Après la visite de Zarif, les troupes du Hezbollah se retirent de Zabadani, lors de leur première retraite au cours de la Guerre en Syrie. 

 

 

Un convoi de deux cents camions d’une longueur de plus d’1, 5 km a commencé à évacuer les positions syiriennes et du Hezbollah, autour de la ville stratégique de Zabadani, à 30 kms à l’Ouest de Damas, au petit matin de jeudi 13 août. Ce recul, après avoir échoué à briser l’étau rebelle sur cette ville, au cours de longues semaines d’un combat féroce, marque la première fois où le Hezbollah bat en retraite, sur le champ de bataille d’une confraglation majeure en Syrie, selon les sources des renseignements militaires.

Ce contingent est le premier des 8.000 hommes de troupe du Hezbollah combattant en Syrie depuis trois ans à quitter le champ de bataille et à retourner chez lui au Liban. Ce retrait fait suite aux instructions données par Mohamed Javad Zarif, le Ministre iranien des affaires étrangères en visite au Liban, après sa rencontre avec le Chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah à Beyrouth, mardi et avec le Président Bachar al Assad à Damas,

Ce retrait semblait inévitable, à la lumière de l’échec des combattants du Hezbollah à réaliser une percée dans les défenses érigées par les rebelles barricadés à Zabadani, dirigés par le groupe radical islamiste Ahrar al-Sham. Même les forces d’élie Radwan du Hezbollah, conçues pour conquérir la Galilée israélienne, que Nasrallah a déployé là , il y a deux semaines, n’a pas réalisé la moindre avancée.

Selon nos sources militaires, le convoi du Hezbollah rapatrie de Syrie environ 1.000 combattants et un important volume de matériel lourd, dont des véhicules blindés transport de troupe, divers types de roquettes, d’artillerie lourde et des caisses pleines de munitions.

L’extension d’un cessez-le-feu de 48 heures, autour de Zabadani et de deux autres villages syriens jusqu’au samedi 15 août, annoncé ostensiblement pour servir à l’évacuation des rebelles blessés de Zabadani et réapprovisionner la ville assiégée en nourriture et en eau – a été arrangée de façon à offrir au Hezbollah suffisamment de temps pour organiser sa retraite.

L’ensemble des performances du Hezbollah au combat sur les autres fronts de guerre syriens, tels que les Montagnes de Qalamoun sur la frontière libanaise et la ville de Dera’a, dans le Sud-Syrien, n’est guère plus brillant. La plupart des experts militaires lui accorde une évaluation se situant entre « moyenne à moindre ».

Savoir si la milice supplétive libanaise de l’Iran va poursuivre le désengagement de ses forces hors de Syrie dépend énormément des décisions prises en coulisses auxquelles pourront se résoudre les Etats-Unis, la Russie et l’Iran, au cours de leur dernière initiative conjointe en vue de faire en sorte que l’intensité de la guerre en Syrie baisse progressivement.

Sans entrer dans les explications, Zarif l’a livré brutalement à Nasrallah et Assad : tout comme vous faisiez confiance à l’Iran aupravant, croyez-nous une fois encore que nous veillons sur vos intérêts dans les décisions que prennent les grandes puissances pour mettre un terme à la guerre en Syrie.

Le chef du Hezbollah n’a pas d’autre choix que d’obéir à ses maîtres de Téhéran. Assad dispose de plus d’options et sa réponse doit encore survenir. En plus de quatre ans de combats de grande envergure, le dirigeant syrien s’est avéré suffisamment rusé et tenace pour constamment retourner des défaites militaires en poids politique accru.

Le Secrétaire d’Etat John Kerry a donné aux efforts du Ministre iranien des Affaires étrangères une sorte de vote de confiance appuyé, lorsque, le 11 août, il a annoncé aux journalistes : « Je viens juste de recevoir des nouvelles aujourd’hui de la part de mon homologue d’Iran. Il se trouve dans une réunion à Beyrouth avec des responsables du gouvernement. Et savez-vous où il se trouvait le week-end dernier? Il était au Koweit et au Qatar pour tendre la main à ces pays. Allons-nous tourner le dos à la possibilité que Rouhani et Zarif puissent en fait vouloir essayer une approche différente? ».

De façon caractéristique, Kerry a dissimulé l’essentiel des cartes qu’il a redistribuées :

1. Les excursions de Zarif ne cherchent pas à mener une « approche différente », mais font partie d’une mission globale visant à trouver une solution à la guerre en Syrie.

2. Cette mission lui a été confiée conjointement par Washington et Moscou, ce que Kerry est un peu gêné de devoir admettre ouvertement, parce que cela confirmerait l’élection de l’Iran par l’Administration Obama au rang de puissance régionale majeure.

3.  Il a omis de mentionner la longue conversation de Zarif avec le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui attestait lourdement de ce qu’est, en réalité « l’approche différente » de Téhéran.

 

DEBKAfile  Reportage Exclusif 13 août 2015, 8:16 PM (IDT)

Source : debka.com

Adaptation : Marc Brzustowski.

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