Il est fort improbable que Bassar Al-Assad utilise ses armes chimiques bien que l’envie ne lui manque pas.

Il ne devrait en recourir que si son régime est dos au mur, sur le point de s’effondrer.

Dans cette région, l’utilisation des armes chimiques a eu des précédents.

Le Yémen les a utilisées dans les années 1960, l’Irak de Saddam Hussein en 1988 et 1991 contre les populations kurdes et chiites et enfin la Syrie d’Hafez el-Assad lors du massacre de Hama en 1982.

Difficultés techniques et politiques

L’usage de ces armes pose des problèmes techniques et politiques.

Sur le plan technique, les agents chimiques sont difficilement transportables et, sans expertise, ils peuvent exploser à tout instant.

Cela limite ainsi les déplacements intempestifs sur un champ de bataille en constante évolution.

Les raisons politiques freinent la volonté de Bassar El-Assad d’en découdre rapidement en utilisant l’arme fatale contre les rebelles.

François Hollande vient d’annoncer que l’usage d’armes chimiques légitimerait une intervention militaire en Syrie :

«Je le dis avec la solennité qui convient ; nous restons très vigilants avec nos alliés pour prévenir l’emploi d’armes chimiques par le régime syrien qui serait pour la communauté internationale une cause légitime d’intervention directe».


Victimes en Syrie

Or le président syrien dispose d’une assise politique internationale solide avec le soutien russe et chinois qui risque de lui faire défaut s’il tentait l’aventure de la destruction chimique de son peuple.

Par ailleurs, il tient à la neutralité d’Israël qui, pour l’instant ne réagit pas mais qui engagerait ses forces s’il y avait un risque que les rebelles, Al-Qaida, le Hezbollah voire l’Iran mettent la main sur ces stocks d’armes chimiques.

Barack Obama a lui-aussi mis en garde Bassar el-Assad de ne pas franchir la ligne rouge :

«Jusqu’ici, je n’ai pas donné l’ordre d’intervenir militairement mais si nous commencions à voir des quantités d’armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul».

Le régime syrien a reconnu en juillet la détention de telles armes chimiques mais il a assuré qu’il ne les utiliserait pas contre sa population mais uniquement contre les militaires occidentaux en cas d’attaque contre lui.

Les stocks, évalués à plusieurs centaines de tonnes, datent des années 1970 et sont les plus importants du Proche-Orient.

Il s’agit notamment de gaz sarin, de gaz innervant et de gaz moutarde.

La Syrie a réussi à maîtriser la synthèse des organophosphorés, la dernière génération la plus efficace et la plus toxique des armements chimiques.

Les syriens ont militarisé ces gaz dans des obus, des lance-roquettes, des bombes aériennes et des missiles Scud qui peuvent frapper à distance Israël.


Armes chimiques

Contrôle des stocks d’ADM

Cependant Israël est convaincu que Bassar Al-Assad contrôle parfaitement ses stocks. Le chef d’État-major Benny Gantz a affirmé devant la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense que «pour le moment,

Assad contrôle ses stocks d’armes.

Les syriens sont en train d’accroître les mesures de sécurité pour protéger leurs armes. Selon nos informations, les armes ne sont pas encore passées dans des mains dangereuses, mais cela ne veut pas dire que cela n’arrivera pas.

Ils peuvent les utiliser contre des civils ou les transférer au Hezbollah».

Le chef d’État-major adjoint Yaïr Naveh, a précisé que la Syrie disposait du «plus important arsenal d’armes chimiques du monde» mais que Tsahal avait la possibilité d’attaquer d’éventuels convois qui transporteraient des armes sophistiquées au cas où ils seraient repérés à temps par l’armée israélienne.

En fait Israël estime que la situation en Syrie n’a pas empiré en sa défaveur.

La frontière est calme tandis que les civils et les étudiants continuent à la traverser de manière pacifique.


Général iranien Salar Abnoush

La seule inquiétude pourrait venir d’un dérapage des Gardiens de la révolution iranienne qui, selon le général Salar Abnoush, ont été envoyés en grand nombre en Syrie pour aider à la défense du régime syrien.

Face aux pasdarans et aux troupes d’élite il a expliqué le 27 août 2012 :

«Nous sommes impliqués à ce jour dans la guerre sous tous ses aspects : la guerre militaire en Syrie et la guerre culturelle».


Pasdarans iraniens

Le danger d’une provocation iranienne n’est donc pas exclu mais Bassar El-Assad, en bon stratège, mesure le risque qu’il prend s’il ne contrôle pas ses invités iraniens.

Jacques Benillouche Article original

copyright © Temps et Contretemps

TAGS : Assad Syrie ADM NBC WMD Iran Pasdaran Obama Vecteurs

Hama Halabja Saddam Spores Scud Hezbollah

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires