Les rumeurs vont bon train depuis qu’une bombe a tué trois hauts dirigeants du régime syrien mercredi 18 juillet.

Pour l’ancien ambassadeur de Syrie en Irak, qui était proche de Bachar al-Assad avant de faire défection le 11 juillet, le président syrien n’hésiterait pas à utiliser des armes chimiques contre l’opposition.

1. Où se trouve Bachar al-Assad ?

Quand le régime vacille, les dirigeants fuient.

L’ancien leader libyen, Mouammar Kadhafi, s’était retranché dans son fief de Syrte avant de se faire tuer ; l’ancien président tunisien, Zine el-Abidine Ben Ali, s’est réfugié avec femme et enfants, en Arabie Saoudite.

Avant son placement en détention, l’ex-raïs égyptien, Hosni Moubarak avait pris la poudre d’escampette dans sa maison de Charm el-Cheikh, une station balnéaire parmi les plus huppées de la mer Rouge.

Bachar al-Assad suivra-t-il le même chemin ?

Le président syrien n’est pas apparu en public depuis l’attentat du mercredi 18 juillet qui a tué quatre têtes du pouvoir, alimentant toutes les spéculations.

Si le chef de l’Etat intervient rarement et que son silence n’a rien de surprenant, cela n’a pas empêché les rumeurs les plus diverses de circuler sur son sort et ce, depuis le début des combats dans la capitale syrienne.

Jeudi 19 juillet, Reuters indiquait, citant plusieurs sources de l’opposition et un diplomate occidental, que Bachar al-Assad avait quitté Damas pour la ville de Lattaquié, sur la côte, à l’ouest du pays.

Une hypothèse plausible pour de nombreux observateurs.

Cette région est un lieu de villégiature habituel de la famille Assad. L’ancien diplomate Ignace Leverrier expliquait déjà mercredi au « Nouvel Observateur » que « si la tête du pouvoir était obligée de quitter Damas, elle pourrait tenter de chercher refuge dans le réduit alaouite que Bachar et ses soutiens ont commencé à préparer depuis plusieurs mois.

Il s’agit d’une zone qui couvre la côte syrienne de la frontière libanaise au Sud, à la limite de l’ancien sandjak d’Alexandrette au Nord, sur à peu près une cinquantaine de kilomètres de large en direction de l’Est. »

Une fuite de Bachar al-Assad ne signifierait pas pour autant un repli.

Une retraite stratégique sur la côte pourrait annoncer au contraire sa volonté de résistance.

Selon les sources citées par Reuters, le président continuerait de coordonner la riposte de cette base-arrière.

Ignace Leverrier estime lui aussi que le pouvoir peut envisager ce « réduit comme un refuge temporaire, où il pourra résister et s’organiser dans la perspective de reconquérir depuis là la Syrie ».

« Dans le pire des cas, ils pourraient s’y fixer à demeure, reconstituant l’ancien Etat des Alaouites », ajoute-il.

Reste l’hypothèse de la fuite à l’étranger. Parmi ses alliés, Bachar al-Assad pourrait trouver exil en Russie ou en Iran.

En décembre 2011, le quotidien « Maariv » affirmait que le vice-président syrien Farouk al-Charah s’était rendu à Moscou le 16 décembre pour discuter avec le ministre des Affaires étrangères russe Sergei Lavrov de l’installation du président syrien en Russie en cas de chute du régime.

Mais jeudi, un proche conseiller de Vladimir Poutine, a déclaré à Reuters qu’il n’avait pas connaissance de la possibilité d’accueillir sur son sol le président syrien.

« Je le vois mal fuir à l’étranger », jugeait encore Ignace Leverrier.

« Je ne suis pas sûr d’ailleurs que ceux qui l’entourent le laisseraient faire.

Ni que lui-même ait une vision des choses tout à fait conforme à la réalité.

On a souvent constaté de sa part une sorte d’auto-aveuglement depuis le début du soulèvement populaire contre son régime…

Il est, enfin, entouré de personnes qui n’ont pas toutes intérêt à lui montrer ou lui laisser percevoir la réalité de la situation de la Syrie, de l’évolution de la révolution et de l’opinion qu’a de lui la population. »

Cependant, en réponse à ces rumeurs de fuite, des sources syriennes interrogées par le journal libanais « As-Safir », ont déclaré que Bachar al-Assad se trouvait toujours à Damas, une information que le site du « Figaro » confirme, précisant que le président se trouve toujours dans son bureau de Damas.

Jeudi dans l’après-midi, un conseiller du chef de l’Etat en a remis une couche pour essayer de couper court aux spéculations.

Il a assuré à l’AFP qu’il était en contact direct avec Bachar al-Assad et que ce dernier se trouvait dans son « palais présidentiel à Damas avec ses collaborateurs » et qu’il continuait de diriger « les destinées du pays ».

Pour appuyer la déclaration,la télévision d’Etat syrienne a diffusé jeudi les premières images du président Bachar al-Assad après l’attentat. Selon ces images, Bachar al-Assad, en costume bleu, reçoit le nouveau ministre de la Défense, Fahd al-Freij, en uniforme militaire, après la prestation de serment.

Le chef de l’Etat l’invite ensuite à s’asseoir et converse avec lui.

Le général Freij a succédé au ministre de la Défense Daoud Rajha, tué dans l’attaque de mercredi.

2. Où se trouve Asma al-Assad, la femme du président syrien ?

Le sort de la femme du président syrien, Asma, et de ses trois enfants, n’est pas plus certain. Selon un journaliste de la BBC, la famille se serait réfugiée à Moscou.

Frank Gardner@FrankRGardner :
«Suggest treat with caution this report that #Syria First Lady had fled to Russia. No confirmation.
18 Juill 12 Répondre Retweeter Favori»

Une hypothèse peu crédible pour certains experts, qui estiment que la fuite de la famille à l’étranger signifierait la fin imminente du pouvoir d’Assad, ce qui n’est pas le scénario le plus immédiat selon eux.

De leur côté, la mère et la soeur du président syrien se sont rendues à Tartous, dans l’ouest du pays, pour l’enterrement d’Assef Chawkat, selon l’AFP, citant une source de la sécurité.

Elles ont pris l’avion mercredi soir pour Lattaquié avant de se rendre à Tartous.

3. Qui sont les auteurs de l’attentat de mercredi ?

Des versions contradictoires circulent aussi sur le modus operandi de l’attentat.

Seule certitude : l’explosion a eu lieu à l’intérieur d’un immeuble sécurisé où se réunissaient les responsables de l’appareil sécuritaire du régime.

Une première source de sécurité a indiqué que le garde du corps d’un participant à la réunion avait fait exploser sa ceinture d’explosifs.

Une seconde a parlé d’une mallette remplie d’explosifs introduite par un garde du corps qui avait réussi à quitter la salle puis à actionner la bombe.

L’Armée syrienne libre (ASL) a revendiqué l’attentat en promettant des actions similaires à venir.

Interrogé sur Al-Jazeera, l’un des chef de l’ASL,

Moustapha al-Chekh expliquait qu’un employé de l’immeuble, ouvrier du bâtiment, avait dissimulé la bombe dans la salle et l’avait actionné à distance.

Il précise que cet homme serait en sécurité.

«La Brigade de l’islam», un groupe djihadiste, ont aussi revendiqué l’attentat.

L’organisation assure qu’il s’agit d’un attentat suicide.

Dans ce cas, les djihadistes ont-il pu infiltrer les services de sécurité, au plus près des dirigeants du pays ?

Une source de la mouvance «Salafia djhihadia» (le salafisme djihadiste), contactée à Tripoli, affirme de son côté que l’attaque a été menée par un moudjahid.

Une hypothèse qui rendrait bien service au régime de Bachar al-Assad, qui affirme que la révolution populaire est menée depuis le début par des terroristes.

Plus improbable, le quotidien suisse « le Temps », relayant les rumeurs, évoque un attentat comploté par le pouvoir lui-même : il pourrait s’agir d’une « mise en scène du régime, qui se serait chargé d’éliminer des ‘comploteurs' » et « une manière de déguiser des meurtres qui auraient eu lieu plus tôt, Assef Chawkat ayant échappé il y a peu à une tentative d’empoisonnement ».

Sarah Diffalah/ Temps Reel.NouvelObs.com Article original

TAGS : Bachar el-Assad Assef Chawkat ASL Syrie Tartous

Maariv Moscou Lavrov Poutine Attentat Damas 18 juillet Jihad

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Le » provisoire »qui duuuuuure.Merci qui? Diiieeeeuuuu…ha ha!!!ça risque de durer éternellement…

danhaim

La grande révélation que Rabbi Nahman de Breslev a dévoile au monde c’est la prière et son pouvoir de tout transformer même l’impensable… Tu as un problème, tu comprends pas un texte, la femme que tu as n’est pas ce que tu espérais, ton patron te fait des misères, tes amis ne le sont plus etc… pourquoi tu en parles a D…?
Il a créé le monde , il le gère, demandes lui de l’aide, il n’attend que ça. Maintenant, les résultats peuvent se faire attendre…, saches que cela va venir et même mieux que ce que tu imaginais…
Tout peut changer , donc acceptes ce que tu as,car c’est provisoire , en devenir… Il n’y rien de parfait , tout est a sublimer, compléter…
Exemple : la femme… si tu sais que cela peut changer, alors tu vas accepter la tache actuelle…
Quand cela devient il insupportable? Quand tu crois que c’est fige… La force de la prière transforme la situation actuelle et par ce travail, on se nettoie de nos bêtises d’avant notre teshouva , chacun selon niveau, et l’on élève toute l’humanité vers son but ultime: l’attachement permanent a D… dans la joie et la plénitude.
breslev.fr/avraham-ifrah-cours-039-Un-missile-juif-indetectable,4909.html
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