Pêche illicite: la Chine en pleine expansion

Au large de l’Afrique de l’Ouest, 40% des prises sont considérées comme illégales. Une razzia sous-marine qui représente une catastrophe aussi bien écologique – la destruction d’écosystèmes marins et côtiers – qu’économique, car certains pays de la région sont contraints d’importer du poisson, alors que leurs eaux territoriales comptent parmi les plus poissonneuses au monde.

La flotte chinoise est surtout présente dans les eaux africaines comme celles du Ghana, de la Mauritanie ou de la Côte d’Ivoire, dans les eaux de l’Asie du Sud-Est et celles de l’Amérique du Sud.

Ces flottes illégales sont devenues un outil à part entière des velléités expansionnistes de la Chine.

En quelques années, la Chine est devenue la plus grande flotte de pêche hauturière du monde ; depuis 2014, il s’agit même du principal pays pêcheur en haute mer. Cette tendance a été rendue possible en raison de l’épuisement des stocks de poissons dans les eaux chinoises, mais elle est aussi partiellement due à la stratégie économique de la Chine qui a qualifié la pêche de priorité politique mondiale.

À titre de comparaison, la flotte européenne de pêche hauturière est estimée à 259 navires, tandis que la flotte chinoise dépasse les 2700 navires, si l’on en croit les données du gouvernement chinois.

25 millions de tonnes c’est la quantité de poissons pêchée chaque année hors de tout cadre réglementaire, selon l’ONU. 30 % des navires ayant pêché de manière illégale au cours des dernières années appartiennent à la Chine, devant le Ghana (4%) et la Corée du Sud (4%)
90 % des chalutiers enregistrés au Ghana ont un propriétaire et un équipage chinois. 8 des 10  plus grosses sociétés maritimes mondiales impliquées dans la pêche illégale sont chinoises.

Les États-Unis sanctionnent les navires chinois — que va faire l’UE ?

L’étude sollicitée par la commission PECH, qui devrait être suivie d’un rapport du Parlement européen, n’est cependant pas la seule à tirer la sonnette d’alarme.

Le jour même de la publication de l’étude (9 décembre), l’Office de contrôle des actifs étrangers (Office of Foreign Assets Control, OFAC) du département américain du Trésor a annoncé des sanctions à l’encontre de deux individus et de plusieurs sociétés de pêche chinoises qu’ils possèdent pour pêche illicite et violation des droits humains.

Les sanctions comprennent le gel des actifs américains des particuliers et des entreprises ainsi que l’interdiction de toute activité commerciale aux États-Unis. Au total, ces mesures concerneront 157 navires chinois.

Depuis 2010, l’UE a également mis en place un règlement visant à lutter contre les activités de pêche INN et, dans certains cas, à les sanctionner. Ce règlement s’applique « à tous les navires de pêche, quel que soit leur pavillon, dans toutes les eaux maritimes » et couvre des pratiques telles que la pêche sans permis valide, dans une zone protégée, l’utilisation d’engins interdits ou le non-respect des obligations de déclaration.

JForum avec  www.nuitdorient.comet www.euractiv.fr
En quelques années, la Chine est devenue la plus grande flotte de pêche hauturière du monde ; depuis 2014, il s’agit même du principal pays pêcheur en haute mer. [EPA-EFE/Jose Jacome]

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