Dans le cadre des conférences des Tibbonides de la nouvelle saison 2018-2019, Andrei Marga, Recteur, professeur émérite de l’Université Babes-Bolyai de Cluj et ancien ministre de Roumanie donnera une conférence ce mardi soir, à la salle Pétrarque, à Montpellier. Une initiative de l’Institut Universitaire Maïmonide-Averroès-Thomas d’Aquin.

Thème de cette conférence : la culture européenne et les Juifs  : « La culture européenne repose sur un triangle des sources historiques : la religion de Jérusalem, la philosophie et la science d’Athènes, les droits du citoyen de Rome. La relation entre les sources n’a pas été sans tensions dans l’histoire culturelle de l’Europe, mais chaque fois lorsqu’on est sorti de l’une ou l’autre de ces sources, on est parvenu à un échec. J’argumente en faveur de ce triangle Jérusalem – Athènes – Rome.

Les cultures nationales européennes se révèlent être, lors d’une recherche précise, des symbioses – symbioses dans lesquelles la contribution des Juifs est reconnaissable. Je démontre que les efforts de « purification », ceux du passé et ceux d’aujourd’hui, ne peuvent avoir aucun résultat. L’antisémitisme est réactivé, et métamorphosé en antisionisme et diffamation  de l’Etat d’Israël. Je répertorie les nouvelles formes que l’antisémitisme prend dans les espaces culturels de l’Europe centrale et orientale.

L’antisémitisme n’est pas seulement un problème des Juifs, et il n’est pas en Europe, le problème des Juifs. C’est, comme l’a écrit Yermiahu Yovel, un problème de l’Europe avec elle même. Je mets en évidence les implications de cette profonde observation. Dans la déclaration «  L’Attitude des chrétiens à l’égard du judaïsme » (1973) l’épiscopat français a écrit, avec justesse, que le rassemblement des Juifs de 1948, sur leur terre ancestrale, est un seuil pour la compréhension de la chrétienté elle-même. Je démontre avec des arguments nouveaux la signification d’Israël pour la culture européenne. »

Auteur de nombreux travaux scientifiques

Professeur de philosophie contemporaine, Andrei Marga a été président de l’Université Babeș-Bolyai de Cluj, ministre de l’Education Nationale de la Roumanie et ministre des Affaires étrangères. Docteur honoris causa de plusieurs universités, il a été professeur invité à Munich, Vienne, Montpellier et Jérusalem, et a reçu des prix, médailles et récompenses en Roumanie et à l’étranger (Autriche, Allemagne, France, Israël, Italie, Portugal). Elu dans les comités de direction d’organisations internationales (European University Association, United Nations University de Tokyo, CEPES – UNESCO etc.), il a été nommé consultant dans diverses institutions culturelles et universitaires à l’étranger. Il est l’auteur de nombreux travaux scientifiques parus en plusieurs langues.

Les autres rendez-vous

Après le recteur Andréi Marga, professeur émérite de l’Université Babes-Bolyai de Cluj (Roumanie), et ancien ministre des Affaires étrangères de la Roumanie, qui revient ce mardi soir à l’IUMAT traiter de « La culture européenne et les juifs », Pierre Birnbaum, professeur émérite de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, reprendra le 27 novembre prochain, le thème du Concours de l’Académie de Metz (1787) qui posait la question « Est-il des moyens de rendre les juifs utiles et plus heureux ? », objet de son dernier ouvrage paru au Seuil en 2017.

Le dimanche 9 décembre prochain, à 16h, le médecin Ariel Toledano, enseignant l’Université René Descartes, Paris V, développera La médecine de Maïmonide. Quand l’esprit guérit le corps, thème qui a fait l’objet un livre tout récent (Ed. In Press, 2018).

Trois jours après, le 12 décembre, Jean-Pierre Allali, intervenant familier de l’Institut, présentera avec son complice Haïm Musicant quelques figures d’Israël parmi les 70 qu’ils ont évoquées à l’occasion des 70 ans de l’Etat d’Israël (Ed. Glyphe, 2018).
Un autre tandem, formé par le grand rabbin de France Haïm Korsia et par le président du Consistoire Central Israélite de France Joël Mergui, fera écho en décembre à l’interrogation posée par Pierre Birnbaum un mois plus tôt, avec leur question : « Quelle place pour les Juifs dans la République ? ».

Rencontres de Maïmonide : coup d’envoi le 22 octobre

Les traditionnelles Rencontres de Maïmonide, Averroès, Thomas d’Aquin -IUMAT- s’ouvriront le lundi 22 octobre prochain avec l’historien des religions, directeur des Editions du Cerf, Jean-François Colosimo – que l’IUMAT a déjà eu le plaisir de recevoir – autour de son livre  : Aveuglements, Religions, guerres, civilisations paru cette année et récompensé du Prix de l’Essai des Ecrivains du Sud.

Suivra le mardi 13 novembre, l’intervention du professeur Mohammad-Ali Amir-Moëzzi, qui n’en est pas lui aussi à sa première venue. Directeur d’études à l’EPHE, chercheur éminent au Laboratoire d’Etudes sur les Monothéismes (LEM) avec lequel l’IUMAT a engagé un partenariat, il traitera de  La mystique shi’ite à travers l’œuvre de Kulayni, titre de son essai récent paru chez Gallimard), qualifié par Le Monde des Livres du 22 juin dernier de « superbe essai qui revient aux sources religieuses pour éclairer les débats spirituels et idéologiques qui travaillent l’Iran contemporain, et au-delà ».

Une personnalité médiatique, le journaliste Ariel Wizman (de Canal +), chroniqueur et philosophe, évoquera le thème du « Renouvellement » dans la pensée juive, le 17 janvier prochain, salle Pétrarque.

Le 29 janvier à 18h30,Jean Vaché, professeur émérite à l’Université Paul Valéry 3 (UPV 3), évoquera Un Juste à Lunel , le pasteur Pierre-Charles Toureille dans la France de Vichy, à partir de la traduction qu’il a effectuée du livre en anglais de Tela Zasloffparu en 2003.

Le mardi 19 février, Salim Mokaddem, professeur de philosophie à l’Université de Montpellier, reviendra traiter du thème  :  Eduquer avec Platon (Paris, 2017). Le mardi 14 mars, l’écrivain Michaël de Saint-Chéron, habitué des interventions à l’IUMAT, livrera ses Réflexions sur la honte : de Rousseau à Lévinas, à partir de son ouvrage publié en 2017 (Ed. Hermann).

Le dimanche 2 juin, à 16h, Martine Mathieu-Job et Leila Sebbar  nous convieront A l’école en Algérie. Des années 1930 à l’indépendance (Bleu Autour, 2017). Et le lundi 24 juin à 18h30, Pierre-Yves Kirschleger de l’UPV3, clôturera le cycle de ces « Rencontres »  par une conférence sur « Les Protestants et le judaïsme : entre affinités électives et incompréhensions ? ».

Deux conférenciers au programme

Deux conférenciers programmés l’an dernier et qui n’avaient pu intervenir, développeront leurs conférences initialement prévues : Christian Amalvi, professeur à l’UPV3, traitera le mardi 12 mars prochain (18h30) de « La famille Rothschild et la défense du patrimoine national XIXe-XXe siècles ». Et Patrice Sanguy, maître de conférences honoraire  à l’Université de Paris-Dauphine brossera,  le jeudi 2 mai à 18h30, le tableau des « Communautés juives portugaises de l’Atlantique » (XVIe-XIXsiècles).

Le mardi 19 mars (18h30), le sociologue et universitaire Simon Wühl, nous présentera  un philosophe  américain contemporain (né en 1935) : « Michael Walzer et l’empreinte du judaïsme ». Sonia Fellous, Chargée de recherche à l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes (IRHT) fera  le lundi 8 avril (18h30) l’inventaire du « Patrimoine juif de Tunisie ».

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