l’ange de l’oubli. Le fait qu’il ait des difficultés sur le plan de la parole nous rapproche du fait que la tunique qu’il porta était sans ourlet : « sans parole » sans « imra ».

Caroline Elishéva REBOUH

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