L’hypocrisie totale des Palestiniens concernant la Syrie

Les Syriens n’oublieront ni ne pardonneront jamais l’apathie des Palestiniens au sujet de la souffrance du peuple de Syrie

Students from the Yarmouk Palestinian refugee camp, which is located south of Damascus and besieged by Syria

 

Alors que le Hezbollah, l’Iran et Assad instrumentalisent sans cesse la « Palestine » pour justifier leurs massacres et leur ingérence en Syrie, on a rarement entendu ne serait-ce qu’un mot de sympathie envers le peuple syrien de la part de personnalités palestiniennes publiques ou politiques. Si on veut s’en tenir aux faits , à l’exception d’une poignée d’écrivains, les journalistes, intellectuels et artistes palestiniens ont gardé le silence à propos des atrocités contre le peuple syrien, y compris concernant les réfugiés palestiniens dans les camps syriens. Même quand les récits de Yarmouk ont émus le monde entier, aucune personnalité palestinienne ne s’est jamais levée pour dénoncer le siège et la destruction du camp (conquis par Daesh à au moins 60% à ce jour encore). 

Les Palestiniens sont, une fois encore, utilisés comme une feuille de vigne pour couvrir les agendas politiques régionaux et ils n’ont rien à ajouter à cela. Au nom de la « Palestine », le Hezbollah combat en Syrie, au Yémen, en Irak et ailleurs bientôt. « La Route vers Jérusalem » passe désormais par Zabadani, le Qalamoun, Alep et toutes les autres villes ou villages de Syrie. Au nom de la Palestine et des Palestiniens, on commet des massacres et les gens sont condamnés à mourir de faim.

Depuis le début de la crise syrienne, la plupart des factions palestiniennes de la Bande cisjordanienne et de Gaza ont, soit mis tout leur poids derrière Assad (le FPLP-CG et le Parti Baath socialiste arabe basé en Cisjordanie) ou ils ont adopté un position de neutralité passive (le Fatah de Mahmoud Abbas). Le Hamas a tenté de soutenir les rebelles, mais a très rapidement fait marche-arrière pour reprendre une attitude plus neutre [et ne pas se griller auprès de l’Iran].

Quand le Hezbollah a annoncé son premier agenda de « la route vers Jérusalem » à travers ses actions en Syrie, beaucoup sont ceux qui s’attendaient à une déclaration en forme de « Pas en notre Nom! », assortie d’une campagne lancée par au moins quelques hommes politiques et groupe de défenseurs des droits de l’homme palestiniens. Au lieu de quoi, le silence fut écrasant. Le Hezbollah a tissé la cause de la « Palestine » de façon si assidue dans sa propagande et ,à cause de ceal, la « Résistance », la « Palestine » ont perdu toute crédibilité parmi les peuples de la région. En plus de raviver les divisions internes, au sein des cercles dirigeants et des partis palestiniens, le silence des Palestiniens face aux violations des droits de l’homme et des crimes commis en Syrie a drastiquement changé la façon dont les gens perçoivent la question palestinienne.

La question de la « Palestine » dans sa globalité ne s’est pas attirée d’élan international parce que ce serait une cause juste ou à cause de souffrance réelle des Palestiniens. Elle n’a atteint ce niveau de popularité que parce que les dictateurs arabes ont réalisé il y a longtemps que cela servirait d’excuse parfaite pour opprimer leur opposition et toutes les voix du changement, en quête de la démocratie dans leurs propres pays. La « Palestine » est devenu le mantra sacré pour justifier l’oppression, les agendas politiques et les conflits. Les dirigeants régionaux corrompus et les dictateurs ne pouvaient pas rêver mieux. Tout le monde a sauté sur la cause palestinienne et l’a utilisé pour détourner les aspirations des peuples à la liberté. La cause palestinienne est devenue la colonne vertébrale de la rhétorique de tout régime totalitaire. Nous devions abandonner notre liberté pour le Salut de la Palestine et cela a entraîné nos sociétés vers le fond du monde. Les Palestiniens ont permis que cela arrive et et continue de procéder ainsi.

Lorsque les peuples de Tunisie, d’Egypte, de Syrie, du Bahrein et du Yémen ont commencé à réaliser que l’ennemi est essentiellement à l’intérieur et que leurs régimes oppriment leurs libertés depuis trop longtemps, les peuples ont aussi réalisé qu’ils avaient besoin de redéfinir leurs relations à leur propre contexte régional. Oui, la globalité de la lutte israélo-palestinienne a plongé derrière le décor et les gens ont commencé à se préoccuper de leurs propres soucis personnels.

En Syrie, la question palestinienne a atteint des proportions ridicules. Si vous êtes dans l’opposition, on vous demande – essentiellement des intellectuels arabe ou occidentaux de gauche – de commencer à faire entendre votre soutien à la Palestine avant de critiquer Assad ou son régime et ses partisans. Si vous ne le faites pas, vous serez considérés comme un élément suspect et on peut aussi bien vous stigmatiser comme traitre. Faire allégeance à la Palestine est plus significatif que votre allégeance à votre propre cause : la liberté pour le peuple syrien.

Alors qu’on exige que les Syriens soient aux côtés des Palestiniens à n’importe quel virage ou moment, on n’attend pas des Palestiniens qu’ils soutiennent le peuple syrien d’aucune manière. Quand ils le font, ils soutiennent individuellement des Syriens, jamais en tant que groupe ou à travers une initiative communautaire.  Non seulement cela, mais le Président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a récemment exprimé son soutien à l’intervention militaire russe en Syrie, et notamment à des frappes aériennes utilisées pour que le régime d’Assad se maintienne. Et personne n’a objecté.

La conséquence est qu’au nom des Palestiniens, on commet des crimes quotidiennement en Syrie et que la mort empeste l’air. Mais tout le monde ne sera ni pardonné ni oublié. Alors que le Hezbollah perd le soutien des Arabes, de la même façon, les Palestiniens perdent ce soutien, parce que, si personne ne l’a encore réalisé, la Syrie est devenue une question régionale centrale et la Syrie déterminera ce que sera la prochaine phase et non la « Palestine ».

Les Palestiniens doivent bien prendre conscience qu’ils ont perdu leur profondeur arabe, leur crédibilité et la teneur de leur narratif. Aujourd’hui, ils ne sont considérés que comme des hypocrites qui réclament tout et qui ne veulent rien donner à personne. Pendant ce temps, leur cercle dirigeant et leur narratif est utilisé par les Islamistes, les dictateurs et les terroristes pour lancer les guerres et les attentats les plus atroces. On ne le pardonnera jamais aux Palestiniens.

 

Ce n’est pas seulement une question éthique. Cela tient à la seule condition de gagner sa crébilité.

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Hanin Ghaddar est rédactrice en chef de NOW Lebanon

HANIN GHADDAR

Publié le : 14/04/2016 03:48 PM

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Corinne

Excellent article

Herzel

les propos de queniart revele un negationiste de la pire espece au Coeur plein de haine, d’un degree d’ignorance absolu et sans conteste, le nom de Palestina a ete donne par l’occupant romain au Royaume d’Israel , a cette époque
l’islam n’existait, cree ensuite par un demeurel qui n’avait de cesse d’assassiner ceux qui n’acceptaient pas son ideologie d’assassins qui continue a l’etre de nos jours. en ce temps, les fils d’Ismael n’avaient pas de religion.
pour ce qui est de sa definition du juif, , de la religion juive etc, il RAPPELLE LA PROPAGANDE NAZIE DE gOEBELS.
NAZISME = ISLAMISME = SATANISME

Shlomo Eliany

Le Golem ( Palestiniens) s’est leve sur son createur ( Les pays Arabes). Les pays Arabes, en creant ce « ramassis » d’arabes venus de partout, pour contrer le Peuple Juif, revenu sur son territoire d’origine, afin de vivre en bon voisin utile, n’ont jamais acceptes ce « frere » , qui etes habitues a le souiller. Il s’avere que cet arme avait double tranchant: Malgres leur propagante venimeuse et sans bases, celle-ci aussi, avait etouffee, Liberte Developpement, de leurs propres citoyens, jusqu’aller chercher ces valeurs ailleurs… On ne sait jamais le chemin, lorsqu’on pense « mal » du Prochain… D. n’aime pas hair… Alors il dirige autrement les situations.

Pilou

Enfin ! L’éveil à la réalité.

Que dire de plus ?