Les Accords d’Abraham à l’épreuve : La Réaction de Bahreïn face au Conflit à Gaza
Les Accords d’Abraham, signés le 15 septembre 2020 entre Israël et deux États arabes du Golfe, les Émirats arabes unis et Bahreïn, traversent actuellement une phase critique. Près d’un mois après l’attaque du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre, suivie de la guerre à Gaza, Bahreïn a annoncé par l’intermédiaire de son parlement des mesures importantes.
L’ambassadeur bahreïnien à Tel-Aviv a été rappelé à Manama, et l’ambassadeur israélien à Bahreïn est reparti en signe de protestation. De plus, la coopération économique entre les deux pays a été interrompue en réaction à la guerre israélienne contre le Hamas.
Cependant, le ministère israélien des Affaires étrangères a réagi en affirmant qu’il n’avait reçu aucune notification officielle du gouvernement bahreïnien concernant le rappel des ambassadeurs et que les relations entre les deux pays étaient « stables ». Le ministère a suggéré que l’annonce via le parlement bahreïnien visait à apaiser les préoccupations du public.
Bahreïn a ensuite répondu par l’intermédiaire de son porte-parole gouvernemental officiel, confirmant le départ de l’ambassadeur israélien et le retour de l’ambassadeur bahreïnien. Cependant, il n’a pas exprimé de protestation formelle contre le conflit en cours.
Le gouvernement de Bahreïn a souligné que la priorité actuelle était de protéger la vie des civils conformément au droit humanitaire international. Il a appelé à la création de couloirs humanitaires d’urgence pour acheminer de l’aide médicale à Gaza, compte tenu des conditions humanitaires difficiles dans la région. Bahreïn et d’autres États arabes, dont les Émirats arabes unis, le Qatar, l’Arabie saoudite, le Koweït, Oman, le Maroc, la Jordanie et l’Égypte, ont publié une déclaration en 15 points appelant à la fin de l’escalade à Gaza et à un cessez-le-feu immédiat.
Sur le plan humanitaire, Bahreïn et les Émirats arabes unis ont lancé des campagnes de collecte de dons pour Gaza. Le président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed Al Nahyan, a annoncé que son pays financerait le traitement de 1 000 enfants palestiniens et l’hébergement de leurs familles dans les hôpitaux des Émirats arabes unis, avec leur retour prévu après la fin du traitement.
Les médias officiels et privés de Bahreïn et des Émirats arabes unis couvrent régulièrement les événements à Gaza, en mettant l’accent sur les victimes civiles, en particulier les Palestiniens, et en critiquant les attaques israéliennes. Sur le plan populaire, Bahreïn autorise des manifestations hebdomadaires en solidarité avec Gaza, tandis qu’aux Émirats arabes unis, où les manifestations sont généralement interdites, aucun rassemblement public n’a été signalé.
Malgré les défis posés par le conflit en cours, les accords d’Abraham entre Israël, Bahreïn et les Émirats arabes unis semblent se maintenir. La coopération économique et la coordination militaire entre ces pays se poursuivent, notamment en vue de faire face à l’expansion potentielle du conflit et de l’implication d’autres acteurs régionaux.
Les accords d’Abraham continuent de servir de cadre pour la recherche de solutions diplomatiques et politiques aux crises sécuritaires et militaires de la région. Alors que la situation évolue, ces accords pourraient jouer un rôle essentiel dans la quête d’une paix durable et de la stabilité pour tous les acteurs de la région.
Le Dr Najat Al-Saeed, spécialiste des médias politiques à l’Université américaine des Émirats, a exprimé son scepticisme quant à l’engagement de l’administration Biden envers les accords d’Abraham, mais d’autres experts estiment que ces accords offrent un cadre pour des solutions diplomatiques et politiques.
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