Un mois après le début des négociations de coalition, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que ses partenaires potentiels dans le prochain gouvernement en demandent trop.

« Les factions font des demandes impossibles », a déclaré mercredi Netanyahou lors d’un cérémonie au mémorial pour Aaron Aaronsohn, cofondateur du réseau d’espionnage Nili, au profit des Britanniques contre l’Empire Ottoman, pendant la Première Guerre mondiale.

Netanyahu et le Likoud doivent encore signer un accord de coalition avec l’un des membres probables de la prochaine coalition. La date limite pour former un gouvernement est fixée au 29 mai.

« Une faction a demandé quatre portefeuilles ministériels – pour chacun de ses députés », a-t-il ajouté, se référant apparemment à Kulanu, qui est le seul partenaire potentiel de la coalition ayant emporté quatre sièges.

En ce qui concerne les demandes budgétaires, Netanyahu a déclaré qu’elles seraient «raisonnables si nous avions le budget des États-Unis. Mais pas pour nous. Nous ne pouvons pas détruire notre budget d’État et notre économie. « 

Pendant ce temps, les députés haredi et Yisrael Beytenu ont continué à échanger des attaques par le biais des médias sur leurs différends.

Le député d’UTJ, Yisrael Eichler, a déclaré que le dirigeant de Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, était le principal obstacle à la formation d’une coalition.

«Les électeurs russes de Liberman doivent gagner leur vie, bénéficier de services de transport et de santé. Pourquoi a-t-il besoin que des habitants de Bnei Brak et de Bet Shemesh s’enrôlent dans Tsahal? », a demandé Eichler lors d’un entretien avec KAN Bet. «Tout comme nous ne disons pas à Liberman et à ses électeurs ni ce qu’ils doivent manger ni quoi faire (religion, travail, armée), il ne devrait pas s’impliquer dans nos vies. Je lui demande de se réveiller et de ne pas renverser un gouvernement de droite. « 

Liberman a répondu sur Facebook que les partis haredi ne veulent que «provoquer et menacer».

Il a également contesté l’accusation selon laquelle il empêcherait la formation d’un gouvernement de droite, affirmant qu’une coalition d’union nationale – signifiant une alliance entre le Likoud et Bleu et Blanc – serait une « coalition nationale paralysante » et qu’il soutenait absolument que Netanyahu puisse former le gouvernement.

«Nous voulons un gouvernement de droite par l’action et qui ne se contente pas de belles paroles. Yisrael Beytenu représente le groupe de population le plus négligé en Israël. Un groupe qui sert dans l’armée, effectue ses périodes de réserve, travaille et paie des impôts. Nous n’abandonnerons pas nos principes. Prenez-nous au sérieux, et quiconque cherche quelqu’un à acuser qu’il n’y ait pas de coalition de droite, devrait se regarder dans le miroir », a déclaré Liberman.

Mercredi également, Netanyahu a décidé de soutenir un projet de loi accordant l’immunité face aux poursuites pénales contre les élus, a rapporté Channel 12. Cela intervient après plusieurs mois de spéculation selon laquelle un tel projet de loi serait à l’ordre du jour du nouveau gouvernement et avec le soutien sans réserve de certains membres du Likoud, ainsi que du député de l’Union des partis de droite, Bezalel Smotrich.

La proposition qui a fait l’objet de beaucoup de discussions, n’a pas encore été soumise à la nouvelle Knesset, mais un projet de loi d’octobre 2018 du député du Likoud, Miki Zohar, cherchait à rétablir la situation d’avant 2005, selon laquelle tous les députés étaient automatiquement à l’abri de poursuites, à moins que la Knesset ne vote la levée de cette immunité.

À l’heure actuelle, aucun député n’est immunisé, mais peut demander à la Knesset de lui accorder cette immunité, s’il est inculpé.

Le procureur général Avichai Mandelblit avait recommandé plus tôt cette année que Netanyahu soit inculpé de trois chefs d’inculpation de fraude et d’abus de confiance et d’un chef d’accusation de corruption, en attendant une audience fixée au mois de septembre.

Netanyahu aurait déclaré à des sources du Likoud que «les citoyens d’Israël méritent un Premier ministre à temps plein. Une fois mon travail terminé, je traiterai avec le tribunal. « 

«Les citoyens d’Israël connaissaient ma situation et m’ont élu. Si je pensais à ce qui est bien pour moi personnellement, je provoquerais ce procès tant que je suis Premier ministre et non pas redevenu un simple citoyen, mais je comprends que ce n’est pas bon pour le pays », a déclaré Netanyahu, selon Channel 12.

Meretz a dirigé avec succès les efforts pour obtenir les 40 signatures nécessaires pour convoquer une réunion de la Knesset, à laquelle Netanyahu sera tenu d’assister. Pour lui, il s’agira d’une «loi visant à détruire la démocratie», faisant référence au projet de loi sur l’immunité et à la «clause de dérogation» proposée pour permettre à la Knesset de revoir les lois annulées par la Cour suprême.

« Netanyahu agit comme le chef d’une organisation mafieuse et criminelle, considérant avoir un pays dans sa poche », a averti Tamar Zandberg, dirigeant du Meretz, ajoutant une référence au Parrain : « En plus de mettre la tête d’un cheval dans le lit du procureur général, Netanyahu est allé aussi loin que possible. « 

Le député travailliste Tal Rousso a déclaré qu’il espérait que le reportage sur la quête d’immunité ne soit pas vrai : «Personne n’est au-dessus des lois, quel que soit son travail. Je connais personnellement la plupart des membres de la future coalition. Ce sont des gens merveilleux et honnêtes. Je ne crois pas qu’ils laisseraient une telle chose se produire. «