Avigdor Lieberman, le chef de la diplomatie israélienne, juge que les sanctions économiques imposées au régime des Mollahs vont entraîner une forte contestation du pouvoir en place et provoquer l’arrêt du développement de son programme nucléaire militaire. Jeudi, à la tribune de l’Onu, le Premier ministre a demandé à la communauté internationale de tracer une ligne rouge que l’Iran ne doit pas franchir sous peine d’être bombardé.

Le régime iranien va subir « d’ici un an » une vague de contestation d’une intensité comparable à celle qui a submergé les pays arabes : tel est le pari qu’Avigdor Lieberman, le chef de la diplomatie israélienne, est désormais prêt à prendre.

Détail important : pour la première fois, un responsable de l’Etat hébreu a ainsi admis l’efficacité des sanctions internationales imposées à l’Iran pour contraindre ce pays à renoncer à son programme nucléaire.

Jusqu’à présent, Israël n’avait cessé de brandir la menace d’une attaque militaire en expliquant que les pressions économiques étaient inefficaces contrairement à ce qu’affirmaient les Etats-Unis et l’Union Européenne.

Chute des exportations de 50% de pétrole iranien

« Les dégâts provoqués par les sanctions sont dramatiques», admet désormais un rapport interne du ministère israélien des Affaires étrangères.

Un constat qui exprime l’espoir d’ une déstabilisation du régime iranien sur le modèle du « printemps arabe » par une population que la vie chère et les pénuries de toutes sortes poussent à bout.

Sur le terrain, la situation semble effectivement propice à une révolte générale.

Les exportations de pétrole ont chuté en un an de 2,4 millions de barils par jour à un peu plus d’un million, une baisse de plus 50% à la suite du gel des achats des Européens, du Canada, des Etats-Unis, de l’Australie, du Japon et de la Corée du Sud. Le manque à gagner est évalué à 40 milliards de dollars depuis le début de 2012.

Envolée de 100% de la valeur du dollar sur le marché noir

Les sanctions visant la banque centrale ont rendu beaucoup plus difficile l’accès aux devises étrangères ce qui alimente la spéculation avec un dollar 100% plus élevé au marché noir par rapport à son cours officiel.

Plus grave encore : les prix des biens et services de première nécessité tels que le pain, le poulet, et l’électricité se sont envolés ce qui frappe de plein fouet les plus défavorisés mais aussi les classes moyennes.

Les entreprises ont de plus en plus difficulté à se fournir en pièces détachées auprès des grands groupes internationaux qui redoutent de ne pas être réglés ou d’être sanctionnés pour avoir violé le boycottage.

Benjamin Netanyahu, qui a pressé jeudi la communauté internationale à la tribune de l’Onu d’adopter « des lignes rouges claires » que Téhéran ne doit pas franchir dans son programme nucléaire sous peine de s’exposer à une attaque militaire préconise, en attendant, des sanctions encore plus dures.

Objectif : forcer le « régime des Ayatollah » a choisir entre la poursuite de son programme nucléaire et sa survie.

Pour le moment, toutefois, le président Mahmoud Ahmedinejad proclame haut et fort qu’il ne cédera pas.

Reste à savoir si en poussant le régime dans ses dernier retranchements, la communauté internationale ne risque pas de le pousser à des provocations contre Israël ou des bases américaines dans le Golfe.

Pascal Lacorie, à Jérusalem / La Tribune.fr Article original

TAGS : Printemps Arabe Iran Mollahs ONU Sanctions Boycott Economie

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