La montée de l’extrême-droite n’est (décidément) pas la principale source d’antisémitisme en Europe – étude

Dans l’ensemble, le rapport a révélé que l’augmentation de la violence antisémite était plus susceptible d’être motivée par un sentiment anti-israélien ou un islam radical que par des opinions d’extrême droite.

Des politiciens et des chefs religieux brandissent une banderole intitulée `` La France contre le racisme et l'antisémitisme '' alors qu'ils participent à une marche silencieuse à travers Paris en 2006 après la torture et le meurtre de la jeune victime juive Ilan Halimi. (crédit photo: REUTERS / REGIS DUVIGNAU)
Des politiciens et des chefs religieux brandissent une banderole intitulée «  La France contre le racisme et l’antisémitisme  » alors qu’ils participent à une marche silencieuse à travers Paris en 2006 après la torture et le meurtre de la jeune victime juive Ilan Halimi.
(crédit photo: REUTERS / REGIS DUVIGNAU)

La montée de l’extrême droite en Europe occidentale n’est pas la principale source d’antisémitisme dans la région ces dernières années, selon une étude de l’Institut des stratégies sionistes de l’Organisation sioniste mondiale.

«La montée de l’extrême droite et l’antisémitisme: trois études de cas européennes» se concentre sur la France, l’Angleterre et l’Allemagne, qui ont les plus grandes populations juives du continent, examinant s’il existe une corrélation entre la détérioration de la sécurité de ces communautés et l’augmentation des scores des partis d’extrême droite.

L’Institut pour les stratégies sionistes est une institution de recherche non partisane dédiée à la préservation d’Israël en tant qu’État juif et démocratique dans l’esprit de la Déclaration d’indépendance d’Israël.

Le chercheur Nicolas Nissim Touboul a étudié deux variables dans chaque pays: la croissance électorale des partis de droite et les tendances des niveaux d’antisémitisme.

Il y a eu plusieurs attaques notables en France au cours de la dernière décennie, notamment le meurtre d’un enseignant et de trois élèves de l’école Otzar HaTorah de Toulouse en 2012 et le meurtre de quatre personnes lors de l’attaque du supermarché Hyper Cacher à Paris en 2015. Cependant, il n’y avait pas de tendance claire à l’augmentation de l’antisémitisme à cette époque, avec des pointes certaines années et une diminution selon d’autres. En 2003-2010, il y avait en moyenne 560 incidents antisémites par an, et en 2011-2019 il y en avait 444, selon les registres officiels français.

En 2011, Marine Le Pen a remporté la direction du Front national d’extrême droite et a, par la suite, augmenté la portée de son pouvoir électoral. Touboul a noté que le parti avait rejeté l’antisémitisme, qui « peut être soupçonné d’être une décision stratégique pour normaliser -respectabiliser -le parti », mais était suffisamment grave pour que Le Pen expulse des responsables qui ont fait des déclarations antisémites, dont son père, le fondateur du parti, Jean-Marie Le Pen.

Les pics d’antisémitisme en France ont surtout coïncidé avec les opérations militaires israéliennes. Par exemple, 29% des incidents antisémites violents en 2009 se sont produits en janvier, pendant l’opération Plomb durci, et 24% d’entre eux en 2014 l’ont été en juillet, pendant l’opération Bordure protectrice.

Dans l’ensemble, le rapport a révélé que l’augmentation de la violence antisémite était plus susceptible d’être motivée par un sentiment anti-israélien ou un islam radical que par des opinions d’extrême droite en France au cours de la dernière décennie.

Au Royaume-Uni, le niveau d’antisémitisme est resté stable à 550-650 incidents par an pendant la majeure partie de la période 2006-2013, mais a atteint 1 182 en 2014 et est passé à 1 600 en 2018, selon le Community Security Trust, une organisation communautaire juive (équivalent britannique du SPCJ). L’augmentation est principalement due au discours de haine et au harcèlement, tandis que le nombre d’actes de vandalisme ou d’attaques physiques n’a pas augmenté de manière significative. L’antisémitisme s’est accru au cours d’une période où le nombre de crimes de haine de toutes sortes a augmenté de 254%.

Comme en France, les incidents antisémites ont augmenté lors des opérations militaires israéliennes.

Touboul s’est penché sur le UK Independence Party (Parti de l’Indépendance du Royaume Uni), qui a obtenu 3% des voix lors des élections générales de 2010. En 2014, il a remporté plus de sièges que tout autre parti britannique au Parlement européen, et en 2015, il a remporté 12,6% des suffrages lors d’élections générales. Le déclin du parti a commencé en 2017, l’année suivant le référendum sur le Brexit, quand il n’a obtenu que 1,7% des voix.

Le rapport fait valoir qu’il y a eu une vague d’antisémitisme autour du référendum sur le Brexit à un niveau similaire à l’été de l’opération Bordure protectrice, avec plus de 100 incidents antisémites par mois commençant d’avril 2016 à octobre 2017.

Touboul a conclu que «des débats houleux sur le Royaume-Uni quittant l’UE qui ont creusé les divisions dans la société» étaient à l’origine des incidents antisémites au cours de la période qu’il a étudiée, et a constaté une augmentation de la rhétorique antisémite des deux côtés de la carte politique.

« En Allemagne, en raison de l’histoire pas si lointaine du pays, la sensibilité à l’antisémitisme et au nationalisme extrême est particulièrement élevée », a expliqué Touboul. « Par conséquent, il n’est pas surprenant que la majeure partie de l’attention du gouvernement sur le sujet ait porté sur les aspects nationalistes. »

De 2012 à 2016, les Juifs allemands ont connu 600 à 900 incidents antisémites par an, mais le nombre est passé à 1504 en 2017 et à 1646 en 2018, selon le ministère allemand de l’Intérieur. Comme au Royaume-Uni, cela a coïncidé avec une augmentation générale des crimes de haine dans toute l’Allemagne.

Cependant, la communauté juive d’Allemagne n’était pas satisfaite de la façon dont la police enregistre les incidents antisémites et a lancé sa propre organisation de recherche et d’information sur l’antisémitisme (RIAS Berlin). Leurs recherches décrivent une tendance similaire à celle du ministère allemand de l’Intérieur, mais en plus grand nombre; en 2015, ils ont constaté que 405 incidents avaient eu lieu à Berlin seulement, et 1083 en 2018.

Les documents officiels allemands publiés en 2018 attribuaient 87,5% des incidents antisémites à l’extrême-droite, suscitant les critiques d’autres groupes étudiant l’antisémitisme. En revanche, l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne a constaté cette année-là que 41% des personnes qui ont subi un antisémitisme en Allemagne ont déclaré que l’agresseur était un islamiste radical – plus que dans tout autre pays de l’UE. Pourtant, 25% ont déclaré que la source de l’antisémitisme était chrétienne de droite radicale, beaucoup plus qu’en France ou en Angleterre.

Le parti Alternative pour l’Allemagne ( AfD ) a été fondé en 2013. Touboul souligne que les migrants du Moyen-Orient ont commencé à affluer en Allemagne en 2015, ce qui a, non seulement, amené en Allemagne des personnes en provenance de pays hostiles à Israël et où les opinions antisémites sont courantes, mais ont aussi rendu les opinions xénophobes à l’extrême droite – contre les migrants et contre les Juifs – plus populaires.

L’augmentation de l’antisémitisme en 2017-2018 s’est produite au cours des années où l’AfD était en hausse. Touboul dit que les mois de l’été 2017, avant les élections où l’AfD s’est développée, ont été les mois les plus calmes de cette année-là, mais il admet que les activités politiques et la rhétorique du parti contre les «élites mondiales» auraient pu contribuer à une montée de l’antisémitisme.

Le rapport avertit que «plusieurs fois, il y a un croisement entre différents types d’antisémitisme dans un même incident», ce qui les rend difficiles à classer. L’extrême gauche, l’extrême droite et les islamistes radicaux ont des opinions «s’opposant à l’ordre mondial libéral-capitaliste dans lequel Israël s’est développé et a prospéré».

Touboul a conclu que «l’extrême droite n’est pas la principale motivation de l’antisémitisme en Europe occidentale aujourd’hui et que les changements dans la quantité d’antisémitisme, s’ils existent, ne dépendent pas nécessairement de la consolidation politique [de l’extrême droite]».

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galil308

J’aurais plutôt souhaité un titre utilisant le passé, comme « l’extrême droite n’est plus la principale source d’antisémitisme » ce dont je suis désormais persuadé, tout comme je pense qu’il reste quelques antisémites sympathisants des extrêmes, de gauche comme de droite..
Quand à « l’amour, l’affection » des musulmans (calme, ou virulent) pour les juifs et pas seulement, nul besoin du conflit au moyen orient pour stimuler, exacerber leurs sentiments.. Je crains que cela soit à 100% génétique et 100% environnemental..
Je consent néanmoins à penser, que la culture, l’intelligence sont une bonne antidote contre les racismes et les antisémitismes.
En conclusion, la plus grande des prudences m’habite face aux extrêmes, de droite comme de gauche.
La plus grande des vigilances m’anime également face à l’islam, modéré ou pas..

Et je n’oublie en aucun cas que la préfecture de police de Paris conserve dans ses archives les patronymes de ma famille, pourquoi..? au cas où, pour un autre « plus jamais ça » ????

Rosa SAHSAN

Il faut arrêter avec les vieux poncifs. Que je sache ce n’est pas l’extrême droite qui assassine dans notre pays.
Ce sont les islamo gauchistes racailles; Une chance pour la France. La religion de paix, de bonheur et d’amour de son prochain.
Si nous reprenons le nom des victimes juives massacrées, nous nous apercevons que ce qui les ont assassiné ne s’appelle pas Jean-Michel, ni Bernard et je peux continuer longtemps.
Tant que personne n’osera prononcer le mot ISLAM cela continuera.
ROSA

Calimero

Comme si vous découvriez la lune, il faut arrêter de nous raconter des salades que seulement les bobos et les cocos cons qui y croient. Les Nazis sont morts et « l’Extrême droite » ne sont pas des Nazis, ils existent parce qu’ils veulent défendre leur pays en combattant les islamistes et ceux qui les soutiennent. Aujourd’hui le racisme antisémite vient de la gauche et du « palestinisme », pas seulement des islamistes, mais de tous les chefs d’Etat et des médias « palestinistes » de l’Europe Occidentale sauf le Président Donald Trump.