« Nouvelle provocation israélienne! », Michèle Mazel

Nouvelle provocation israélienne

Par Michèle Mazel

  Mahmoud Abbas, le vieux leader palestinien dont le mandat présidentiel a expiré depuis plusieurs années,  continue à menacer tous azimuts. Tantôt il s’agit de dénoncer unilatéralement les accords d’Oslo, tantôt de suspendre la coopération sécuritaire avec Israël. Ce dont il n’est évidemment jamais question, c’est la reprise des négociations avec Israël, gelées elles-aussi depuis des années.

En attendant l’Autorité palestinienne continue à encourager le terrorisme en rémunérant les auteurs d’attentats et leurs familles et en poursuivant sa politique de diabolisation de l’Etat juif. Ainsi les médias accusent leur voisin d’avoir délibérément introduit le coronavirus dans les territoires palestiniens, le premier ministre Shtayyeh  allant jusqu’à parler de guerre biologique.  Cette fois c’est le ministère palestinien des affaires religieuses qui sonne l’alarme. Profitant du fait que l’attention du monde se porte sur la lutte contre le virus, Israël cherche  à porter atteinte à un haut lieu de l’Islam.

Pire, s’indigne le ministère des Affaires étrangères, il s’agit d’une initiative aussi provocatrice que malveillante qui a pour objet de faciliter l’accès des Juifs à ce lieu sacré. Il s’agit de la mosquée Ibrahimi, située à Hébron, ainsi nommée parce qu’en son sein repose Ibrahim, père d’Ismaël. L’endroit est généralement plus connu le nom de Tombeau des Patriarches. L’imposant bâtiment dû à ce grand bâtisseur que fut le roi -juif – Hérode a été construit sur le site biblique de la grotte de la Makhpela, achetée par Abraham pour servir de sépulture à sa défunte épouse Sarah? comme il est dit au chapitre 23 de la Genèse.

Y sont censés se trouver des cénotaphes renfermant les restes des patriarches bibliques Abraham, Isaac, Jacob et à leurs épouses. On le sait, le Coran a fait sien une grande partie de la Bible, transformant ses personnages en prophètes et précurseurs de l’Islam. Abraham est ainsi particulièrement révéré. Dès le douzième siècle les conquérants arabes qui ont transformé en mosquée l’église byzantine édifiée ce lieu de prière juif en interdisent l’accès aux Juifs, ne les laissant monter que jusqu’à la septième marche du très long escalier de pierre qui y conduit. Sous l’empire ottoman les Juifs pouvaient prier à l’extérieur mais ne pouvaient pénétrer dans l’enceinte.

On se souvient qu’en 1929, les Juifs qui vivaient à Hébron ont été massacrés dans un pogrom sanglant. Mais revenons aux temps modernes et à la provocation d’Israël. Depuis la guerre des Six-jours, les Juifs peuvent de nouveau venir prier sur les tombes de leurs patriarches, tandis que des horaires séparés permettent aux Musulmans de venir aussi s’y recueillir. Aujourd’hui comme naguère, l’escalier de pierre constitue un obstacle quasi infranchissable pour les personnes handicapées, les personnes âgées et les femmes accompagnées de jeunes enfants.

D’où l’initiative israélienne d’installer un ascenseur. Fort de la décision de l’UNESCO qui a inscrit le 7 juillet 2017 le tombeau des Patriarches sur sa liste du patrimoine mondial en tant que « site palestinien « d’une valeur universelle exceptionnelle en danger »  le ministère palestinien des affaires étrangères, s’élève contre « l’exploitation raciste la plus infâme de la préoccupation du monde et des Palestiniens avec la pandémie pour avancer ce plan d’expansion colonialiste. » Quant au représentant du Fatah, il saisit l’occasion pour déclarer que « les crimes d’Israël contre le peuple palestinien sont les plus atroces de l’histoire. »

Par ©Michèle Mazel