Les tensions américano-iraniennes de cette semaine ont été amplifiées par les informations concernant un complot invitant les supplétifs irakiens de l’Iran à attaquer la garnison américaine d’Al Tanf dans l’est de la Syrie, qui commande l’intersection stratégique entre les frontières syro-irako-jordaniennes. Les sources militaires et de renseignement de DEBKAfile, révèlent en exclusivité que le maître de l’intrigue nouée par Téhéran est Qais al-Khazali, chef de la milice irakienne Kataib Hezballah, et qu’il collabore avec une autre milice, l’Asa’ib Ahl Al-Haq.

Cette information, qui est parvenue au chef du commandement américain du CENTCOM, le général de marine Kenneth McKenzie, a poussé Washington à agir. Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, s’est rendu à Bagdad mardi 7 mai, porteur d’un avertissement : les représailles américaines toucheraient le sol iranien et ses bases des gardiens de la révolution, si les forces américaines venaient à être attaquées. Jeudi, le groupe de frappe de l’USS Abraham Lincoln a commencé à naviguer en mer Rouge et le Pentagone a annoncé jeudi le redéploiement des batteries anti-missiles Patriot au Moyen-Orient.

Cette intensification des déploiements menés par les États-Unis ont eu lieu après une conférence de haut niveau, qui s’est déroulée de manière inhabituelle au siège de la CIA à Langley le 29 avril à 7 heures. Elle réunissait la directrice de la CIA, Gina Haskel, et le secrétaire par intérim à la Défense, Patrick Shanahan, le président des chefs d’état-major conjoints, le général Joe Dunford, le secrétaire d’État Mike Pompeo et le directeur national du renseignement, Dan Coats.

Pour l’administration Trump, une attaque iranienne par procuration contre un atout ou un allié américain équivaut à une agression directe du régime islamique, en ce qui concerne le type de réponse américaine. La milice irakienne Kataïeb Hezbollah est une faction du PMU multibranches chiite irakien, qui reçoit ses ordres du général des brigades Al Qods, le général Qassem Soleimani. Les sources militaires de DEBKAfile rapportent qu’au cours des derniers mois, le PMU a concentré des forces de grande envergure dans la province irakienne d’Anbar, à l’ouest de la frontière syrienne. Cela a donné au maître à comploter de Téhéran, Qais al Khazali, un accès facile à son objectif et au calcul du temps qu’il faut pour bien préparer une frappe. L’Iran lui a également fourni un arsenal multifonctionnel de missiles. Ils comprennent les missiles Fateh 110 qui ont une portée de 300 km; Zelzal 2 et Zelzal 3 pouvant atteindre des cibles situées à des distances respectives de 150 km et 210 km; et des missiles balistiques à courte portée Zulfigar qui ont une portée de 1.000km.

Cet arsenal de missiles offre au chef supplétif pro-iranien plusieurs options pour frapper des cibles américaines hors d’Irak à travers le Moyen-Orient – au lieu ou en plus de l’opération projetée contre Al Tanf.

Pour contrer les préparatifs iraniens, les Américains ont déployé : des bombardiers B-52 sur la base aérienne d’Al-Udaid au Qatar; plusieurs avions furtifs F-35A à destination de la base Al-Dhafra aux Émirats arabes unis ; et ordonné à l’USS Abraham Lincoln avec son groupe de frappe de prendre position dans la mer Rouge.

 11 mai 2019 @ 11:59 Diane Shalem Proxy irakien de l’ Iran , PMU , patriotes américains, la tension américano-iranien , USS Abraham Lincoln

Adaptation : Marc Brzustowski

US ready to go for Iran’s Guards bases if Iraqi Shiite proxies attack Al Tanf garrison