Sources du renseignement au New York Times : « L’attaque en Iran a été menée par le Mossad »

Selon les sources, l’attaque contre l’installation d’Ispahan découlait des préoccupations d’Israël concernant sa propre sécurité.

L'explosion à l'usine iranienneL’explosion à l’usine iranienne  Photo : Reuters

De hauts responsables du renseignement ont déclaré au New York Times ce soir (lundi) que l’attaque par drone contre l’installation militaire iranienne à Ispahan avait été menée par le Mossad.

Les sources ont déclaré au journal que malgré le fait que des responsables américains aient déclaré publiquement que l’Iran était le principal fournisseur de drones à la Russie pour une utilisation dans la guerre en Ukraine, ils pensaient que l’attaque en Iran était due aux préoccupations d’Israël concernant sa propre sécurité, et non en raison du potentiel d’exportation de missiles vers la Russie.

Hier, le journal « Wall Street Journal » a également rapporté, de sources américaines, qu’Israël était derrière l’attaque du drone. Le rapport a été publié après que le site d’information saoudien « Al Arabiya Al Hadath » a affirmé que l’attaque par drone avait été menée par l’US Air Force et un autre pays autre qu’Israël.

Les responsables américains n’ont pas tardé à préciser après le rapport saoudien que les États-Unis n’étaient pas responsables de l’attaque. Une source a confirmé au New York Times que l’attaque avait été menée par Israël, mais a souligné qu’il n’avait aucun détail sur la cible.

L’Iran affirme avoir repoussé une attaque par drones sur un site militaire

L’Iran a affirmé dans la nuit de samedi à dimanche avoir repoussé une attaque menée par des drones sur un site militaire situé à Ispahan, selon le ministère de la Défense cité par l’agence Irna.

«Une attaque, qui a échoué, a été menée en utilisant des drones sur l’un des complexes d’équipements du ministère de la Défense», a expliqué ce dernier, ajoutant qu’elle n’a pas fait de victime mais uniquement «des dégâts mineurs à la toiture» d’un bâtiment, selon l’agence. L’annonce de cette attaque intervient dans un contexte tendu sur fond de mouvement de contestation en Iran après la mort de Mahsa Amini en septembre, de divergences persistantes sur le dossier nucléaire et d’accusations par certains pays de fournitures par Téhéran de drones à l’armée russe pour la guerre en Ukraine.

Le ministère a précisé que l’un des drones a été détruit par le système de défense antiaérienne du site, tandis que les deux autres ont explosé. «L’attaque, qui s’est produite samedi vers 23h30 (20h00 GMT), n’a pas provoqué de perturbation dans le fonctionnement du complexe», a affirmé le ministère.

Une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux dont l’AFP n’a pu vérifier l’authenticité montre une vive explosion sur le site et des images de véhicules de secours se dirigeant ensuite vers la zone. Le vice-gouverneur de la province d’Ispahan, Mohammad Reza Jan-Nesari, a également déclaré à la télévision, que l’attaque n’a «pas fait de victime», en ajoutant qu’une enquête a été ouverte pour en définir les causes.

Les restes d'un des drones suicides et l'explosion enregistrée hier à Ispahan

Les restes d’un des drones suicides et l’explosion enregistrée hier à Ispahan( Photo : Reuters/WANA)

Présence de sites de recherche nucléaire dans la région

Les autorités n’ont pas donné de détails sur l’activité du site visé, localisé dans le nord de la grande ville d’Ispahan. L’Iran possède plusieurs sites de recherche nucléaire connus dans cette région, dont une usine de conversion d’uranium. En avril 2022, Téhéran avait annoncé avoir commencé à produire de l’uranium enrichi à 60% sur le site de Natanz, se rapprochant des 90% nécessaires à la confection d’une bombe atomique.

Les négociations pour relancer l’accord sur le nucléaire de 2015, connu sous son acronyme anglais JCPOA, conclu entre l’Iran, l’Union européenne et six grandes puissances, sont au point mort après la sortie des États-Unis en 2018. Cet accord visait à empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique, un objectif que l’Iran a toujours nié poursuivre.

Le programme nucléaire a été la cible de plusieurs campagnes de cyberattaques, sabotages et assassinats ciblés de scientifiques. L’Iran a ainsi accusé Israël d’avoir mené plusieurs actions secrètes sur son sol, dont un attentat, perpétré selon Téhéran au moyen d’une mitrailleuse commandée par satellite, ayant tué un physicien nucléaire de premier plan, Mohsen Fakhrizadeh, en novembre 2020.

Les médias iraniens ont rapporté que l’attaque impliquait trois drones suicides de type quad-copter, similaire à l’attaque contre une usine de centrifugeuses à Karaj en juin 2021 et à l’attaque contre les installations du Hezbollah à Beyrouth en août 2019.

Le nucléaire iranien a-t-il été la cible d’une attaque ? — Vahid Salemi/AP/SIPA

 

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