Un reportage exclusif du Yediot révèle que l’agence de renseignements d’Israël, le Mossad, est au beau milieu de luttes internes et en pleine agitation, à la suite du choix de Netanyahu pour un candidat externe dans la course pour le poste de Chef du Mossad. 

L’agence d’espionnage israélienne, le Mossad, connaît une forte agitation interne, après la révélation du nom du candidat préféré de Netanyahu pour le poste de chef de l’agence, Ido Nehushtan, le 16ème chef des forces aériennes d’Israël, selon un reportage exclusif du Yedioth Aharonot, ce dimanche.

Nehushtan est sur le point de remplacer le chef actuel de l’agence, Tamir Pardo qui doit terminer son mandat en janvier.

Une source ayant une connaissance intime de la course lancée pour le poste de chef du Mossad a déclaré au Yedioth que le nom de Nehushtan était tombé dans le chapeau, en vue d’être désigné le chef du Mossad, il y a un mois, par un responsable proche de Netanyahu. Ce responsable a prétendu que Nehushtan allait « très vraisemblablement battre les trois autres candidats provenant de l’intérieur de l’agence : Rami Ben-Barak, Yossi Cohen et l’actuel adjoint du chef du Mossad, N’. 

Netanyahu n’a terminé le second cycle d’interviews avec les trois candidats que la semaine dernière. On rapporte que ces entretiens ont été, à la fois, longs et hautement détaillés, au cours desquels chaque candidat a décrit sa vision du monde et son plan pour l’avenir du Mossad.

Si Nehushtan est effectivement nommé à cette position, ce mouvement de révolte va probablement déclencher une vague de départs en retraite et de protestations au sein de l’organisation, alors que ce geste va probablement être perçu comme une motion de défiance au sein de l’agence de renseignements – qui est directement subordonnée à Netanyahu.

 

Netanyahu and Nehustan (Photo: Amit Shabi)
Netanyahu et Nehustan (Photo: Amit Shabi)

 

« Il est vrai – que c’est aussi irrespectueux que scandaleux. C’est une véritable gifle au visage pour nous », a déclaré un responsable important ayant des liens approfondis au sein des services de renseignements. « Avec tout le respect qu’on doit à Nehushtan et à ses aptitudes éprouvées de management, à son mandat parfaitement réussi en tant que chef des Forces aériennes, il n’est pas familier avec 99% des activités et procédures au sein du Mossad ».

Le responsable important a ajouté : « Il est difficile de comprendre pourquoi le Premier Ministre voudrait disqualifier des candidats qu’il a lui-même longtemps perçu comme parfaitement aptes à ce poste et qui se sont tous élevés dans les rangs de l’agence de renseignement et ont commandé des opérations et des campagnes en son sein depuis des décennies ».

« Ils connaissent les tenants et aboutissants, pourquoi préférerait-il à leur place un candidat externe sans connaissance du type d’opérations couvertes et secrètes que nous menons?  » a conclu ce responsable.

Nehushtan (58 ans) a été désigné commandant de la force aérienne au cours du mandat d’Ehud Olmert en tant que Premier Ministre et c’est lui qui a commandé cette force aérienne au cours de l’opération Plomb Durci (2008-2009).Il a continué à tenir ce poste au cours du second terme de Netanyahu et s’est retiré en 2012.

La candidature de Nehushtan intervient comme une surprise, puisque, à la différence de la police, le Mossad n’est pas impliqué dans aucun scandale et ne s’est jamais fourvoyé dans une telle agitation qui requerrait une candidature extérieure pour y mettre bon ordre. Il a été question de candidatures externes ici ou là, essentiellement d’anciens Généraux de Tsahal, mais la ligne prévalente est que le chef suivant du Mossad devrait provenir de l’intérieur des rangs de l’agence.

 

Les candidats internes

Les trois principaux candidats pour le remplacement de Pardo se sont élevés au sein du Mossad. Rami (Ram) Ben-Barak a srvi dans la légendaire unité des Sayeret Matkal de Tsahal et a ensuite occupé un poste dans la division Keshet du Mossad, qui a en charge la traçabilité des ennemis, les installations d’entrée et le recueil de renseignements.

On pense que Ben-Barak serait le protégé et le dauphin de Pardo. En 2010, le chef de l’époque, Meir Dagan l’a choisi en tant qu’adjoint et cette année, il a été nommé Directeur-Général au Ministère Stratégique et des Renseignements par le ministre du moment, Yuval Steinitz.

Le second candidat est Yossi cohen, qui a servi en tant que chef de la nouvelle unité révolutionnaire du Mossad, la Division Tzomet et il a remporté le Prix de la Sécurité d’Israël pour l’ensemble des opérations secrètes qu’il a dirigées.

Cohen est ensuite devenu le Dirigeant de Tzomet et le chef-adjoint du Mossad. En août 2013, il a été désigné par Netanyahu en personne, au poste de conseiller national pour la Sécurité et il est depuis devenu un proche confident du Premier Ministre.

N’, l’actuel chef-adjoint du Mossad, s’est aussi élevé au sein des rangs de la division Keshet, il a servi en tant que chef de la division Technologique du Mossad et il est perçu comme responsable des principales avancées technologiques en constante augmentation, pour l’organisation.

On doit aussi rappeler que parmi les 11 chefs du Mossad qui ont occupé ce poste jusqu’à présent, six d’entre eux proviennent de l’intérieur même de la communauté des renseignements, alors que cinq proviennent de l’armée.

en

Ronen Bergman, Yedioth

Publié le : 29.11.15, 10:10 / Israel News

ynetnews.com

 

Adaptation : Marc Brzustowski.

NDLR : sur ce sujet sensible, il est quasi-impossible d’émettre une hypothèse qui expliquerait un tel choix. Les trois autres palmarès des candidats sont d’un niveau exceptionnel. A lafin des années 1990, on a reproché à Netanyahu son autoritarisme et sa mainmise désastreuse sur certaines opérations (dont la vraie-fausse élimination  de Khaled Mesha’al à Amman). Cela dit, on se souvient qu’Ido Nehushtan s’est toujours opposé aux bavardages concernant le nucléaire iranien ou son éventuel bombardement. Il rappelait qu’on connaissait l’existence d’Osirak, chez Saddam Hussein, des années avant son éradication par les forces aériennes de Tsahal. Il a toujours affirmé que l’Air force israélienne a les moyens de réaliser la mission si on le lui demande. Certains chefs du Mossad, en revanche, comme Meir Dagan, se sont ouvertement opposés à une telle éventualité et ont mené campagne vent debout contre Netanyahu. Est-ce de ce côté qu’il faut chercher des dissensions dans les rangs et la recherche d’un homme proposant une vision « globale »? On aimerait que les circonstances et la permanence de dangers existentiels congédie toutes les rivalités de coulisse pour parvenir à un consensus, mais les enjeux sont tels qu’il est courant que la concurrence soit aussi élevée… 

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