Omar El-Mourabet,

un islamiste (pas) comme les autres?

Par Mohamed Louizi


Omar El Mourabet est adjoint au maire LR de la ville d’Athis-Mons, et cadre du Parti de la justice et du développement (PJD) au Maroc


En souhaitant, d’entrée de jeu, « bonne fête du Sacrifice » à Omar et à ses frères et sœurs PJDistes, à Paris et à Rabat, voici la preuve par dix :

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1- Omar et Bariza
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«Macron président» fut ce court message public, posté par l’islamiste franco-marocain Omar El-Mourabet, sur sa page Facebook, le 23 avril 2017, le jour même du premier tour des élections présidentielles. Au lendemain du second tour, le même Omar El-Mourabet, occupant pourtant le poste de maire-adjoint au sein d’une majorité de droite (Les Républicains), à Athis-Mons dans l’Essonne, déclara au site marocain «www.fbrayr.com», comme pour assurer le service après-élection du candidat d’En Marche !, que «l’élection de Macron aura des conséquences positifs sur les [immigrés] marocains»[1].

Son soutien affiché à Macron, bien qu’il s’inscrive, sans l’ombre d’un doute, dans le cadre des nombreux soutiens d’islamistes notoires à l’égard de la candidature Macron — lire mon article «Macron, otage du vote islamiste ?»[2] –, il n’est pas sans lien direct avec cette réunion de campagne électorale organisée par la sénatrice franco-algérienne Bariza Khiari[3], un 21 avril 2017, à deux jours seulement du premier tour. Le soir même, l’islamiste marocain Omar El-Mourabet, avait posté sur sa page Facebook une photo de cette rencontre avec ce message : «Rencontre ce vendredi avec Madame la Sénatrice Bariza Khiari, soutien de M. Macron dans le cadre de la préparation des élections présidentielles» !

Selon le très sérieux site d’information Maghreb Confidentiel, Bariza Khiari, qui fut vice-présidente du Sénat, est «l’alliée soufie de Rabat pour l’islam de France»[4]. Le 30 novembre 2016, elle a été décorée « de l’ordre du Ouissam alaouite par l’ambassadeur marocain Chakib Benmoussa »[5]. En plus de son mandat de sénatrice de Paris, membre du groupe LREM, elle est «présidente depuis avril [2016] de l’Institut des cultures de l’islam (ICI)»[6]. Le pouvoir marocain, soucieux de pérenniser la promotion et l’influence de son «islam consulaire», compterait sur elle et sur ses réseaux pour peser sur la «structuration de l’islam de France»[7], loin de la FIF (Fondation pour l’islam de France), présidée par Jean-Pierre Chevènement.

Les islamistes étant à la tête du gouvernement marocain depuis 2012, «islam consulaire» et «islam politique» se trouvent donc confondus à Rabat. Quoi d’anormal, dirait-on, si Bariza Khiari s’entoure à Paris d’islamistes marocains pour soutenir la candidature de Macron ? La présence de l’islamiste Omar El-Mourabet serait à approcher depuis cet angle de vue. Mais qui est, idéologiquement et politiquement, Omar El-Mourabet ?

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2- Omar, en mission à Paris …
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En 2004, la direction des Frères musulmans marocains du MUR (Mouvement unicité et réforme), agissant politiquement depuis le PJD (Parti Justice et Développement), avait désigné Omar El-Mourabet – ingénieur chez le groupe Thalès[8] depuis 2006 – comme représentant du PJD en France.

Cette même année, ce dernier créa le réseau international «Maroc Développement», regroupant les représentants du PJD dans de nombreux pays européens (France, Espagne, Belgique, Royaume-Uni, Danemark, Italie, …) et même au Canada.

Quelques temps plus tard, il a été nommé membre du CCME (Conseil de la communauté marocaine à l’étranger) – créé par Dahir royal[9] du roi Mohammed VI en 2007 -, intégrant le groupe de travail «Culture, éducation et identités»[10].

Dans une interview accordée au site officiel arabe du PJD, Omar El-Mourabet dévoile quelques aspects de ses missions en France et en Europe. En effet, après avoir donné le chiffre d’ «un million-trois-cent-mille marocains [résidents] en France», il a expliqué que son rôle dépasse la seule « représentativité politique [du PJD] » pour s’intéresser au volet de «l’encadrement des marocains de France». Par «encadrement» faudrait-il entendre «l’encadrement religieux» aussi ? On est tenté de le penser, tant les activités prosélytes qu’ils mettent en évidence, sur ses profils publics, en témoignent amplement.

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3- Omar et le réseau islamiste maghrébin
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Pour exemples, le 22 février 2014, il diffusa sur sa page Facebook une affiche montrant sa participation au «Premier forum de la jeunesse» islamiste à Istanbul, en Turquie, sous le slogan : «Pour une jeunesse missionnaire prometteuse». Lui, participant en sa qualité de président du réseau (international) Maroc Développement, et son compatriote, l’islamiste Mohamed al-Hamdaoui, en sa qualité de président — à cette même époque — du MUR : la branche marocaine des Frères musulmans, n’en déplaise aux «taqiyyanistes» barbus.

Le 23 mai 2015, il a diffusé sur sa page Facebook une photo de lui, assis dans une tribune à Corbeil-Essonnes, le fief de Serge Dassault, un peu plus à droite de l’islamiste marocain Bilal Talidi[11], qui se veut être «journaliste» tout en incarnant l’esprit «chien de garde» de l’islamisme à la marocaine, et membre du conseil national du PJD.

L’occasion fut l’organisation par l’association France Plurielle, entres autres – dont il fut membre de direction – des «Journées annuelles du savoir». France Plurielle, affiliée aussi au MUR, étant l’autre association islamiste marocaine fondée au début des années 2000, par le frère Anouar Kbibech, l’ex-président du CFCM.

Sur cette même tribune, à sa droite, il y avait Abdelfattah Mourou[12], co-fondateur clandestinement en 1973, avec un certain Rached Ghannouchi, de la Jamâa al-Islamiya, l’ancêtre du mouvement islamiste Ennahda. À la différence d’autres frères musulmans, Abdelfattah Mourou est un redoutable tacticien, usant de la tromperie froide à bon escient, pour mieux avancer, pas si masqué que ça.

Toujours dans une forme de douceur calculée, il tente de gagner davantage de terrains, en grignotant, petit-à-petit, les acquis laïques de la société tunisienne : plus d’islamisme, moins de laïcité ; c’est-à-dire moins de laïcité, donc plus d’islamisme. De son propre aveu, il déteste les laïques de son pays. Il les considère comme ses «ennemis». Mais il se garde bien de les froisser ouvertement : stratégie d’islamisation par le bas, à la sauce frériste, oblige !

Dans une vidéo en arabe, mise en ligne en février 2012, que l’on peut toujours visionner[13] par ailleurs, il dit, je traduis : «Ceux-là – parlant de ses adversaires laïques tunisiens – sont nos ennemis. Et nous [les membres d’Ennahda, les frères musulmans, ndlr] savons qu’ils sont nos ennemis. Mais, il ne faudrait pas leur manifester une quelconque hostilité apparente parce que, ceux que nous ciblons au fond, ce sont bel et bien leurs enfants, leurs femmes et leurs petits-enfants. Nous ne nous voulons pas de ces ennemis, nous voulons leurs enfants. Sais-tu cher monsieur [s’adressant à Wajdi Ghanîm[14], un autre islamiste égyptien ultra radical, ndlr], que nous avons désormais leurs garçons et leurs filles entre nos mains ? Notre objectif est d’empêcher les enfants d’adopter les opinions [laïques, ndlr] de leurs parents, et avec l’aide de Dieu, nous sommes en train d’atteindre cet objectif»[15]. Sa recette à l’adresse de ses adversaires : Fermez les yeux, vous verrez mieux ! Omar El-Mourabet multiplie les rencontres avec lui — en 2015 et puis en 2016 — tel un disciple admiratif face à l’un de ses maîtres. Il le fait savoir sans ambages.

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4- Omar, la laïcité incompatible avec son islam politique
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Par ailleurs, très récemment, le 1 juillet 2017, Omar El-Mourabet publia une photo de lui, lors d’une rencontre religieuse dans une mosquée, précédée de ce message : «rencontre islam[o]-chrétienne à la mosquée d’Athis-Mons avec Madame Christine Rodier, maire d’Athis-Mons, Monsieur Khalil Merroun recteur de la mosquée d’Evry, et d’autres personnalités».

Etait-il présent en sa qualité de maire-adjoint d’Athis-Mons ou en sa qualité de cadre islamiste du PJD ? S’agirait-il d’un mélange du «religieux» et du «politique» ? Quoi d’anormal, diriez-vous, puisque, fondamentalement et par définition, tout islamiste ne croit en aucune séparation entre le religieux et le politique. C’est même à cela qu’on les reconnait !

Déjà en mai 2006, au début de sa mission sur le territoire français, télécommandée depuis le Maroc, il avait écrit sur le site SaphirNews – site proche des frères ‘’Musulmans de France’’, ex-UOIF – en s’adressant à un lectorat français, je le cite : «L’islam est une religion globale, qui touche tous les aspects de la vie humaine, et de ce fait, il n’y a pas de séparation entre l’Islam et l’Etat. Il faudrait lire la Sira du prophète, paix et salut sur lui, pour comprendre mieux la mise en pratique de notre sainte religion»[16].

On dirait la traduction de l’arabe, mot pour mot, d’un passage des épîtres d’Hassan al-Banna, le fondateur égyptien des Frères musulmans. Du moins, ça y ressemble fortement.

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5- À Athis-Mons, encore le social au service de l’idéologie ?
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Sur un autre registre, dans son action politique publique, Omar El-Mourabet ne se limite pas à représenter et à défendre les seuls intérêts des administrés athégiens qui, en 2014, ont voté pour la liste LR, conduite par Christine Rodier, qui lui a permis d’endosser le costume d’adjoint-au-maire. En effet, alors qu’il est chargé au sain du conseil municipal d’Athis-Mons de s’occuper des affaires sociales et du CCAS, il a fait plutôt parler de lui, tout au début, en marge d’une «polémique autour du projet de mosquée»[17], comme le titre Le Parisien du 28 août 2014, et dont des détails intéressants sont à lire dans un autre article détaillé, publié sur un blog Mediapart, et signé d’un certain Yasser Louati, qui fut à cette époque porte-parole du CCIF.

On peut y voir l’expression d’une querelle de chapelles, entre deux factions concurrentes d’un même islamisme, entre deux prétendants, au contrôle du même lieu de culte musulman, en phase projet, pour en faire un QG politique. Toujours est-il que Yasser Louati, alors directeur général de l’ABPE (Amicale bienfaisante des portes de l’Essonne), reprochait à Omar El-Mourabet de ne jamais communiquer «en tant qu’élu local, mais en tant que secrétaire du PJD en France et président de l’association Maroc Développement». Dans le compte-rendu d’une réunion de travail avec la maire Christine Rodier et son adjoint marocain, Yassir Louati rapporte que son frère-ennemi marocain trouverait «normal que le Royaume du Maroc soit propriétaire de la future mosquée d’Athis-Mons».

Aussi, l’ex-porte-parole du CCIF dit que Christine Rodier aurait tenu un propos similaire, je cite : «Ça ne me dérange pas que la mosquée soit affiliée au Maroc, si demain j’y suis invitée … d’ailleurs ma fille a été invitée par un ministre marocain au mariage de sa fille». Quels liens y’aurait-il entre un portefeuille social, au sein du conseil municipal, et le projet de construction d’une mosquée convoitée par tant de prédateurs islamistes ? Que vient faire le Maroc dans la gestion du culte à Athis-Mons ?

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6- Que pense Omar des chiites marocains ?
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D’ailleurs, en dehors de son mandat municipal athégien, et donc en lien direct avec sa double-fonction marocaine : celle au sein du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, décidée par le Roi Mohammed VI, et celle au sein du parti islamiste le PJD, on peut se demander si Omar El-Mourabet représentait, sans distinction, sans différenciation, les intérêts de tous les marocains ? Ou, au contraire, serait-il «naturellement» prisonnier d’un schéma de représentativité sélective, différenciant entre les marocains de l’étranger, selon qu’ils soient sunnites ou chiites, par exemple ?

À en croire un article publié deux fois par le site Maroc Leaks, déjà en mars 2017 sous un premier titre : « Belgique : Plus de 10.000 rifains chiites «soumis à un discours associatif séparatiste »»[18] et puis en juin 2017, sous un autre titre : «La communauté rifaine selon les rapports des mouchards du Makhzen»[19], Omar El-Mourabet y est mis directement en cause, au travers du contenu d’une de ses correspondances «officielles» internes au PJD.

En effet, en avril 2013, le poste du Consul Général du Maroc à Bruxelles était vacant. Pour le remplacer, la branche du PJD à Bruxelles recommandait un nom, en particulier. Acte 1 : le frère belgo-marocain Hassan Aoulad Ghazi adresse un courriel de proposition et de recommandation à Omar El-Mourabet pour appuyer la candidature de Khalid El-Moujaddidi. Acte 2 : Omar El-Mourabet transféra ce courriel «urgent», tel quel, à Saadeddine El-Otmani, actuel premier ministre marocain, qui fut, à cette époque ministre des affaires étrangères et de la coopération dans le premier gouvernement barbu de l’histoire récente du Maroc. Dans ce courriel, les marocains résidents à Bruxelles sont présentés en ces terme : «à Bruxelles vit une importante communauté marocaine soumise à du prosélytisme chiite (plus de 10000 chiite marocains) et extrémiste, à un discours associatif séparatiste rifain […]»[20] !

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7- Le PJD, le Hamas et Israël
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Par ailleurs, le nom d’Omar El-Mourabet est surtout associé à une polémique assourdissante qui avait fait trembler l’édifice du PJD (et de sa maison-mère le MUR), de sa base jusqu’à sa direction nationale, pendant et au lendemain de son gigantissime 7ème congrès national de juillet 2012.

MUR comme PJD sont farouchement contre toute normalisation des relations avec Israël. Omar El-Mourabet aurait pu devenir ministre des marocains résidents à l’étranger si cette polémique n’avait pas eu lieu. Le parti le tient officiellement pour responsable de la présence, parmi les invités du congrès, du franco-israélien Ofer Bronstein, ex-conseiller du premier ministre israélien Itzhak Rabin et président du forum international pour la paix.

Le PJD, qui avait invité en même temps à son congrès, Khaled Mechaal, le chef du bureau politique du Hamas jusqu’en mai 2017, établi à l’époque au Qatar, sans que cela n’émeuve personne au Maroc, s’est vu contraint de se justifier et de chercher un coupable pour lui faire porter le chapeau[21] et rassurer ainsi sa base et ses alliés islamistes. Le MUR a même qualifié cette présence d’ «intrusion sioniste»[22] inadmissible.

Que pensait Omar El-Mourabet de cet épisode ? Face à la pression, a-t-il tenu debout, contre vents et marrées, pour défendre l’invitation d’Ofer Bronstein au congrès du PJD comme signe d’ouverture et de volonté sincère d’apaiser les relations avec Israël ? Ce n’est pas ce qui ressort, en tout cas, de la lecture de ses déclarations en arabe à la presse. Au site marocain de référence, Hespress, il a expliqué le déroulé de cet événement[23]. Selon ses dires, acte 1 : Ofer Bronstein lui aurait adressé une demande écrite pour participer au dit congrès. Acte 2 : Lui, aurait transmis cette demande, en plus d’autres informations supplémentaires concernant la nationalité israélienne de Bronstein, à la direction du PJD à Rabat et à sa commission organisatrice du Congrès. Acte 3 : La dite direction a validé la demande. A ce site, Omar El-Mourabet se disait prêt à tout sacrifier pour préserver l’image du PJD. Une image pro-Hamas, à ne point douter, faisant du conflit israélo-palestinien un fond de commerce et un facteur unifiant ses bases pour servir des intérêts géostratégiques, très loin des préoccupations quotidiennes des marocains dont certains scandent depuis un temps : Taza avant Gaza !

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8- Le conflit israélo-palestinien invité par le PJD à Paris
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Omar El-Mourabet reste donc fidèle à la vision de son parti islamiste, concernant le conflit israélo-palestinien. Certes, il demeure peu bavard à ce sujet en français sur les réseaux sociaux. Sa posture au premier plan du PJD à Paris lui imposerait, peut-être, une certaine retenue mesurée quant à cette question sensible. Toutefois, lorsque l’occasion s’y prête, il n’hésite pas à l’aborder au détour d’une phrase.

Lors de la rencontre susmentionnée avec la sénatrice Bariza Khiari, à deux jours du premier tour des présidentielles, il dit, dans un post Facebook, avoir abordé des questions fondamentales avec la sénatrice macroniste : premièrement, la question de l’intégrité territoriale du Maroc (la question du Sahara) et, deuxièmement, la question de la reconnaissance par la France de Macron d’un état palestinien. Il semble laisser à d’autres membres de la direction du PJD à Paris le rôle d’assurer la diffusion de la rhétorique islamiste habituelle antijuive et anti-Israël et d’inviter, par conséquent, le conflit israélo-palestinien dans la banlieue parisienne :

Pour exemples, je peux citer le cas de Fatima en-Nhari, «journaliste» et enseignante à ICOGES. Je lui consacrerai certainement un prochain article-profil détaillé et éclairant. Elle est membre, depuis le 8 mars 2014, du bureau du PJD à Paris. En août de la même année, en commentant en arabe sur son profil Facebook – suivi par plus de 42200 personnes ! – un « rassemblement des amis d’Israël », elle a écrit, je cite :

«Ils disent : ce qui menace Israël, menace la France. Les choses sont désormais clairs, [la France] est un état juif et ceux qui le gouvernent sont des juifs» !

En novembre 2016, alors qu’Israël confrontait «une série d’incendies dévastateurs»[24], ce que certains avaient qualifié d’ «Intifada des flammes», la PJDiste parisienne Fatima en-Nehary a publié sur son compte Facebook un post moqueur, montrant deux israéliens de dos, en train d’observer les flammes avec inquiétude. Elle leur faisait dire que la solution pour éteindre les flammes serait de plier bagage et de quitter cette terre définitivement.

Je peux citer l’exemple du secrétaire local du PJD à Paris, un certain Ahmed Azough qui, très récemment, le 16 juillet 2017, avait commenté cette déclaration d’Emmanuel Macron : «Nous ne céderons rien à l’antisionisme car il est la forme réinventée de l’antisémitisme». Le bras droit d’Omar El-Mourabet à Paris avait écrit, je cite : «Israël est un état colonialiste raciste bâti sur des terres palestiniennes occupées. Nous ne céderons jamais non plus de le clamer haut et fort. Nous resterons anti-Israël tant que les palestiniens n’ont pas eu leurs droits complets : les territoires libres, Jérusalem comme capitale et le retour des réfugiés. Content de n’avoir pas voté pour toi au premier tour». Un message que Fatima en-Nhari n’a pas manqué de «liker» !

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9- Les mille selfies d’Omar
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Pendant ce temps-là, leur leader en France et en Europe, Omar El-Mourabet, poursuit le travail de relooking de la façade islamiste de son parti, avec toujours les mêmes objets : tisser des liens dans tous les sens, à tous les étages, rassurer les autorités françaises, gagner de nouveaux appuis politiques islamisto-compatibles, s’intégrer discrètement dans le schéma islamiste mondial, se prendre en selfie avec des industriels (comme Serge Dassault) ou avec des universitaires (comme Agnès Levallois), la vice-présidente de l’IReMMO (!), se donner l’image d’un fréquentable progressiste, faciliter des partenariats avec des acteurs politiques et économiques. Cela ferait parti aussi de sa mission de l’encadrement de la présence marocaine (et islamiste) en France.

Difficile de savoir si Omar El-Mourabet avait joué (ou pas) un rôle dans la signature du protocole de jumelage, signé entre Edouard Philippe, l’actuel premier ministre français, lorsqu’il était maire du Havre, et le frère musulman El-Bachir Abdellaoui, le maire islamiste (PJD) de la ville de Tanger[25].

Quant à la veille sur l’idéologie et la transmission de ses standards à autrui, elle est partiellement confiée à ses bras-droit, loin des projecteurs médiatiques. De temps en temps, Omar El-Mourabet en assure lui-même la transmission, comme pour rassurer les siens, qu’il n’oublie jamais d’où il vient et où il va. Ça lui arrive d’écrire un article en faveur du PJD au Maroc, pour le compte du site arabe «www.alaraby.co.uk» que dirige Azmi Bishara, l’ex-membre du Knesset israélien, devenu conseiller spécial très influent auprès de l’émir du Qatar, et qui, de part le site qu’il dirige grâce aux deniers qataris, tente de récupérer l’audimat perdu de la chaîne Al-Jazeera. Ça lui arrive, souvent, d’occuper les plateaux de télévision sur France 24 en arabe, particulièrement, dont la fondatrice n’est autre que son «amie» Agnès Levallois.

Aussi, ça lui arrive de relayer les propos de la frérosphère internationale, comme lorsqu’il a diffusé sur sa page Facebook, il y a quelques jours, le propos pro-charia du frère musulman égyptien Jasser Auda, membre du secrétariat de l’UISM que préside Al-Qaradawi, au sujet du débat ouvert en Tunisie, concernant «l’égalité des sexes en matière d’héritage». L’islamiste Jasser Auda, à l’image de son «pape» al-Qaradawi, défend la suprématie des règles de la charia sur les autres lois et conventions internationales des droits de l’homme. Omar El-Mourabet diffuse ce propos, sans distance critique, et le prolonge par une nouvelle publication en arabe, sur sa page Facebook, datant du 24 août 2017, allant dans le même sens.

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10- Toujours en marche !
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Jour après jour, l’islam politique place ses pions au grand dam de la République. Et ce n’est point parce qu’il est puissant que ça lui réussit. Les profils se succèdent et se ressemblent. Ce qui explique la puissance d’un islamiste, c’est uniquement l’addition cumulative des faiblesses de nombreux acteurs politiques, financiers, économiques, universitaires, médiatiques, et j’en passe. Lorsque la faiblesse se rajoute à l’ignorance de ce que sont les déterminants idéologiques et les desseins politiques de l’islamisme, cela produit de l’aveuglement.

Lorsque ce dernier accepte le premier verre, servi avec le sourire par l’islam politique à ses convives, cela ressemble fortement à de la corruption passive et active. Que les choses soient dites ainsi sans langue de bois !

Lorsque l’on accepte le premier verre, le premier voyage offert en première classe, la première invitation au mariage aux frais du Royaume, la première enveloppe fermée, la première montre de luxe, la première rétro-commission, le premier financement pétrodollar occulte, il n’est certes pas évident de faire demi-tour — les islamistes l’ont bien compris — au risque de devoir répondre de ses faiblesses, de ses ignorances et de son avidité devant l’opinion publique et devant bien des juridictions compétentes. Certains préfèrent donc le déni, voire le dénigrement. D’autres contre-attaquent, dénonçant une prétendue diffamation, et jouent le tout pour tout pour espérer «laver» plus blanc que blanc un «honneur» dont ils sont les seuls à l’avoir sali, avec méthode et abnégation exemplaire.

Au milieu de tous ceux-là, des Omar El-Mourabet se positionnent tranquillement, tout sourire, en costume italien trois pièces : le corps à Paris, le réseau en Europe, le cerveau à Rabat, la plume au Qatar, les yeux rivés sur un horizon espéré et le cœur battant au rythme des pas des islamistes, toujours « en marche », toujours « en trance », sur les ruines d’une République tristement méconnaissable.

Note :
☆☆☆

[1]- https://www.febrayer.com/455598.html
[2]- http://mlouizi.unblog.fr/…/presidentielle-emmanuel-macron-…/
[3]- http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/10315
[4]- https://www.africaintelligence.fr/…/bariza-khiari-l-alliee-…
[5]- Ibid.,
[6]- Ibid.,
[7]- Ibid.,
[8]- https://www.linkedin.com/in/omar-el-mourabet-aab231a/?ppe=1
[9]- https://www.ccme.org.ma/fr/ccme
[10]- https://www.ccme.org.ma/fr/ccme/groupes-de-travail
[11]- https://www.facebook.com/bilal.talidi.5
[12]- https://fr.wikipedia.org/wiki/Abdelfattah_Mourou
[13]- Ici l’on peut visionner l’intégralité de la rencontre entre les deux islamistes, environ 1h30 : <https://www.youtube.com/watch?v=YHPzFLojO8M>.
[14]- L’islamiste Wajdi Ghanîm fait parler de lui, ces jours-ci, après avoir diffusé une récente vidéo traitant les tunisiens de « mécréants ». Lire et voir ici : http://www.huffpostmaghreb.com/…/wajdi-ghanim-beji-caid-es_…
[15]- https://www.youtube.com/watch?v=YHPzFLojO8M
[16]- http://www.saphirnews.com/L-islam-politique-a-l-epreuve-du-…
[17]- http://www.leparisien.fr/…/polemique-autour-du-projet-de-mo…
[18]- http://maroc-leaks.com/belgique-plus-de-10-000-rifains-chi…/
[19]- http://maroc-leaks.com/communaute-rifaine-selon-rapports-m…/
[20]- Ibid.,
[21]- Lire quelques détails de cet épisode ici : https://log.ma/…/affaire-bronchtein-et-le-pjd-benkirane-dit…
[22]- https://oumma.com/maroc-la-presence-dun-responsable-israel…/
[23]- Lire en arabe ici : http://www.hespress.com/politique/58924.html
[24]- http://www.lemonde.fr/…/israel-confronte-a-une-serie-d-ince…
[25]- http://mlouizi.unblog.fr/…/edouard-philippe-futur-premier-…/

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manitou

« Au milieu de tous ceux-là, des Omar El-Mourabet se positionnent tranquillement, tout sourire, en costume italien trois pièces : le corps à Paris, le réseau en Europe, le cerveau à Rabat, la plume au Qatar, les yeux rivés sur un horizon espéré et le cœur battant au rythme des pas des islamistes, toujours « en marche », toujours « en trance », sur les ruines d’une République tristement méconnaissable. »

PAUVRE FRANCE ,PAUVRE ESSONNE,T’ES COMPLÈTEMENT FOUTUE.