La revendication palestinienne de Jérusalem perd le soutien saoudien tout comme celui des Etats-Unis

Les Palestiniens conservent trois principaux griefs contre l’Administration Trump concernant Jérusalem, mais il sont encore bien plus contrariés par l’appui saoudien apporté au plan de paix de Trump.

La colère palestinienne au sujet des décisions du Président Donald Trump sur Jérusalem a encore été alimentée vendredi 17 décembre par le commentaire venu de Washington : « Nous ne pouvons en aucun cas envisager une situation dans laquelle le Kotel (Mur Occidental) ne ferait pas partie d’Israël ».

Mais, comme l’a dit le Président, « les limites spécifiques de la souveraineté d’Israël vont faire partie de l’accord de statut final ». Cette déclaration a été faite avec l’annonce de la visite prochaine, mercredi 20 décembre, du Vice-Président Mike Pence, au Mur Occidental (Kotel), au cours de sa tournée au Proche-Orient, passant par Israël et l’Egypte, mais par par Ramallah, d’où Abu Mazen a appelé à manifester contre le voyage de Pence.

Il n’y a pas si longtemps que cela, le Président Trump lui-même s’est rendu en visite au Mur Occidental (Kotel) le 22 mai. Mais alors, les officiers de sécurité américains avaient exclu leurs homologues israéliens de toute mesure de sécurité autour de leur patron en prétendant qu’elle se déroulait hors des frontières du territoire israélien. Huit mois plus tard, Trump a restauré la souveraineté d’Israël sur le Mur Occidental, qui renferme les derniers vestiges du Temple Juif, juste à temps pour que son Vice-Président vienne y prier.

Pour les Palestiniens, il s’agit d’un nouveau changement de cap de l’administration Trump en faveur d’Israël et, par conséquent de sa perte de crédibilité en tant que médiateur honnête pour résoudre le conflit palestino-israélien. L’Autorité Palestinienne à Ramallah a réitéré sa position, samedi 16, après avoir annoncé son boycott de la visite de Pence et la réduction de ses contacts avec Washington -une posture qu’elle ne peut pas franchement se permettre si elle veut survivre plus longtemps.

Mais ce qui contrarie réellement ses cercles dirigeants, et même bien plus que la posture pro-israélienne de l’Administration Trump sur Jérusalem, c’est son approbation par leur champion de longue date, Riyad. L’impression qui continue de gagner du terrain, ces dernières semaines, est que le gendre de Trump, Jared Kushner aurait passé un accord avec le prince couronné saoudien Mohammed Bin Salman (MBS), à propos d’un nouveau plan censé résoudre le conflit israélo-arabe dans son ensemble, qui se démarque radicalement de toutes les questions centrales qui ont contribué à saborder tous les précédents processus de paix.

Le premier indice de l’existence d’un tel plan s’est affiché dans les pages du New York Times le 11 novembre, sous le titre : « L’équipe Trump commence à esquisser un plan de paix au Moyen-orient ». Ce plan était décrit comme progresser sur une voie rapide, grâce à trois facteurs :

  1. Le soutien qu’il obtient du prince héritier saoudien etdu Président égyptien Abdel Fattah al Sissi.
  2. L’incertitude autour de l’avenir du Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahu, facez aux multiples enquêtes de police en cours lancées contre lui.
  3. La constante érosion de la position de Mahmoud Abbas en tant que président de l’Autorité Palestinienne, dont la popularité ne cesse de plonger, du aussi à on âge avancé de 82 ans et des ravages de la corruption à Ramallah, qui se reflètedans le dernier sondage d’opinion palestinienne, les 7 à 10 décembre (70% des sondés veulent qu’ils prennent sa retraite : 84% sur la Rive Ouest du Jourdain et 26%, dans la Bande de Gaza -signe que les Gazaouïs pourraient le préférer au Hamas-).

Washington a, par conséquent, choisi un moment d’affaiblissement des leaderships pour mettre un coup d’accélérateur à ses plans visant à résoudre le conflit palestino-israélien.

Une semaine avant le reportage du New York Times, Abbas (Abu Mazen) s’est rendu en visite d’urgence à Riyad pour rencontrer le Prince Mohammed. Depuis lors, un flux continu de bribes d’information continue d’émaner de leur conversation. Selon un de ces reportages, le prince saoudien aurait mis devant le dirigeant palestinien un plan directeur. Il proclamerait le village d’Abu Dis, aux marges de Jérusalem, comme étant la capitale du futur Etat Palestinien.

Cet Etat aurait une souveraineté limitée sur certaines parties de la rive ouest du Jourdain, alors que toutes les communautés juives de Judée-Samarie demeurerait sur place. L’Est de Jérusalem ne serait plus déclaré comme étant sa capitale. Et le « droit au retour » des « réfugiés palestiniens » passerait à la trappe, ainsi que les fameuses mentions de frontières ou limites territoriales d’avant le 4 juin 1967.

Nonobstant tous les démentis catégoriques palestiniens à propos de la véracité de ces reportages, ils continuent de gagner du terrain et un fond de crédibilité. Le tableau qui ressort de la conversation du Prince saoudien avec Abu Mazen prend consistance comme le soulignent les points suivants :

  • L’ancien plan de paix saoudien de 2003 représzentant la Ligue Arabe est devenu lettre morte.
  • Riyad est en passe d’abandonner son exigence traditionnelle qu’Israël accepte un Etat Palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale, malgré son récent rappel par le Roi Salman, en fin de règne.
  • Puisque la proposition originelle de paix saoudienne, que le Prince désigne comme le plan A, est morte, il est nécessaire d’aller de l’avant avec un Plan B.
  • Le plan B se présente essentiellement comme suit : l’Etat de Palestine serait établi dans la bande de Gaza, avec en plu de vastes étendues de territoires qui lui seraient annexées dans le nord du Sinaï. L’Egypte donnerait son accord à ce contour. Cet accord rendrait essentiellement non-pertinent toute demande palestinienne de restaurer les limites d’avant le 4 juin 1967 comme frontières de leur futur Etat.
  • Quand Abu Mazen aurait demandé ce qu’il adviendrait de la rive ouest du Jourdain, MBS lui aurait répliqué : « On peut continuer à négocier sur ce point ».
  • Et quand i la voulu faire pression pour en savoir plus : « Qu’en est-il de Jérusalem, des Zones B et C (des accords d’Oslo II-1995) : »Ce seront des questions à traiter lors des négociations entre les deux Etats et nous vous aiderons ».

Ces reportages sont réfutés avec fureur par les responsables palestiniens et, bien qu’aucune autre source officielle, y compris le Prince Mohammed, ne les aient confirmés, ils continuent à abonder. Les Palestiniens ont, à présent, trois griefs majeurs contre l’Administration Trump, à cause desquels ils rompent leurs relations avec Washington par protestation : la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, la promesse de déménager l’Ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem et, désormais, la déclaration que le Mur occidental fait bien partie d’Israël dans toute résolution politique.

C’est ce soulignera la visite de Pence. Pourtant, ni Washington ni Riyad ne montrent aucun signe de retour en arrière quant aux grandes lignes de leur plan qui défie toutes les conventions précédemment admises.

Abu Mazen est dans le pétrin. Même s’il tente de prendre ses distances à l’égard de Washington, il n’est pas dans ses cordes de prononcer le divorce entre les Palestiniens et les deux nations arabes dominantes, l’Arabie Saoudite et l’Egypte, ce qui serait scier la branche de l’arbre arabe sur lequel ils sont assis. Procéder ainsi pourrait bien pousser Ramallah sur le chemin de l’axe anti-occidental formé par la Turquie, l’Iran, le Hezbollah, le Qatar et leur idéologie extrémiste.

Il y a des signes précurseurs que ses rivaux à Gaza, le Hamas radical, a déjà prévu d’emprunter ce chemin. Après les prières du vendredi dans les mosquées de Gaza, le 15 décembre, on a, pour la première fois, aperçu certains des manifestants à la barrière de séparation avec Israël, hisser bien haut des affiches représentant le Général Qassem Soleimani, Commandant des Brigades Al Quds des Gardiens de la Révolution. Si l’Iran peut facilement entreprendre de profondes incursions au sein de la communauté palestinienne dans son ensemble, sa rivalité avec Israël pourrait supposer une toute autre dimension.

Adaptation : Marc Brzustowski

Palestinian claims to Jerusalem lose Saudi as well as US support

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YANA

C »est EVIDENT ! LE KOTEL DOIT RESTER ET RESTERA LA PROPRIÉTÉ D’ISRAEL ! IL EN EST
GRAND TEMPS ! TOUTES LES PREUVES SONT EN SA FAVEUR ET IL EST INADMISSIBLE
QU’IL EN SOIT AUTREMENT ! NOUS AVONS LONGUEMENT ATTENDU CET ÉVÉNEMENT
L’HEURE EST VENU QU’IL EN SOIT AINSI !

DANY83270

les Arabes ont voulu faire la guerre contre Israël, en 1948 (guerre d’indépendance), 1967 (guerre des Six Jours) et 1973 (guerre de Kippour) ; à chaque fois, il ont été vaincus ou refoulés et ils osent venir pleurer devant l’ONU d’avoir perdu une infime partie de leur territoire ? Pourtant c’est la loi de la guerre qui s’applique, à savoir qu’un pays agressé qui sort vainqueur d’une guerre a le droit d’occuper le territoire de l’agresseur; c’est d’ailleurs ainsi que la France s’est construite au fil des siècles, l’Alsace -Lorraine , les Pyrénées Orientales et Atlantique en sont quelques exemples ! La guerre est quelque chose de grave qui fait beaucoup des victimes ! est-ce que les Arabes sont capables de ramener à la vie les victimes juives qu’ils ont tuées en échange de la restitution de leurs territoires ? certainement pas et que proposent-ils en échange des territoires qu’ils ont perdu ? absolument rien …….que leur mauvaise foi !

Calimero

C’est le début de la fin d’Abbas.

[…] La colère palestinienne au sujet des décisions du Président Donald Trump sur Jérusalem a encore été alimentée vendredi 17 décembre par le commentaire venu de Washington : “Nous ne pouvons en aucun cas envisager une situation dans laquelle le Kotel (Mur Occidental) ne ferait pas partie d’Israël”. Lire la suite sur jforum.fr […]