François Molins : le procureur pour qui le terrorisme islamiste n’est pas la guerre

Photo de profil de Yves Mamou, L’image contient peut-être : 2 personnesPar Yves Mamou

François Molins, procureur de la République de Paris, ne saurait être suspecté d’être un collabo du terrorisme islamiste.

L’homme qui a été chargé des dossiers d’instruction sur les attaques commises en mars 2012 par Mohammed Merah à Toulouse et Montauban, Charlie Hebdo en janvier 2015 à Paris, les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice, l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray et l’attentat du 20 avril 2017 sur l’avenue des Champs-Élysées, et des centaines de dossiers moins spectaculaires est aussi celui qui en avril 2016, a durci « considérablement sa politique pénale en criminalisant des dossiers correctionnels ».

Chaque délit lié au terrorisme, auparavant passible de dix ans de prison, est désormais considéré comme un crime, pouvant entraîner une peine de 20 à 30 ans derrière les barreaux.

François Molins est sans conteste le défenseur de la société contre le terrorisme.

François Molins est aussi un fin politique. Il ne sature pas indûment l’espace médiatique et n’apparaît à la télévision que dans le cadre de ses fonctions, pour contextualiser un attentat. Dans la presse, il distribue des interviews avec parcimonie. La moindre de ses déclarations est désirée et suffisamment technique pour ne pas susciter la jalousie du ministre de la justice. Il est qualifié par la presse de « super-proc » et par ses anciens collègues de « grand procureur » ou de « grand professionnel ».


François Molins, procureur de la République de Paris, ne saurait être suspecté d’être un collabo du terrorisme islamiste.
Il a durci considérablement sa politique pénale en criminalisant des dossiers correctionnels.
Mais François Molins est à l’image de la justice en France : plus soucieux de coller aux courants politiques et idéologiques dominants que de construire une jurisprudence sur le respect des grands principes républicains comme le droit à la sécurité, le droit à la liberté d’expression ou le droit au blasphème.

Mais François Molins est à l’image de la justice en France : plus soucieux de coller aux courants politiques et idéologiques dominants que de construire une jurisprudence sur le respect des grands principes républicains comme le droit à la sécurité, le droit à la liberté d’expression ou le droit au blasphème.

François Molins ne veut pas être accusé d’islamophobie par les grandes associations antiracistes et en tant que représentant du parquet, accepte les accusations à tout-va produites par les grandes associations antiracistes, musulmanes ou non, et les mouvements groupusculaires islamistes ou propalestiniens qui cherchent à se faire un nom en intentant des procès.

Il s’est ainsi laissé influencer par le Collectif contre l’islamophobie (CCIF) pour ouvrir un dossier d’instruction contre l’historien Georges Bensoussan et a fait appel après qu’un juge ait prononcé sa relaxe et il a laissé un procès contre Eric Zemmour s’ouvrir à l’initiative du groupuscule Capjpo-Europalestine.

 


François Molins n’est pas antisémite, mais mettre en cause l’antisémitisme musulman serait pour lui facteur de risque polémique et médiatique.

François Molins n’est pas antisémite, mais mettre en cause l’antisémitisme musulman serait pour lui facteur de risque polémique et médiatique.

Il peut donc sans vergogne affirmer aux représentants du maillon faible – la communauté juive – qui lui expriment leur émotion face à l’assassinat par défenestration de Sarah Halimi, à son domicile parisien par un islamiste hurlant « allah ou akbar » que « rien ne permet de retenir le caractère antisémite » de cet acte, même si « rien ne permet de l’exclure ».


François Molins peut expliquer aux représentants de la communauté juive que «l’enquête en cours dans l’affaire Sarah Halimi a pour but de parvenir à la manifestation de la vérité et déterminer si la circonstance antisémite doit être retenue », mais quand il place le présumé-coupable en hôpital psychiatrique et non en prison, il opte clairement pour l’acte déséquilibré et non le crime antisémite de sang-froid.

François Molins peut aussi expliquer aux mêmes représentants de la communauté juive que « l’enquête en cours a pour but de parvenir à la manifestation de la vérité et déterminer si la circonstance antisémite doit être retenue », mais quand il place le présumé-coupable en hôpital psychiatrique et non en prison, il opte clairement pour l’acte déséquilibré et non le crime antisémite de sang-froid.

Et l’omerta médiatique sur le meurtre de Sarah Halimi le conforte dans son choix.

Seule la presse juive, quelques intellectuels et les réseaux sociaux se sont émus des tortures subies pendant une heure par cette femme juive avant son assassinat. Le maillon juif étant politiquement faible ( et en plus complaisant), François Molins peut décider sans risque que le meurtre de Sarah Halimi relève de la psychiatrie plutôt que du crime terroriste islamiste et que l’historien Georges Bensoussan est un raciste anti-arabe et antimusulman.

François Molins prend le terrorisme au sérieux. Il voit s’amonceler les dossiers liés au terrorisme sur les bureaux de ses services : en septembre 2016, il déclarait que « 982 personnes font ou ont fait l’objet d’enquêtes judiciaires pour du terrorisme islamiste : 280 sont aujourd’hui mis en examen, dont 167 sont en détention, et 577 font l’objet d’un mandat de recherche ou d’un mandat d’arrêt ».

Les moyens de la justice antiterroriste ont ainsi été renforcés : treize magistrats, contre sept avant les attentats de janvier 2015, et une liste de 61 magistrats mobilisables à tout instant. Molins sait aussi que plus de 15 000 musulmans et convertis sont fichés S. Mais François Molins se met au diapason des politiques qui l’ont nommé à ce poste stratégique et ont décidé qu’il n’était pas opportun de reconnaître qu’une authentique armée de tueurs islamistes était en guerre depuis plusieurs années sur le territoire national.

Sachant qu’il ne lui appartient pas de poser la question de l’ennemi, François Molins incarne bien logiquement le déni : à chaque surenchère de la terreur, il nie la continuité d’un acte à l’autre, d’un pays à l’autre et évite que chaque agression soit perçue comme liée à un tout – les actes de terrorisme sont toujours des actes d’isolé, de loup solitaire, de déséquilibré, de radicalisé de la dernière minute… Le dernier en date étant un islamiste « néophyte ».

François Molins ne s’énerve jamais (du moins en public).

Mais en septembre 2016, il a perdu son sang-froid quand certaines personnalités politiques (les députés de droite Eric Ciotti, Laurent Wauquiez…) ont émis l’idée de placer en détention préventive les individus fichés « S » par les services de renseignement.

Il a sorti alors les grands principes du droit de son chapeau : « Il ne peut y avoir de détention préventive en dehors d’une procédure pénale. C’est le socle de l’État de Droit. On ne peut pas détenir quelqu’un avant qu’il ait commis une infraction ».


 On n’est pas en guerre si le terrorisme islamiste ne relève que d’actes individuels commis par une collection d’individus débiles ou sociopathes, si les tenants de mesures sécuritaires collectives, autrement dit de mesures de guerre, deviennent alors des ennemis de l’ordre social. Des quasi terroristes.

Pas question non plus qu’une « cour de sûreté antiterroriste » – idée émise par l’ex-président Nicolas Sarkozy – qui appliquerait une justice spéciale avec par exemple des règles différentes en matière de présomption d’innocence. L’affaire serait « contraire aux principes de la Convention européenne des droits de l’Homme » explique François Molins.

Si on n’est pas en guerre, si le terrorisme islamiste ne relève que d’actes individuels commis par une collection d’individus débiles ou sociopathes, les tenants de mesures sécuritaires collectives, autrement dit de mesures de guerre, deviennent alors des ennemis de l’ordre social. Des quasi terroristes.

Que ces trublions le comprennent, ils se heurteront à un François Molins intraitable et sans doute vindicatif, chaque fois qu’ils émettront l’idée de sauver leur peau et celles de leurs compatriotes préventivement.

A bon entendeur…

Sources
« Lutte contre le terrorisme : François Molins annonce des peines plus dures pour les complices »
Marianne, le 2 septembre 2016.
« Affaire Sarah Halimi-Attal : François Molins chargé de l’enquête », Tribune Juive, le 7 avril 2017
« Emprisonner les fichés « S » : François Molins recadre sévèrement les candidats de droite, Les Echos, le 02 septembre 2016


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Aaron le rachid

Il faut lire Machiavel, lorsqu’il nous apprend comment, EN FAVEUR D’UNE RAISON D’ETAT, on peut mentir, avec déni de reconnaissance des faits.
Partout dans le monde, on a utilisé le Juif pour cela, quant on a n’a cherché à détruire
si le Juif n’existait pas, il serait à créer, ne fusse que pour le montrer du doigt
mais ces imbéciles ne se rendent pas compte qu’un pointant un doigt sur le Juif, il y en a trois pointés sur eux-même

amsallem

Pas de panique ,quand cela touche les Juifs !.
La france et sa population sont tournee vers la mecque .
Est ce que ceux qui se sentent encore Juif ,vont le comprendre ?

amsallem

Cet homme est un làche il a peur de faire des vagues. , la carrière avant tout , pas beaucoup de courageux au sain de la magistrature , en ne disant pas les faits on contribue à les aggraver .