ERBIL (Kurdistan 24) – Le Parti de la liberté du Kurdistan iranien (PJAK) a annoncé vendredi l’arrestation d’un présumé agent iranien près de la ville de Pirde, dans la région du Kurdistan, présumé assigné au recueil d’information et à l’assassinat de dirigeants du parti d’opposition kurde.

Des membres du PJAK ont capturé l’agent le 4 juillet à Pirde, au sud de la province d’Erbil, selon une déclaration du parti. Il a notamment accusé le suspect d’être un espion cherchant à affaiblir la réputation du parti et d’être un « possible assassin ».

Le parti a déclaré que l’homme « avait l’intention de transmettre des informations aux services de renseignements iraniens » et « en plus de l’espionnage », avait également pour objectif de « causer de l’anxiété et des querelles internes parmi les Peshmergas et les membres du parti ».

Il convient de noter que tous les groupes d’opposition kurdes iraniens appellent leurs combattants « Peshmerga » et qu’ils se distinguent des forces de défense officielles de la région du Kurdistan.

Mardi, le PJAK a publié une vidéo indiquant qu’il s’agissait d’une cassette de confession du présumé espion. Dans cet article, l’homme reconnaît qu’il est membre des unités iraniennes Basij, une force volontaire qui est une branche du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI). Il semble également corroborer les allégations portées contre lui.

« Moi, Mohammed Mokhtari, j’ai rejoint le Basij [IRGC] à l’âge de 11 ans », a déclaré l’homme dans la vidéo. Il ajoute qu’il a été « strictement formé et éduqué » aux techniques de manipulation psychologique « à l’institut Shahid Fahmida des services de renseignements iraniens ».

«Les services de renseignement iraniens m’ont envoyé directement au PJAK le 5 juin 2018 pour deux raisons : provoquer de l’anxiété, des conflits psychologiques entre les Peshmergas du PJAK et affaiblir leur intérêt pour le parti. À la fin de la mission, j’aurais dû assassiner d’importants commandants du PJAK. »

Selon l’homme, il aurait «reçu l’ordre de s’enfuir vers la base irakienne ou iranienne la plus proche» une fois la mission terminée. Le CGRI a donné à Mokhtari des centaines de dollars pour porter «atteinte» au PJAK, laissant ainsi entendre que l’homme avait infiltré les rangs du groupe.

« On m’avait promis plus après la mission. »

Cette annonce intervient alors que des affrontements meurtriers ont éclaté cette semaine entre des soldats du CGRI et divers groupes d’opposition kurdes dans les provinces iraniennes de Kermanshah (Kermashan) et de l’Azerbaïdjan occidental. L’Iran a  réagi  à la perte de plusieurs membres de son armée par un bombardement intensif des positions présumées des différents groupes.

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Le PJAK est un parti politique kurde créé au Kurdistan iranien (Rojhilat) en 1991 par Ali Qazi, fils de Qazi Mohammed, qui fut le premier président de la République du Kurdistan de Mahabad, de courte durée, en 1945.

Les combattants du PJAK aident les forces des Peshmerga de la région du Kurdistan le long des fronts de Kirkouk et de Bashiqa depuis 2014. Ils ont également joué un rôle essentiel dans la défense du sud d’Erbil à Pirde lorsque l’armée irakienne et les milices soutenues par l’Iran ont attaqué des positions kurdes en octobre 2017.

En août 2018, les forces de sécurité iraniennes ont arrêté deux combattants du PJAK Peshmerga et ont diffusé leurs aveux à la télévision publique.

Les deux membres du PJAK – Hoshmand Alipour, de Sardasht, et Mohammed Ostadqader, de la ville de Saqqez – ont été arrêtés le 3 août 2018 et accusés d’avoir planifié des attaques dans les provinces du Khuzestan et du Kurdistan.

Les deux sont toujours en prison et ont été torturés par le gouvernement iranien, selon des sources du PJAK.

Édité par Karzan Sulaivany

(Kosar Nawzad a contribué à ce rapport)