Après que Daesh ait réussi à abattre un avion de ligne russe qui s’était envolé de Sharm El Sheikh, le 31 octobre, provoquant la mort de tous les 224 passagers et de l’équipage, l’organisation terroriste a mis dans sa ligne de mire une cible militaire américaine. Un capitaine de la police jordanienne a ouvert le feu dans une cafétéria ud Centre d’entraînement des forces des opérations spéciales de la capitale jordanienne, Amman, où les instructeurs américains entraînent les troupes irakiennes à combattre Daesh. On a initialement rapporté que deux instructeurs des Etats-Unis et l’un d’Afrique du Sud ont été tués et six autres blessés, dont deux autres Américains et quatre Jordaniens.
Un porte-parole du gouvernement jordanien a déclaré un peu plus tard lundi que le nombre de pertes humaines s’élève à huit personnes, sans spécifier combien d’étrangers font partie des victimes.
Le tireur n’a pas survécu. Selon les versions, on mentionne qu’il se serait suicidé après l’assaut ou qu’il a été tué par les troupes jordaniennes.
Le modus operandi ressemble aux attaques de l’intérieur commises en Afghanistan par des « infiltrés » d’al Qaïda et des Talibans contre des hommes de troupe américaines et britanniques servant sur les mêmes base qu’eux.
Le journal jordanien Al-Rai identifie le tireur sous le nom d’Anwar Abu Ubayd, mais d’autres organes de presse disent que son véritable nom serait Anwar Abu Zaïd.
Si le fait d’abattre un avion russe a déstabilisé le régime du Président égyptien Abdel Fattah El-Sissi, il ne fait aucun doute que l’attentat de lundi ébranlera le trône du roi hachémite Abdallah.
Cette attaque, qui plus est, a démontré que Daesh est en train de se rapprocher des frontières d’Israël avec la Syrie au nord, l’Egypte au Sud et la Jordanie à l’Est. Cet assaut s’est attiré une attention particulière, car il a été commis juste quelques heures avant le sommet entre le Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahu et le Président aéricain Barack Obama à la Maison Blanche à Washington.
Ils se réunissaient pour la première fois après plus d’un an et à la suite d’une dispute importante au sujet de l’accord nucléaire iranien. Les deux dirigeants ont fait des déclarations indiquant fortement qu’ils sont déterminés à enterrer la hache de guerre et qu’ils cherchent à établir des relations fortes et amicales à l’avenir et à développer le soutien américain à la sécurité d’Israël.
Une grande partie de leur conversation qui a duré deux heures a, sans aucun doute, été consacrée à la menace que pose Daesh, sur laquelle ils sont en parfait accord.
Jusqu’à présent, la Jordanie héberge la base avancée la plus importante et la plus sécurisée de la guerre contre Daesh en Irak et en Syrie. Les frappes aériennes américaines sont lancées depuis des bases en Turquie, mais plus de 10.000 hommes de troupes terrestres et de troupes de forces spéciales sont présents en Jordanie. Le royaume sert de centre d’entraînement, opérationnel et logistique pour les missions américaines en Irak et en Syrie, et dans ce but, un centre de commandement, le Commandement central avancé américain a été établi à l’extérieur d’Amman.
Jusqu’à présent, Daesh n’était pas parvenu à infiltrer la Jordanie pour y mener des attentats capables de déstabiliser le régime d’Abdallah. De nombreuses tentatives d’infiltration et d’attaques terroristes ont été déjouées par les renseignements militaires et la sécurité jordanienne. Les autorités jordaniennes se concentraient fondamentalement à maintenir les djihadistes hors des camps de réfugiés abritant des Syriens et des Irakiens en fuite depuis les zones de guerre, mais cela n’a pu se faire qu’au détriment des efforts pour bloquer la menace et l’empêcher d’atteindre l’intérieur du royaume hachémite et ses installations sécuritaires.
Leur premier succès ne fera, sans doute, qu’enhardir Daesh et l’incitera à maintenir la pression à son avantage. Faisant suite immédiatement à la fusillade de lundi, l’armée jordanienne a été mise en alerte maximale à travers tout le pays et à ses frontières. Les Etats-Unis, la Russie, l’Egypte, la Jordanie et Israël sont tous en train d’élever leur niveau de vigilance alors que la menace venant de Daesh ne cesse d’augmenter. Mais personne ne peut prédire de manière fiable où les terroristes islamistes frapperont la prochaine fois.
DEBKAfile Reportage Spécial 9 Novembre 2015, 9:28 PM (IDT)
Adaptation : Marc Brzustowski.
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