Crédit photo Alain Azria
Les Femmes des Forces de l’Ordre en Colère ou FFOC est le nom de ce mouvement de femmes qui ont ou ont eu un conjoint ou un un parent parmi les policiers, les gendarmes, les pompiers ou les militaires.
Elles ont décidé d’exprimer pour eux cette exaspération et l’inquiétude devant cette stigmatisation des forces de l’ordre françaises qui ne fait qu’augmenter ces dernières années, en organisant à Paris ce 22 avril un défilé avec pour point de départ et d’arrivée le Champ de Mars, devant le Mur de la Paix.

A l’origine un groupe sur le réseau social Facebook, ce mouvement a pris de l’ampleur et a décidé d’un défilé hier, qui a compté près de 200 participantes et participants.

Ce défilé intervient 2 jours après l’assassinat, jeudi soir, du policer Xavier Jugélé sur les Champs-Elysées, attentat revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Mais il avait été organisé avant, tant cette insécurité -et la pression corollaire- qui pèse sur les forces de police devient insoutenable.

L’objectif du collectif :

Pour que nous, femmes, mères, filles de policiers, gendarmes, militaires, pompiers…nous descendions dans la rue clamer et défendre nos hommes!! Nous, nous ne serons pas tenues au droit de réserve ou respect d’une pseudo hiérarchie!!! Aux armes mesdames!!!!!!!!!!!!!!

Cette haine anti-flics, cette haine contre les représentants des forces de l’ordre, tel est ce contre quoi ces femmes courageuses des FFOC veulent combattre.

A la tête du Collectif : Aurélie, 35 ans, femme de CRS depuis 5 ans.

« J’ai créé ce groupe en Février dernier, suite aux émeutes dans le cadre de l’affaire Théo et contre la haine anti flic grandissante, un soir de colère toute seule chez moi.
 
J’étais loin de penser que ça prendrait une telle ampleur.
 
Qui compose le mouvement ? Essentiellement des femmes de forces de l’ordre mais aussi beaucoup de mamans ou papas. Ainsi que frères, sœurs, amis.
 
Beaucoup de membres de forces de l’ordre eux même nous on rejoints depuis hier!!
Les gendarmes sont astreints à un devoir de réserve oui. Les policiers ont quand même le droit de manifester en dehors de leurs heures de travail et sans uniformes mais les gendarmes non!!
Et oui, nous envisageons d’autres actions régionales partout en France. »
 

« Stop au désordre, soutien aux forces de l’ordre. »

« La situation devient de plus en plus difficile avec un sentiment d’insécurité de plus en plus grand et on a juste envie de crier ‘stop, ça suffit' ».

« Stop aux policiers brûlés, stop aux gendarmes renversés, stop aux pompiers caillassés. »

Partie des slogans de ce défilé mené par Aurélie et Gyn.

 

Aucun texte alternatif disponible.

Voici, en vidéo, une partie de ce défilé :

Et son issue :

Il était agréable de voir les sourires de ces femmes et hommes policiers rencontrés sur le parcours du FFOC, quand ils recevaient une rose et des mots d’encouragements.

Pour une participante, BM,

 » c’était une super manifestation. C’est vrai qu’on était pas nombreux, mais ça a donné ses fruits et on a passé un très beau message, on aime nos forces de l’ordre nos militaires nos pompiers … ils sont là pour nous protéger pas pour se faire brûler renverser caillasser agresser, où lâchement assassiner …stop aux violences, je veux que nos forces de l’ordre, nos militaires, puissent rentrer chez eux en uniforme sans avoir peur d’êtres agressés et même tués.

Je veux qu’il y ait une sanction sévère contre tout ceux qui s’en prennent à nos forces de l’ordre, pompiers, militaires, je veux que on leur donne le droit de riposter sans avoir peur d’êtres accusés de violence policière. Il faut qu’on se préoccupe enfin des cas de suicides dans la police et la gendarmerie. »

Crédit photo Alain Azria
Crédit photo Alain Azria
Crédit photo Alain Azria

Depuis ces dernières années, et notamment 2013, nous avons assisté à ce que nous jugions impensable : la sortie des policiers dans la rue.

Ainsi des rassemblements organisés par le syndicat majoritaire des policiers Alliance, qui a organisé au moins 4 rassemblements depuis 2013.

Ainsi des nombreux autres rassemblements qui se sont tenus fin 2016, dans toute la France, en réaction à l’attaque au cocktail Molotov, le 8 octobre, de quatre policiers à Viry-Châtillon.

Quels que soient les organisateurs, l’époque et le lieu, toutes ces manifestations reposaient sur un même constat : la haine du flic.

Les violences contres les forces de police, la faiblesse des effectifs, la surcharge de travail, bien sûr.

Mais surtout, pour reprendre les propos de Jean-Claude Delage, Secrétaire Général du Syndicat Alliance, lors du rassemblement du 18 mai 2016 (qui peut dire que la situation ait évolué ?) :

« il ne s’agit pas tant de revendications matérielles, que d’exprimer notre exaspération devant la haine anti-flics croissante, qui dégrade encore plus nos conditions de travail déjà très difficiles. Nous ne sommes pas ici, debout, tous ensemble, pour réclamer une nouvelle fois des avancées corporatives et catégorielles : cela nous l’avons déjà fait … ni pour dénoncer un manque de moyens matériels et humains : nous le faisons régulièrement. Ni pour décrire, une nouvelle fois, la surcharge de travail qui est la nôtre, du fait de l’absence de recentrage sur le cœur de notre métier et une augmentation considérable du nombre de missions…

Nous sommes venus vous dire à vous, mesdames et messieurs, élus, citoyens, combien nous comptons sur votre soutien et votre reconnaissance combien nous souhaitons que vous vous exprimiez publiquement sur ce soutien qui transparaît dans tous les sondages d’opinion, qui comprenez notre exaspération, et notre ras le bol, vous qui savez ce que nous faisons au quotidien pour vous protéger.

Chers citoyens, manifestez votre soutien par tous les moyens, faites-vous entendre comme vous le faites aujourd’hui …Et, tous ensemble, nous ferons taire ce discours haineux de ces extrémistes radicaux qui voudraient faire croire que tout le monde déteste la police : ceux qui sont détestés ce sont eux, ceux qui cassent les voitures, les biens publics…Dites non à la haine anti flics. »

Ce discours date de 2016.

La situation a t-elle évolué ?

Non, selon les participantes du FFOC.

Ainsi cette femme de gendarme qui dénonce la pression grandissante : pression de la haine dans la rue contre les flics. Pression de la hiérarchie qui agit elle-même sur la pression d »‘en haut ».

« Si en haut, on ne réhabilite pas le policier, en bas on ne le fera pas. »

Le mot est lâché.

Franny Fisher pour JFORUM©

Vidéos Franny Fisher/Crédits Photos Alain Azria

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Ingrid Israël Anderhuber

A la base, c’est le gouvernement en place qui est responsable de cet état des choses déplorables ! Gouvernement laxiste qui ne devrait, à mon avis, bénéficier d’aucune protection policière, à commencer par le président de la république, premier ministre, ministres… AUCUNE PROTECTION POLICIERE. ça les ferait peut-être réfléchir.
Par ailleurs, que les futurs candidats aux recrutements dans la police, gendarmerie, armées… réfléchissent à leur futur sort et prennent en conséquence leurs responsabilités s’ils persistent à vouloir intégrer les forces de l’ordre tant que celles-ci n’auront pas le soutien, l’attention, la reconnaissance, le changement des conditions de travail… de la part du gouvernement en place. Le BOYCOTT du recrutement dans les forces de l’ordre ferait sûrement réfléchir les gouvernants qui trembleraient déjà d’abord pour leur propre sécurité…