De jeunes pélerins et un prêtre polonais arrivent dans une synagogue à Panama le 21 janvier 2019

Une cinquantaine de jeune pèlerins polonais participant aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) seront hébergés durant une semaine dans les locaux d’une synagogue de Panama, où le pape François est attendu à partir de mercredi.

Ces jeunes Polonais, arrivés lundi soir, dorment sous l’œil des portraits de David Ben-Gourion ou Golda Meir dans quatre petites salles où des panneaux en hébreu les saluent : « shalom » (paix).

« Je suis très contente d’être ici. Les gens sont très gentils. Je reste sans voix, je suis enchantée », a confié à l’AFP Carolina Swistak, hébergée dans les locaux de la synagogue Kol Shearith Israel, dans le quartier chic de Costa del Este.

« C’est très important pour nous et pour les juifs que nous puissions nous rencontrer et vivre ensemble pendant une semaine et mieux nous connaître », a renchéri Elisabeth.

Les jeunes Polonais ont été accueillis à leur descente du bus par les applaudissements les membres de la communauté juive présents à la synagogue.

Une banderole donnant la « bienvenue aux pèlerins » était accrochée entre deux arbres.

Outre le gîte, la synagogue offre le petit déjeuner et un dîner léger.

« Au-delà de nos différences religieuses, nous pouvons faire des choses ensemble. Cela me semble particulièrement important que nous puissions recevoir ces jeunes Polonais ici, à la synagogue, comme un témoignage de ces temps nouveaux », s’est félicité le rabbin argentin Gustavo Kraselnik, d’origine polonaise.

« Le Panama est une mosaïque, une société où les différences ne sont pas un facteur de conflit. Tout au contraire : nous nous apprécions et nous nous enrichissons les uns les autres ».

Le pape François, « par son action et sa trajectoire, s’est gagné le respect et la reconnaissance, bien sûr au sein de l’Eglise, mais également comme un leader engagé pour la paix et le dialogue », a souligné Gustavo Kraselnik.

Recevoir des pèlerins « est un geste très important de la communauté » juive, a salué l’évêque polonais Jan Piotrowoski, tandis que les jeunes empilaient valises et sacs à dos dans les couloirs de la synagogue.

AFP

Panama un nouvel Eldorado juif

Panama redore son blason depuis la chute de sa dictature militaire. Il s’impose à présent comme un centre d’affaire, de culture et de tourisme.

Mais cette nouvelle vitalité profite aussi à la communauté juive sur place. En effet, elle est une des rares, hors d’Israël, à voir sa population grandir et a ne connaitre que peu d’assimilation.

Les premiers juifs sont arrivés au Panama, fuyant l’Inquisition espagnole.

La vague d’immigration la plus significative a commencé au XIXe siècle et s’est prolongée jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale, époque où des centaines de milliers de juifs ont émigré d’Europe de l’Est en Amérique latine, rejoignant ainsi l’émigration de masse à partir de l’Europe vers les Amériques, où 40 millions de personnes ont émigré entre 1850 et 1913.

La communauté a véritablement commencé à se constituer dans les années 1850 quand les voyageurs de Californie y ont construit une synagogue pour les besoins des malades et des enterrements.

Ce premier édifice, Kol Shearit Israel, est aujourd’hui une synagogue appartenant à la communauté reformée qui comprend même parmi ses membres, deux anciens présidents du Panama.

Mais ceux qui animent et font croître la communauté juive au Panama, sont les orthodoxes.

Il existe aujourd’hui deux supermarchés cachers, huit restaurants et trois établissements scolaires qui accueillent en tout pas moins de 1600 étudiants.

Il y a environ 15 000 juifs aujourd’hui au Panama. Beaucoup sont installés pour faire du business, car la situation économique est en pleine croissance.

Ils veulent aussi profiter d’une vie plus agréable qu’à new-York ou qu’en Floride.

Le Panama a eu deux présidents juifs: Max Delvalle Levy-Maduro, qui a brièvement assuré les fonctions de chef de son pays en 1967, et son neveu, Éric Arturo Delvalle, en fonction entre 1985 et 1988.

A Panama il y fait tout aussi beau mais il n’y a pas d’ouragans. En général, les juifs qui viennent ici se sentent concernés par leur judaïsme et restent connecté à leur pratique, notamment du Chabbat. Les mariages mixtes y sont très rares.

Le rabbin Kraselnik, dans sa synagogue de Kol Shearith Israël, observe que si l’identité juive joue un rôle éminent, la plupart des personnes s’identifient néanmoins comme d’abord panaméennes.

« Notre communauté est parfaitement intégrée. Par conséquent, nous tenons certes à notre identité juive, mais nous sentons avant tout membres à part entière de la société panaméenne ».

Selon John Tofik Karam, professeur associé à l’université d’Illinois, à la différence des sociétés américaines ou européennes – qui ont tendance à exclure ou ignorer l’autre – les divers groupes en Amérique latine s’intègrent au sein d’une plus large identité nationale et régionale.

« Les relations entre les juifs, les chrétiens et les musulmans en Amérique latine n’ont rien à voir – ou en tout cas très peu – avec les religions elles-mêmes mais ont tout à voir avec les idéologies nationales latino-américaines », prétend Karam.

 

chiourim.com

source 2

 

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires