Ils sont partout. À tous les coins de rue, dans toutes les villes de France, menaçant la paix sociale, la sécurité nationale, la stabilité géopolitique, la santé économique, le vivre-ensemble, le progrès, la démocratie, la liberté, les valeurs de la République. Eux, les fachos, les réacs, les populistes, les beaufs, ces émissaires du Malin bêtes à manger du foin, qui philosophent devant les comptoirs ou derrière leur écran HD, régurgitant leur aversion de l’islam au moindre attentat, tels des cancres turbulents qui n’auraient toujours pas assimilé leur petit manuel de bien-pensance: pas d’amalgame, ne pas stigmatiser.

«La multiplication des phobies dans le discours médiatique témoigne d’une psychiatrisation du débat public», expliquait dans une récente interview Mathieu Bock-Côté, faisant référence aux notions fourre-tout de «xénophobie» et d’«islamophobie», déclamées à foison par la bonne parole parisianiste pour mieux nous culpabiliser de notre prétendue intolérance. Dans un même ordre d’idées, on remarquera que les terroristes sont forcément «déséquilibrés», ce qui excusera au moins partiellement leurs dérives. Il est interdit de mélanger islam et islamiste. En revanche, il est fortement recommandé de confondre populaire et populiste, épithètes à claques d’une plèbe dégoulinante de préjugés aux basses préoccupations identitaires.

«Dès qu’aujourd’hui, on veut lier le présent avec le passé, on est réactionnaire. Donc on est réac, donc on est facho, donc on est vichyste, donc on est pétainiste, et donc c’est Adolf Hitler…», ironise Michel Onfray, intronisé par les vigies de la presse grand manitou de la réac-attitude, quoique sérieusement concurrencé par Alain Finkielkraut, qui a l’outrecuidance de considérer que: «Les hommes ne sont pas interchangeables. Il y a des mondes, il y a des civilisations». Fichtre! Plaignez-vous des concessions élastiques accordées à la communauté musulmane, étonnez-vous que le ramadan devienne plus médiatisé que les fêtes catholiques, que les crèches de Noël soient contestées, que l’islamophobie soit un fléau prioritaire tandis que 80% des profanations touchent des lieux de culte chrétiens dans l’indifférence générale, et vous serez taxé de réac.

Déplorez la mise en quarantaine du latin et du grec et l’incitation à l’enseignement de l’arabe, pointez les méfaits d’une l’immigration de masse trop nombreuse pour être intégrée, et vous serez traité de facho – surtout par ceux qui vivent dans les beaux quartiers. Soutenez, comme Malek Boutih, que certaines banlieues génèrent des «robinets à haine» et vous serez combattu jusque dans votre propre camp.

Si, en prime, vous faites du mauvais esprit gaulliste en affirmant que «Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne», ça risque de barder sévère pour votre matricule. Et à moins d’être le Dalai-Lama, qui bénéficie d’une dérogation spéciale délivrée par la police de la pensée, il ne vous est pas permis de suggérer qu’il y a «trop de migrants».

À la tête de la DGSI, Patrick Calvar croit inéluctable «une confrontation entre l’ultra-droite et le monde

musulman». Le spectre d’une hypothétique guerre civile embrase les fantasmes d’une frange de la fachosphère et les craintes de l’opinion, à mesure que les actes terroristes frappent le territoire. La barbarie islamiste a précipité dans le rouge sang le seuil de saturation des Français, déjà bien entamé par moult revendications communautaristes, voiles, burqa, hallal, mosquées, prières de rue, zones de non-droit…

Le piège de la réacophobie s’est refermé sur ses instigateurs. À force de d’orienter le débat sur le registre de l’affect, de la mièvrerie, de la moraline, de diaboliser la France anonyme qui fait de la résistance, de se contenter de cautériser les plaies avec des petites bougies, de célébrer la diversité arrogante, de toiser les encombrants Français de souche, d’achever de ridiculiser leur Histoire en souhaitant convier des rappeurs à commémorer Verdun, d’instaurer un état d’urgence de pacotille, d’enrubanner le tout de repentance lacrymale, ils ont attisé une rage ravalée de longue date. Celle de citoyens qui ne se sentent plus chez eux, qui souffrent de voir leur culture lacérée, qui assistent à la «nullitude», voire la complaisance, des mainates aux manettes leur resservant le psittacisme niais du «ça n’a rien à voir avec».

Les Français en ont assez de l’aveuglement des gouvernements successifs, de l’idéologie irresponsable des uns, du clientélisme sirupeux des autres, du prétexte bidon de ne pas vouloir «faire le jeu du FN» justifiant leur immobilisme.

C’est cette pusillanimité de l’État qui a stimulé, depuis trente ans, tant l’essor du FN que celui du fanatisme. De même que la violence engendre la violence, la radicalisation enfante la radicalisation, tel un principe de survie. La cohésion nationale chantée sur tous les tons par son fossoyeur en chef, François Hollande, n’est plus qu’une chimère pour les grand-messes du 20 heures.

Si être réac, c’est exiger le respect de la nation et de son patrimoine, un langage de vérité, des actes structurants, des décisions courageuses, une France revigorée, une fierté retrouvée, alors ainsi-soit-il.

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Suzanne Soued Ben Avraham

Il suffit de visionner avec horreur la décapitation publique, en Arabie Séoudite, d’une femme « qui résiste » à son sort (ce qui rend l’exécution plus difficile et plus bouleversante) , pour comprendre qu’il n’y a guère de différence entre Islam et islamisme. Tant que des mœurs barbares subsisteront dans des pays que nous acceptons comme « décents », « amis », « alliés », et que nous fermerons les yeux sur ce qu is’y passe, les choses ne feront qu’empirer dans notre monde occidentale soi-disant civilisé.