L’Emirat Qatari en string? 
Le piratage présumé de la Qatari National Bank dévoile les données personnelles d’Al Qaradawi, de la famille royale Al-Thani, d’Al Jazeera, de la Défense et des services secrets qataris. 

Photo for illustrative purposes only.

Elysia Windrum

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Les noms, numéros de téléphone, mots de passe bancaires et d’autres informations hyper-sensibles de ce qui semble bien être ceux d’un très grand nombre de clients de la  Banque Nationale du Qatar (QNB) ont été publiés sur un site internet de partage de dossiers et ils circulent rapidement à travers les réseaux sociaux. 

Parmi ceux les plus affectés, on trouve le prédicateur Youssouf al Qaradawi, des journalistes et l’équipe de la rédaction d’Al Jazeera, basée au Qatar.

Cette fuite organisée comprend également des dossiers contenant des informations sur les agents et l’organisation des services secrets du Qatar, dans d’autres banques locales, sur la police et sur les membres de la famille régnant sur le pays.

Il n’est, évidement pas clair de savoir qui a massivement diffusé ces fuites et pourquoi.

Ce document d’1, 4 Gigabytes, téléchargé en ligne le 26 avril, contient neuf dossiers principaux, dénommés : “Al Jazeera,” “Al Thani,” “Defence and etc,” “SPY, Intelligence,” et “Mukhabarat,” qui signifie services secrets. 

 

Screen shot of file directory of leaked files

Doha News

Copie d’écran du dossier-directeur qui contient les sous-dossiers du hacking.

Dans un communiqué sur son site internet, QNB a déclaré :

“La politique du groupe bancaire QNB est de ne pas commenter les rapports circulant sur les réseaux sociaux. QNB voudrait se servir de cette occasion pour assurer à tous les concernés qu’il n’y a aucun impact financier sur nos clients ni sur la banque.”

Elle a éjouté qu’elle déploie « les mesures les plus fermes possibles pour assurer l’intégrité des informations de nos clients » et qu’elle allait enquêter sur la question « avec toutes les parties concernées ».

 

Les détails personnels sur les membres d’Al Jazeera

Le dossier concernant Al-Jazeera contient 29 sous-dossiers distincts sur des membres de l’équipe rédactionnelle, alors qu’un tableur comprend les informations personnelles de plus de 1200 personnes et organisations.

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Paul Keller/Flickr

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Un certain nombre de membres d’Al Jazeera ont déclaré à Doha News que l’essentiel des données contenues dans le chapitre qui les concerne est exact.

Gordon Hickey, qui a quitté Al Jazeera version anglaise en jullet dernier, a dit Doha News qu’un ami l’a appelé un après-midi pour lui dire que son compte en banque et ses mots de passe sont disponibles sur un site internet public – et que son dossier est classé sous la catégorie « Spy » (espion). 

« Il a pris le ton de la plaisanterie, mais il m’a bien demandé si j’étais un espion », a déclaré Hickey. « Cela pourrait avoir de graves conséquences et me poser des problèmes pour mes déplacements à l’étranger. Ce n’est pas une bonne chose ». 

Hickey – qui a dû changer tous ses mots de passe – a exprimé sa surprise que les données comprennent les détails de son compte Twitter, ainsi que son numéro et ses mots de passe de compte en banque.

 

Au même moment, une employée de beIN déclare n’avoir découvert ces fuites que lorsqu’elle a été » contactée par Doha News.

Elle dit avoir reçu, ce matin-là, un sms disant que quelqu’un avait tenté d’accéder à son compte en banque à la QNB sans autorisation. Elle a ajouté avoir appelé la QNB pour demander ce qui se passait, mais qu’on l’a assuré qu’il n’y avait pas de raison de s’alarmer.

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Nick Olejniczak/Flickr

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Elle a confié à Doha News être très inquiète de savoir si quelqu’un d’autre qu’elle avait réussi à prendre de l’argent sur son compte, et qu’elle était tout autant préoccupée par le label « SPY » (espionne) qui a été accollé à son nom.

« Pourquoi la banque ne m’en a t-elle rien dit? Et qu’est-ce que je peux faire, maintenant, pour empêchert les gens d’accéder à ces données? », souligne t-elle, effarée.

Un autre journaliste d’Al Jazeera, Bernard Smith, a déclaré avoir découvert cette fuite d’informations, l’après-midi suivant et appelé QNB, sans que la banque ne l’est fait spontanément.

Les détails me concernant étaient pour la plupart exacts – j’ai changé mes cartes de crédit il n’y a quelques mois après les avoir perdues, mais les autres informations comme mes mots de passe et mes listes de contact étaient exacts.

Cela n’a vraiment choqué de voir mes propres informations d’identification sur Internet”

Smith dit que le représentant de la QNB auquel il a parlé a bien confirmé que la Banque était parfaitement au courant de cette faille d’accès aux données personnelles, mais pas de l’échelle à laquelle cela s’est produit.

D’autres membres de l’équipe d’Al Jazeera qui ne souhaitent pas être désignés par leur nom ont, de la même façon, confirmé que l’essentiel de leurs informations personnelles reproduites sur le Web était rigoureusement exact, bien que certains détails comme des numéros de téléphone ou d’autres données pouvaient être, soit inexactes, soit hors-service, ont-ils ajouté.

Cependant, un journaliste présent dans le dossier concernant Al Jazeera nous a dit ne pas être client de la QNB.

Les comptes personnels sur les réseaux sociaux. 

Ces documents comprennent, non seulement les détails des comptes bancaires et des mots de passe, mais aussi des photographies des gens contaminés par les révélations de ce piratage et des liens vers leurs comptes sur les réseaux sociaux Twitter, Facebook et LinkedIn.

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Shehan Peruma/Flickr

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Dans le dossier mis dans la catégorie « SPY, Intelligence » (Espion/Renseignements), il y a aussi des photos et des comptes Facebook des membres de leur famille ».

S’exprimant pour IBTimes, Simon Edwards, expert en cybersécurité chez Trend Micro, suggère que ces données personnelles ne proviennent probablement pas de QNB : 

« Il est plutôt possible que l’auteur du hacking ait utilisé les donné »es détenues par la Banque pour ensuite reconstituer le profil de futures autres cibles ».

En même temps, ces dossiers révèlent aussi l’identité d’un homme dans la catégorie « Defence, SPY (MI6), aux côtés de codes de réseaux sociaux que le dossier suggère appartenir à son épouse et à ses amis, ainsi que des photos familiales. Le MI6 est bien le service des renseignements extérieurs britannique.

Et, dans le dossier référant aux « Mukhabarat », on trouve les données personnelles de 562 individus, qui sont tous supposés appartenir aux services de renseignements du Qatar.

Pour finir, le dossier « Defence » contient 42 sous-dossiers distincts avec des détails inscrits comme faisant partie du « Ministère de la Défense » du Qatar, de sa « Défense » et de son « Armée Unifiée ».

Des idées sur qui a pu faire le coup?

VICTORIA SCOTT and LESLEY WALKER

635px-Head_office_QNB

dohanews.co

Adaptation : Marc Brzustowski

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8 Commentaires
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Daniel

Le plus marrant serait que cette « facétie » soit le fruit d’un hacker à qui un commanditaire n’aurait pas régler sa facture

Nina

Je ne pense pas que l’Iran soit derrière ce hacking de masse.

Il est important de rappeler que le QATAR est le pays N°1 en termes de piratage informatique au seul usage de pourrir la vie d’Israel.

Depuis des années, le Qatar recrute et paie grassement des hackers afin de mettre à terre des services, l’armée, les banques israéliennes.

On ne va pas pleurer non ? 🙂

Philippe

Une chose est sur ce n’es pas le gouvernement Israelien qui est derrière tout ca sans quoi rien n’aurait ete diffuse

MK

Ce qui est très embetant, c’est que nombre de nos Ministres, footballeux et autres Concitoyens Français pensaient trouver au QATAR (et maintenant sans doute en IRAN), un PFNI (Paradis Fiscal Non-Identifié).
Et bien là aussi ça va être fini !
LOL !

Maguid

Pourquoi persistez-vous à refuser de parler en français dès que vous parlez des pays islamiques?
qatari est phonétiquement arabe, mais CATARIEN est français! Merci.

michel boissonneault

c’est un panama papers version qatar ….. mon opinion est que l’iran doit être derrière cela ou du moins c’est a ce pays que cela profite le plus