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Qui était David Kimhi de Narbonne?

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David Kimhi de Narbonne, le RaDaK (1160-1235)

Fils cadet de Joseph Ḳimḥi, il naquit à Narbonne, en Languedoc, et y passa le plus clair de sa vie.  Profondément influencé par Abraham ibn Ezra, il démontra dans ses écrits une connaissance de l’ensemble de la littérature hébraïque et des sciences de son temps.

Le père de Rabbi David Kim’hi, Rabbi Joseph ben Isaac Kim’hi, vécut dans le sud de l’Espagne. Ses écrits comptent parmi les premiers qui introduisirent l’étude de la grammaire et de la culture hébraïques en Europe chrétienne. Mais les cruelles persécutions des Almohades contraignirent Rabbi Joseph Kim’hi à émigrer vers le nord jusqu’à Narbonne, en France.

Rabbi Joseph Kim’hi décida alors de se réfugier en France avec sa famille. Il emportait avec lui la grande tradition espagnole de l’étude du Talmud, de la langue et de la pensée hébraïques, qui avait valu à la communauté juive d’Espagne son « âge d’or » pendant de si longues années. Il s’installa à Narbonne.

David avait dix ans quand son père mourut. Son frère aîné, Rabbi Moïse Kim’hi, illustre érudit lui aussi, se chargea de l’éducation du jeune garçon. Celui-ci révéla bientôt des dons exceptionnels, et fit de rapides progrès dans toutes les branches du savoir hébraïque. Il devint bien vite un des plus grands érudits de son temps, et sa réputation s’étendit non seulement aux Juifs, mais aussi aux non-juifs. On lui décerna le titre honorifique de Maistre Petit, accordé une génération plus tôt à son père.

Pendant des siècles, l’œuvre de Rabbi David Kim’hi dans le domaine de la grammaire hébraïque fut la base de toute étude de l’hébreu pour les érudits non-juifs.

Encore tout jeune, Rabbi David Kim’hi gagna sa vie en enseignant le Talmud, tout comme son père l’avait fait avant lui. Il écrivit son « Mikhlol » (« Perfection »), une espèce d’encyclopédie de la grammaire hébraïque, qui le rendit aussitôt célèbre. Ce traité exerça une grande influence sur de nombreux hébraïsants chrétiens, tels que Johannes Reuchlin, le grand humaniste et champion du Talmud au Moyen-âge.

Rabbi David Kim’hi consacra un nombre considérable d’écrits à la défense du Judaïsme contre les attaques de certains membres de l’Église. Ce matériel fut plus tard largement utilisé par des érudits juifs dans leurs disputes avec les Chrétiens, disputes qui leur étaient imposées par l’Église elle-même.

Lors de la controverse de 1232 autour des écrits de Moïse Maïmonide, il prend activement la défense de celui-ci, effectuant un voyage en Espagne à titre de délégué des communautés de Narbonne et Lunel dans le but de rallier les communautés judéo-espagnoles du côté des pro-maïmonidiens. Cependant, tombé malade à Avila, il ne peut mener son voyage à son terme, et rentre à Narbonne, où il entre en correspondance avec Juda al-Fakhkhar, le principal représentant des opposants à Maïmonide, sans parvenir à le convaincre.

Sefer ha-Shorashim — JPL Curates

Il était tant versé dans toute la gamme de la littérature hébraïque qu’il en  devint le plus illustre représentant de son nom. Les générations suivantes lui ont alors appliqué le dicton d’Avot (Pères de la Torah), « Sans ḳemaḥ [= « farine », l’étymon du nom « Ḳimḥi »] pas de Torah » ; et il exerça une influence qui se fait sentir encore aujourd’hui.

Ce qui rendit surtout le RaDaK cher à son peuple, ce fut son illustre commentaire du même nom (RaDaK se compose des initiales de Rabbi David Kim’hi). En outre, il écrivit des commentaires sur les Prophètes, les Psaumes et les Chroniques, de même que sur le Pentateuque dont seul celui sur la Genèse est parvenu jusqu’à nous. Le commentaire de RaDaK jouit d’une popularité aussi grande que celle dont bénéficia le commentaire de Rachi. Les deux ouvrages ne sont d’ailleurs pas sans parenté tant par leur nature que par leur style.

En effet, les interprétations de Rachi sont, elles aussi, basées sur le raisonnement et les règles grammaticales, contrairement à cet autre grand commentateur espagnol de la Bible, Na’hmanide, qui inclut des significations kabbalistiques plus profondes dans ses commentaires. Ceux du RaDaK gagnèrent l’estime aussi bien des Juifs que des Chrétiens. Ils furent traduits en latin par des érudits chrétiens, et marquèrent de leur influence les traductions ultérieures de la Bible.

Outre Mikhlol et le Commentaire, Rabbi David Kim’hi écrivit les « Téchouvoth LaNotsrim » (Réponse aux Chrétiens), où il réfute toutes les attaques des théologiens chrétiens, et « Eit Hassofer » (la Plume du Scribe), ouvrage qui traite de l’établissement des rouleaux de la Torah, conformément aux vraies traditions de la Massorah.

Vers la fin de sa vie, Rabbi David Kim’hi se trouva engagé dans l’une des luttes intérieures les plus véhémentes que connut le Judaïsme orthodoxe, et qu’avait provoquée l’ouvrage de Maïmonide, « Moreh Névoukhim », le « Guide des Égarés ». Rabbi David Kim’hi était un admirateur fervent des œuvres de Rambam, y compris ses écrits philosophiques. Il alla jusqu’à entreprendre un voyage en Espagne, dans une tentative d’organiser la défense de l’œuvre du Rambam parmi les grands érudits. Avant d’arriver à destination, il tomba malade dans la petite ville d’Avila et dut prendre le chemin du retour. Peu après, Rabbi David Kim’hi mourait à l’âge de 75 ans.

En tant qu’Exégète

Ḳimḥi a écrit aussi des commentaires sur la Genèse, les Prophètes, les Psaumes et les Chroniques. Certains érudits lui attribuent également des commentaires sur les autres livres de la Bible. Il écrivit aussi une explication philosophique de la cosmogonie et de la vision d’Ezéchiel. Dans l’introduction de son commentaire sur les Prophètes, il explique le devoir d’exposer la Bible d’un point de vue religieux. D’une manière générale, il s’en tient au sens littéral de l’Écriture ; et son exégèse est basée sur la grammaire et la rationalité. Parfois, cependant, il introduit dans ses explications la philosophie ; et certains récits bibliques qu’il, à la suite de Maïmonide, explique comme des visions.

Son commentaire sur les Psaumes est surtout connu pour ses polémiques contre le christianisme. Les nombreuses citations des Targumim disséminées dans ses écrits fournissent un matériau précieux pour une future édition critique de ces ouvrages. Au Moyen Âge, les commentaires de Ḳimḥi étaient tenus en haute réputation parmi les chrétiens ainsi que les juifs, et de nombreuses traductions latines en furent faites : l’influence de ses commentaires sur la Bible anglaise est évidente à chaque page (comp. Abrahams, « Jewish Life in le Moyen Âge, » ch. xix.).

Outre ses commentaires, il a écrit « Bi’ur Shemot ha-Nebu’ah » et « Bi’ur Sheloshah ‘Asar ‘Iḳḳarim ». « La vie juive au Moyen Âge », chap. xix.). Outre ses commentaires, il a écrit « Bi’ur Shemot ha-Nebu’ah » et « Bi’ur Sheloshah ‘Asar ‘Iḳḳarim ». « La vie juive au Moyen Âge », chap. xix.). Outre ses commentaires, il a écrit « Bi’ur Shemot ha-Nebu’ah » et « Bi’ur Sheloshah ‘Asar ‘Iḳḳarim ».

Par JForum avec  www.jewishencyclopedia.com,  fr.wikipedia.org et fr.chabad.org/

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Guy Poron

A nouveau, passionant!