Les États-Unis ont discrètement gelé leur aide à l’Autorité palestinienne, ont affirmé plusieurs sources à i24NEWS.

« Nous croyons savoir que le financement américain en Cisjordanie et à Gaza est gelé en attente d’une révision administrative », a déclaré un collaborateur du Comité des relations internationales du Sénat à i24NEWS.

Ce gel intervient quelques mois après que le Congrès américain ait adopté la loi « Taylor Force Act », visant à contraindre l’Autorité palestinienne à mettre fin à sa politique consistant à payer des salaires aux terroristes emprisonnés en Israël et aux familles des terroristes morts.

La loi stipule que l’aide américaine à la Cisjordanie et à Gaza « qui profite directement à l’Autorité palestinienne » soit suspendue à moins que le Secrétaire d’Etat certifie que l’Autorité palestinienne remplit quatre conditions dont la fin des paiements de salaires aux terroristes, l’abolition des lois autorisant ce genre de paiements, « des mesures concrètes » pour mettre fin au terrorisme palestinien et finalement la condamnation publique du terrorisme.

Nommé en l’honneur de l’officier de l’armée américaine tué par un terroriste palestinien lors d’une attaque au couteau alors qu’il visitait Israël en mars 2016, le projet de loi « Taylor Force Act » a été adopté le 23 mars 2018.

Selon des analystes d’i24NEWS, le bureau de l’USAID en Cisjordanie et à Gaza – l’agence américaine de développement international – n’a donc pas reçu son budget pour l’année fiscale à venir et n’a donc pas été en mesure de lancer des appels d’offres.

Ce gel a entraîné la suspension de certains programmes gérés par des agences internationales dont notamment les opérations de déminage en Cisjordanie chapotées par HALO Trust, dont l’un des représentant a affirmé à i24NEWS que les États-Unis avaient cessé de transférer des fonds à la fin du mois de mai, créant un déficit important.

Un responsable palestinien a par ailleurs confirmé ces rapports, affirmant que l’administration Trump avait déclaré à l’Autorité palestinienne à la mi-janvier 2018 qu’elle réexaminait son budget d’aide palestinien.

Il a déclaré que les Etats-Unis avaient informé l’Autorité palestinienne après la réunion d’urgence de l’Organisation de la coopération islamique à Istanbul à la mi-mai, organisée pour protester contre le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem et la situation à Gaza.

Les États-Unis étaient, jusqu’à présent, le plus grand bailleur de fonds de l’Autorité palestinienne. Bien que les USA n’aient pas fourni d’aide budgétaire directe à l’Autorité palestinienne, ils ont fourni des fonds considérables pour des projets humanitaires en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, ainsi que pour l’UNRWA, l’agence palestinienne des Nations Unies pour les réfugiés.

Le budget total de l’aide demandé par le Département d’État pour les exercices 2018 et 2019 s’élevait à 215 millions de dollars par an pour des projets visant à stimuler l’économie palestinienne, à développer les infrastructures et à renforcer les capacités institutionnelles.

La suspension de cette aide signifie que le secrétaire d’État n’a pas certifié que l’Autorité palestinienne avait pris les mesures exigées par la loi « Taylor Force Act ». Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ayant qualifié le paiement des salaires aux terroristes comme une « responsabilité sociale ».

L’Autorité palestinienne a depuis longtemps pour politique de verser des allocations aux terroristes condamnés dans les prisons israéliennes et aux familles des terroristes morts.

En 2017, le budget total des « paiements des prisonniers » s’élevait à 345 millions de dollars, soit la moitié des contributions internationales au budget de l’Autorité palestinienne. Cette allocation est liée à la durée des peines d’emprisonnement des terroristes condamnés, ce qui signifie qu’elle est indirectement liée à la gravité du crime.

L’administration Trump a réduit les paiements américains destinés à l’UNRWA en janvier 2018. L’UNRWA a indiqué que 305 millions de dollars ont été retenus, plongeant l’agence dans sa « plus grande crise financière », l’obligeant à chercher de l’aide auprès d’autres pays.

Le gel de l’aide américaine à la Cisjordanie et Gaza survient dans une période de crise diplomatique sans précédent entre les Etats-Unis et l’Autorité palestinienne, qui boycotte les responsables de l’administration Trump et rejette d’avance le plan de paix israélo-palestinien que les USA envisagent de présenter prochainement.

Ecrit par Eylon Levy, journaliste d’investigation pour i24NEWS. Mohammed al-Kassim, spécialiste du Moyen-Orient pour i24NEWS, a contribué à cet article.
Source :
www.i24news.tv

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