La toute dernière livraison de documents « top secrets », dans le cadre d’une fuite organisée sur le magazine en ligne The Intercept par l’ancien conseiller de la NSA en fuite, Edward Snowden, et démontrant que les Etats-Unis ont espionné toutes les opérations des forces aériennes israéliennes depuis plus de 18 ans, est au moins aussi intéressante par son calendrier que par les révélations fracassantes qu’elle est censée faire.
Depuis plus de trois ans, ce magazine a publié les fuites organisées par Snowden presque en exclusivité. Cette fois, le mardi 26 janvier, il a diffusé des dossiers mettent en lumière une opération conjointe des services de renseignements américains et britanniques dont le nom de code est « Anarchist ». Depuis bientôt deux décennies, les opérations des forces aériennes israéliennes, principalement s’appuyant sur des drones ont fait l’objet de surveillance et leurs transmissions interceptées par la base des renseignements britanniques des Montagnes de Troodos à Chypre, ainsi que par la base de la NSA de Menwith Hill, au nord de Manchester, en Angleterre.
Le récit de ce magazine comprend certaines exagérations, y compris une déclaration disant que « Les espions américains et britanniques disposaient d’un siège virtuel à l’intérieur du cockpit » des drones et F-16 d’Israël. Il suggérait aussi que les drones d’Israël étaient armés de missiles, ce qui est difficile de présenter comme un grand secret (certains sont au moins aussi puissants que le « Reaper » américain et susceptibles de transporter une bombe d’une tonne).
A un certain point, Israël a agi pour protéger les « liaisons descendantes » de sa flotte de drones vers les quartiers-généraux, de façon à ce que la plupart des infos saisies par les analystes de Troodos apparaissent encryptées ou brouillées et ne sont recueillies que comme la neige en noir et blanc sur un écran de TV.
Le vendredi 29 janvier, le Premier Ministre Binyamin Netanyahu a appelé le Vice-Président Joe Biden et a exigé une explication sur ce qu’Israël considère comme une nouvelle perfidie de son principal allié.
Biden s’est servi de la collaboration de l’Amérique avec les Anglais pour pointer du doigt les quartiers-généraux des communications du gouvernement britannique ( GCHQ) – une organisation similaire à l’Unité 8200 des Renseignements Militaires israéliens.
Ce n’est un secret pour personne que la Grande-Bretagne offre ses services à la NSA américaine en tant « sous-traitante » zélée et productive, sans réel intérêt pour elle-même, d’ordre militaire ou autre, en renvoyant les contenus de vidéos ou d’autres informations prises par les drones israéliens, qui sont relayées vers la « fosse aux lions » des quartiers généraux de Tsahal à Tel Aviv. Les Britanniques remplissent simplement leurs « obligations » de « grande soeur » pour de très bonnes raisons :
En tant que membre principal des « Cinq Yeux » regroupant les organisations des renseignements avec le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni mène de façon très obéissante, chacune des missions de renseignements qui lui est confiée par les Etats-Unis.
En échange, Londres reçoit des données inestimables de la part des renseignements américains sur les menaces intérieures et externes à la Grande-Bretagne, ainsi que de généreux financements pour le MI5, MI6 et les nouvelles technologies employées par le GCHQ. Les Américains partagent des données confidentielles exclusives avec la Grande-Bretagne et ils coopèrent dans de très nombreux domaines des renseignements.
L’indignation d’Israël concernant cet espionnage hostile mené par l’Amérique et la Grande-Bretagne contre ses opérations des forces aériennes et qui, en réalité, est connu depuis des années, détourne l’attention de la question également importante, consistant à savoir pourquoi cette « bombe » de Snowden est larguée en ce moment.
Après avoir déserté la NSA et s’être enfui des Etats-Unis, Snowden a obtenu l’asile politique en Russie. Il vit à Moscou. On peut supposer que les documents qu’il a subtilisé à la NSA soit ont été transmis au Kremlin et aux Renseignements russes, ou , à tout le moins, que leur diffusion sensible a été soumise à leur contrôle.
Aussi, de quelle façon, ces révélations de Snowden servent l’agenda et les intérêts de Moscou, en ce moment?
Deux formes d’intérêts pressants sortent du lot :
1. L’effort militaire russe en Syrie se focalise actuellement avec force sur la tentative de déloger les forces rebelles concentrées dans la bande sud adjointe à la frontière israélienne. Jusqu’à présent, les forces aériennes israéliennes se sont senties libres de bloquer les intrusions ennemies sur cette même bande de territoire et elles comptent sur leur supériorité en matière d’avionique et de mesures de guerre électronique pour déjouer les ingérences russes.
Ce dévoilement de l’Opération Anarchist, en cette période, est destinée à démontrer à Israël que sa supériorité technologique tant vantée n’est qu’un mythe et qu’elle est grandement vulnérable face à l’espionnage américain et britannique. Il est, par conséquent, destiné à être interprété comme un avertissement de Moscou exigeant que les forces aériennes d’Israël restent bien en dehors de l’espace aérien syrien au cours de cette période.
2. Un autre avertissement sous-entendu est dirigé à l’intention de Riyad, trois jours avant la Conférence en vue d’une solution politique pour mettre un terme à la guerre en Syrie, qui s’est ouverte à Genève le 29 janvier, sous l’égide conjointe des Etats-Unis et de la Russie.
Cette conférence dépend beaucoup de son succès auprès des groupes rebelles de l’opposition soutenus par l’Arabie Saoudite et de la façon dont ils joueront la balle. Mais Riyad les a encouragés à commencer les enchères à très haut niveau pour obtenir le maximum.
Moscou a utilisé les dossiers de Snowden pour conseiller vivement à l’Arabie Saoudite de ne pas tomber dans l’erreur de trop compter sur les Forces Aériennes israéliennes, qui restent libres d’opérer en Syrie, pour qu’elles soutiennent ses objectifs, tout comme elle aurait eu tort de s’attendre à ce qu’Israël bombarde le programme nucléaire iranien, alors que l’Etat hébreu a les mains liées par ses prétendus alliés.
Israël ne s’est certainement pas laissé décontenancer par ce « grand déballage » de l’Opération Anarchist, puisque ses organisations militaires et de la Défense sont toujours restées alertées du fait que l’Amérique utilise ses meilleures technologies et ses financements illimités pour rester sur leurs talons.
Bien que l’échec d’Israël à repérer ces interceptions étrangères en temps réel est certainement un sujet d’inquiétudes, une analyse objective et factuelle démontre que les dégâts en termes réels restent très mineurs, pour les raisons suivantes :
1, Les renseignements américains et britanniques ont difficilement pu transférer ces transmissions interceptées à une tierce partie hostile qui les utilise contre Israël.
2. Les opérations menées par les drones israéliens et d’autres types d’engins aériens sont souvent diffusées à l’intention du public par le Bureau du Porte-Parole de Tsahal.
3. Les Américains n’ont pas été en mesure de pirater les missions les plus importantes, secrètes et cruciales, comme le prétend l’instrument de Poutine, Snowden, parce qu’elles sont conduites dans le plus parfait silence-radio. De telles sorties top-secrètes sont autonomes, sans le moindre « retour d’information » ni la moindre transmission à la base. Leurs résultats sont évalués à huis-clos après avoir pris fin et que les engins envoyés sont revenus à leurs bases.
4. Le décryptage ou déchiffrement prend généralement du temps, aussi peut-on supposer que les observateurs américains ont besoin d’au moins une journée, voire plus pour « cracker » cet encryptage, temps au cours duquel les « tuyaux » perdent de leur pertinence au fur et à mesure.
Tout de même et quoi qu’il en soit, l’enregistrement secret des données vidéos provenant des drones et avions de combat israéliens par les services d’espionnage américains et britanniques depuis plus de 18 ans, la surveillance des opérations militaires d’Israël et l’espionnage de toute frappe potentielle (de l’Iran) est une question extrêmement sérieuse. C’est une cause d’alarme pour les services de contre-espionnage israéliens et cela accentue la besoin de resserrer la coordination dans la surabondance d’organismes responsables.
Israel ne s’est certainement pas laissé décontenancer,pas décontenancé!!!! Attention à l’orthographe,M. Le Traducteur.
Quelle est au monde le second pays russe après la Russie ? Israël où tous les millionnaires russes, juifs ou non, ont une résidence secondaire et un compte bancaire, donc si Poutine a quelque chose à dire à BN il lui téléphone ou appelle Libermann ou Shtaranski en russe. Pas besoin de Snowden… Qui parle de théories de la conspiration ?
La Poutinomanie est aussi risible que si Israël avait la moindre intention d’intégrer l’empire. L’échange équitable a été possible parce que l’ex-URSS était en situation de faiblesse. La Russie fonctionne en autocratie où un noyau dur d’amis de Poutine contrôle l’avenir de tout un pays, ses hydrocarbures et ses projets de gazoducs. Dans ces conditions, Poutine n’a pas plus l’intention de partager l’équilibre au Moyen Orient avec Israël que celle d’installer une démocratie à Damas et à Téhéran. Il fonctionne sur le mode du fait accompli et les Poutinomaniaques exigent d’Israël que l’Etat Hébreu se contente de ramasser les miettes de l’empereur. Un peu de dignité que diable. Invités à jouer aux échecs, ces messieurs pensent juste avoir trouvé un meilleur meilleur copain qu’Obama. Enfantillages.
D’ailleurs vous semblez le dire vous même : pour vous Israël est le « second pays russe », pas le premier Etat Hébreu!
Et « c’est simple comme un coup de fil ». Une bonne désintoxication en matière de publicité limite-mensongère semblerait s’imposer.
Tout ça pour dire qu’il semble y avoir un énorme malentendu susceptible de provoquer d’énormes désillusions par la suite. Poutine est venu donner un énorme coup de main à son vassal, Bachar, menacé d’être éjecté par le Front al Nusra. Bachar n’a jamais été capable de s’en sortir seul et a d’abord fait appel aux pires ennemis d’Israël, l’Iran et le Hezbollah. Ce dernier a bien l’intention, sous les ordres de l’Iran d’ouvrir une nouveau front sur le Golan. Le Sud Syrien vient de retomber entre ses mains. Israël a pour mission de s’assurer que ses frontières ne tombent pas entre les mains du Hezbollah/Iran et que sa sécurité ne soit pas plus endommagée, à la faveur de l’aide russe à Assad. L’établissement d’une « coordination » Moscou-Jérusalem n’a jamais signifié une « alliance » et encore moins des « intérêts communs », même s’il y en a, du moins tant que les alliés des Russes seront Hezbollah et Iran. Il s’agit juste d’éviter les « malentendus » qui, vue la couleur du maillot des alliés des Russes sont réellement susceptibles de survenir, Russes et Israéliens risquant, à cause d’eux, de se tirer dessus. De là, certains ont allègrement enjambé le pas : Poutine veillerait sur la « sécurité d’Israël », tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes et on serait enfin débarrassés d’une alliance stratégique devenue oppressante, celle de l’Administration Obama. Ca s »‘appelle mettre la charrue avant les boeufs. C’est à Israël de veiller sur sa propre sécurité, y compris si et quand Poutine se retrouverait dans un tel imbroglio qu’il laisserait faire ses nouveaux amis pour ne pas les perturber. Maintenant Snowden vivant à Moscou sort un scoop qui fragilise des relations entre alliés : Israël, GB, USA. Mais éclaircir à quoi sert ce scoop serait de la « théorie de la conspiration »? Non, monsieur, c’est Snowden lui-même qui dit que la NSA conspire et il le dit depuis qu’il a pris la poudre d’escampette pour Moscou.
A la prochaine génération il n’y aura plus de russes en Israël mais que des israéliens. Leurs enfants seront des sabras qui n’en auront plus rien à faire de la Russie…
pas idiots ces israeliens: les US en sont pour leurs frais !