Né en Espagne, à Tolède en 1488, Yossef Karo fut l’un des plus grands décisionnaires rabbiniques de son temps et il appartint à une grande lignée de rabbanim du côté paternel : son père était Rabbi Ephraïm, son grand-père Rabbi Yossef et son arrière-grand-père fut Rabbi Ephraïm, étant donné l’habitude qui persiste, encore aujourd’hui, de transmettre le nom du grand-père au nouveau-né.

Comme beaucoup de Juifs d’Espagne, lorsque le tribunal de l’Inquisition donna aux Juifs le choix de continuer à vivre dans la péninsule ibérique mais de se convertir au catholicisme ou de fuir ou encore de risquer d’être attrapé et brûlé, la famille Karo rassembla ses bagages et quitta Tolède pour fuir l’Espagne qui ne voulait plus de ses Juifs.

A cette époque, beaucoup parmi les expulsés pensaient qu’il serait bon de s’échapper et de trouver un refuge au Portugal où l’Inquisition n’avait pas encore eu lieu.

D’autres partirent vers la France, certains poussèrent vers l’Angleterre et la Hollande et de là vers ces pays aujourd’hui dénommés Lituanie, Lettonie, Estonie, Biélorussie, d’autres optèrent pour l’Italie, l’Afrique du Nord et de là vers l’Egypte, la Turquie, la Grèce, et ce qui fut la Yougoslavie.

Les parents du jeune Yossef Karo s’embarquèrent sur un navire promettant un refuge plus sûr dans la grande capitale qu’était déjà Constantinople (Koushta en hébreu).

Le Rav Ephraïm Karo, épuisé par tant de bouleversements, mourut à Constantinople. Recueilli par son oncle, frère de son père – Rabbi Itshak Karo – le jeune Yossef commença à étudier auprès de rabbins puis, plus tard, il s’établit dans la ville d’Edirne.

C’est à cette occasion qu’il fut reconnu comme rabbin important. Il épousa une jeune fille et fonda une famille mais, elle décéda et, peu de temps après, il se remaria et s’installa en Bulgarie à la même époque où il commença à rédiger son ouvrage sur le Shoulhan Aroukh.

Lorsqu’il s’installa à Safed, à l’âge de 48 ans, il devint le disciple du Rav Yaakov Birab, lui-même disciple du Rav Isaac Abohab (le Génie de Castille).

Il fut ordonné rabbin par le rav Birab en même temps que le Rav Moshé Mitrani, Rabbi Moshé Cordovéro et Rabbi Yossef Saguis.

Yossef Karo ne termina la rédaction du Beith Yossef [basé sur les « Arbaâ Tourim » du Rav Yaakov ben Asher], qu’à l’âge de 76 ans.

Dans cette rédaction, Yossef Karo mentionna les opinions du Rif ou Rabbi Itshak Elfassi, du Rambam ou Maïmonide et du Rosh ou Rabbi Asher ben Yehiel .

Cet ouvrage fut finalement nommé Shoulhan Aroukh et, Rabbi Yossef Karo est souvent désigné soit comme « Beith Yossef » soit comme « Marane » du fait de son savoir exceptionnel.

Il fut un contemporain du Ari et l’un de ses fils épousa l’une des filles du Ari zal. Le Beith Yossef eut à déplorer le décès de sa deuxième femme et c’est à l’âge de 80 ans qu’il convola en justes noces avec sa troisième épouse. De cette union naquit un fils Yéhouda Karo, frère de Rabbi Shlomo Karo.

Yossef Karo signa d’autres ouvrages comme le Kessef Mishné sur le Mishné Torah de Maïmonide, le Beith Yossef et le Shoulhan Aroukh, le Bedek HaBayith et le Maguid Mésharim (kabala).

C’est en 1575, à Safed qu’il s’éteignit à 87 ans.

 

Caroline Elishéva REBOUH

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