Ted Cruz s’est exprimé de façon très critique envers l’actuelle « stratégie » du Président Obama contre l’Etat Islamique, en disant que les USA devraient renforcer directement les capacités militaires des Peshmergas kurdes. 

« Nous disposons d’un énorme atout sur le terrain, immédiatement et ce sont les Kurdes », a déclaré le Sénateur Cruz à CNN, le mois dernier. « Les Peshmergas sont les alliés forts de l’Amérique, ce sont des combattants efficaces et ils ont désespérément besoin d’armement et d’assistance ». 

Il a fait écho aux plaintes répétées des dirigeants kurdes, disant que l’aide militaire aux Peshmergas ne devrait pas passer par Bagdad, où elle est purement et simplement confisquée et redistribuée aux milices chi’ites contrôlées par les Ayatollahs d’Iran. 

« Quelles que soient les raisons pour lesquelles l’Administration Obama s’est faite la championne du report de toute aide aux Peshmergas, et s’est précipitée par Bagdad au lieu d’aider de les aider directement, a fait en sorte de bloquer leurs cargos pour les empêcher de vendre du pétrole, cela n’a aucun sens », avait accusé le Sénateur Cruz. 

Pour Cruz, Washington ferait bien mieux de travailler étroitement avec les Peshmergas pour vaincre l’Etat Islamique, plutôt que de rêver de milices rebelles syriennes. 

Dans le même temps, l’Administration Obama reste focalisée sur l’entraînement de milices rebelles syriennes, dont la plupart a des liens étroits avec les terroristes islamistes radicaux et cela serait complètement absurde que nous continuons de les soutenir. Les Kurdes sont de vrais alliés et ils ont les pieds sur le terrain, et dès que nous travaillons de concert avec eux, ils sont parés à combattre sur la ligne de front, gra^ce à un appui aérien sérieux ». 

“That is what we ought to be doing,” he told CNN. “If it were a military objective to take ISIS out, I think that is what we would be doing.

« Voilà ce que nous devrions faire », a t-il dit sur CNN. « Si jamais il y avait le moindre objectif militaire de chasser Daesh, je pense que c’est ce que nous ferions depuis longtemps ». 

rudaw.net

Adaptation : MB.

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C’est donc par un micromessage de quelques dizaines de signes accompagné d’une vidéo de trente secondes que Ted Cruz a annoncé, lundi 23 mars, sur Twitter, sa candidature à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2016. Le sénateur du Texas peut se montrer beaucoup plus disert si les circonstances l’exigent. En septembre 2013, il avait ainsi parlé pendant plus de 21 heures d’affilée (le quatrième plus long discours de l’histoire du Congrès) pour dénoncer la réforme de santé à laquelle le président Barack Obama a attaché son nom. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il a choisi le cinquième anniversaire de cette réforme honnie par les républicains pour se lancer dans la mêlée.

Flamboyant, Ted Cruz ne rechigne pas non plus à la tactique de la terre brûlée. c’est en effet à lui que revient en partie la paternité du « shutdown » (« fermeture ») du gouvernement, pendant deux semaines, en octobre de la même année. Ce radicalisme pousse parfois le sénateur républicain de l’Arizona, John McCain, qui s’y connaît pourtant en franc-tireur, à le qualifier de « dingue ».

Fils d’un opposant cubain

Né en 1970 à Calgary, au Canada, d’une mère américaine depuis plus de dix ans à cette date (ce qui lui permet de se présenter à la présidence bien que né en dehors des États-Unis), Ted Cruz est le fils d’un opposant cubain au dictateur Fulgencio Batista, qui avait fui Cuba pour le Texas avec la somme de cent dollars cousus dans ses vêtements. La rédemption de ce père instable, devenu pasteur, constitue fréquemment un morceau de bravoure des discours aux allures de prêche de sénateur, incarnation du rêve américain.

 

Après s’être rodé dans les tournois d’éloquence organisés par le Free Enterprise Institute, Ted Cruz a en effet fait son droit à Harvard. Son talent le propulse, sitôt son diplôme obtenu en 1995, auprès du président de la Cour suprême des États-Unis, William Rehnquist. Il se lance pourtant en politique en 2000 aux côtés de George W. Bush à l’occasion d’une campagne à l’interminable épilogue. Le juriste est en effet aux avant-postes en Floride lors du recomptage des bulletins qui scelle la victoire du gouverneur du Texas. Ce qui lui ouvre la voie vers une administration républicaine où il occupe des postes à responsabilité, notamment au département de la justice.

La voix d’un conservatisme chimiquement pur

Ted Cruz revient au Texas dès 2003 où il est nommé solicitor general de l’Etat. Après un passage dans le privé, il décide de se présenter en 2012 au poste de junior senator. Donné battu d’avance pour la primaire du Grand Old Party face à l’adjoint du gouverneur, David Dewhurst, il parvient pourtant à obtenir un second tour. Soutenu alors par l’aile droite du Parti républicain, de l’ancienne candidate à la vice-présidence Sarah Palin à l’ancien candidat à l’investiture Rick Santorum, il l’emporte largement au cours de la seconde manche et triomphe par la suite de son adversaire démocrate.

Baptiste, Ted Cruz compte faire entendre pendant la course à l’investiture, qui débutera officiellement par les caucus de l’Iowa en janvier 2016, la voix d’un conservatisme chimiquement pur, sur les questions de gouvernement comme sur celles qui touchent à la société américaine. Les instituts de sondage ne lui donnent pas pour l’instant de grandes raisons d’espérer, qui le placent loin derrière le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker, ou l’ancien gouverneur de Floride, Jeb Bush, mais cette déclaration de candidature lui permet de revenir sur les estrades, là où il s’épanouit comme aucun autre.

Gilles Paris (Washington, correspondant)  Le Monde

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