Un manifestant « gilet jaune » à Bordeaux, le 29 décembre 2018, lors de l’acte 7. (Mehdi Fedouach/AFP)

L’historien et l’essayiste Marc Knobel analyse les différents mécanismes et ressorts de la xénophobie telle qu’elle se développe depuis la crise des « gilets jaunes ».  

Le mouvement des « gilets jaunes » est loin d’être homogène. Les revendications disparates et contradictoires s’ajoutent les unes aux autres, depuis plusieurs semaines.

Les « gilets jaunes » disent se battre contre les taxes et les impôts, la cherté de la vie, l’injustice sociale, pour une plus grande représentativité démocratique et une plus juste solidarité.

Il est vrai que la pauvreté et la misère affectent des millions de Français : travailleurs, ouvriers, chômeurs, déclassés, agriculteurs sacrifiés, classe moyenne, retraités, jeunes…

Ces gens se sentent abandonnés par les technocrates, la classe politique. L’injustice, l’isolement, l’abandon, la paupérisation sont insupportables, nous le soulignons ici. J’ajouterai une touche personnelle.

L’auteur de ces quelques lignes a connu et vécu la misère totale et la détresse de ses propres parents, qui étaient marchands forains au Carreau du Temple, à Paris.

Je l’ai raconté dans un article qui a été publié dans la « Revue des Deux Mondes », en novembre 2018. Je peux donc comprendre le cri de douleur et de colère de ceux qui ont faim, de ceux qui ont mal.

Mais, pour se faire entendre par la classe politique, le président et le gouvernement, doit-on casser et brûler ? N’avons-nous pas assisté ces derniers temps à des scènes d’une violence inouïe, dans un Paris outragé et violenté, également par des casseurs et de petits voyous, des factieux de l’ultra gauche ou de l’ultra droite et des gens qui se sont radicalisés, qui infiltrent ce mouvement ?

Par ailleurs, beaucoup de questions se posent après les débordements choquants et clairement antisémites observés par exemple le samedi 22 décembre à Paris lors des manifestations des « gilets jaunes ».

Théories conspirationnistes, refus du système, puissants stéréotypes racistes et antisémites, propagande distillée par la nébuleuse complotiste, radicalisation et instrumentalisation diverse de l’ultra droite et/ou de l’ultra gauche, permettent à l’antisémitisme de se développer et de prospérer plus ouvertement depuis plus de deux mois, chez une frange infiltrée de ce mouvement.

Il ne s’agit pas de condamner tous les « gilets jaunes », bien évidemment. Cependant, certains commentateurs s’étonnent.

Par exemple, le 24 décembre 2018, excédée, l’humoriste et comédienne Sophia Aram s’exclame sur son compte Twitter : « Les slogans complotistes, antisémites, racistes, sexistes, homophobes, les menaces et violences envers les journalistes et les élus… ne sont rien comparés à la masse inerte de Gilets Jaunes que ça ne dérange pas ».

Alors, tentons d’expliquer ce qui se passe ici, lorsque l’on parle d’antisémitisme ou de racisme. Lire la suite…

Par Marc Knobel – pour Le Novel Obs

 

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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