En direct, l’intégrale du discours de lundi matin à l’AIPAC

Dans son discours devant le lobby américain pro-israélien, l’AIPAC, le Premier ministre Binyamin Netanyahou a déclaré: « Je viens de Jérusalem, notre capitale unie et indivisible, pour parler devant le Congrès. On n’a jamais autant parlé d’un discours qui n’a pas encore eu lieu. Le but de ce discours n’est pas de montrer un manque de respect envers le Président Obama, qui a fait énormément pour mon pays. Je suis reconnaissant pour son soutien et vous devez l’être aussi. Je ne suis pas non plus venu pour me mêler des affaires internes américaines. Israël a toujours su compter sur les Etats-Unis, qu’ils soient dirigés par les Républicains que les Démocrates »

« Le peuple juif a longtemps été incapable de se défendre. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Aujourd’hui, le peuple juif se bat et se défend. Dans la région où nous vivons, le faible ne survit pas. Aujourd’hui, Israël n’est plus silencieux, il fait entendre sa voir. C’est cette voix, qu’en tant que Premier ministre de l’Etat d’Israël, je vais faire entendre devant le Congrès. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à la survie de mon pays. Israël a su agir seul par le passé, malgré le désaccord des Etats-Unis. Ce fut le cas lorsque Menahem Begin décidé de bombarder Osirak, ce fut le cas lorsque Ariel Sharon lança l’opération Bordure protectrice », a rappelé le Premier ministre.

Et de conclure: « Mais notre alliance est forte, notre amitié résistera. Car les Etats-Unis et Israël sont plus que des alliés. Nous sommes une famille. Nous partageons les mêmes valeurs, le même destin »

L’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) est un groupe de pression né en 1951 aux États-Unis. Représentant un réseau de plus de soixante-dix organisations, l’AIPAC est une organisation qui penche plutôt à droite. Son but : soutenir Israël en particulier dans son conflit avec les États arabes de la région, ainsi que défendre l’idéologie sioniste. L’AIPAC compte, selon ses propres indications en 2011, 100 000 membres et 165 employés. elle dispose d’un budget annuel de 45 millions de dollars. Selon le New York Times, il s’agit du « groupe d’intérêt général le plus influent affectant les relations des États-Unis avec Israël ».

Ci-dessous le texte intégral

 

 

 

Je vous remercie. Wow, 16000 personnes. Y a t-il des gens dans la salle de Californie ? Floride ? New York ? Ce sont les plus probables. Des gens du Colorado ? D’Indiana ? Je crois avoir compris là…. Du Montana ? Du Texas ?

Vous êtes ici en nombre record. Il y a des gens ici des deux côtes, de tous les endroits de ce grand pays. Vous êtes ici à un moment critique. Vous êtes ici pour dire au monde que les informations sur la fin des bonnes relations entre les Etats-Unis et Israël ne sont pas seulement prématurées… Elles sont tout simplement fausses !

Vous êtes ici pour dire au monde que notre alliance est plus forte que jamais. 

Et grâce à vous et à des millions de personnes comme vous à travers ce grand pays, ces relations vont devenir encore plus fortes dans les années à venir.

 

Merci Bob Cohen, Michael Kassen, Howard Kohr et tous les dirigeants de l’AIPAC. Merci pour votre infatigable travail, pour votre dévouement dans le but de renforcer les relations entre Israël et les Etats-Unis.

Je tiens à remercier tout particulièrement les membres du Congrès, les démocrates et les républicains. J’apprécie profondément votre soutien indéfectible à Israël, année après année. Vous avez notre immense gratitude.

Je souhaite la bienvenue au président Zeman de République Tchèque. Président, Israël n’oublie jamais ses amis. Et les Tchèques ont toujours été des fidèles amis d’Israël, du peuple juif, de l’époque de Thomas Masaryk à la création du sionisme. 

Vous savez, Monsieur le Président, quand je suis entré dans l’armée israélienne en 1967, j’ai reçu un fusil. Ce fusil tchèque était l’un des fusils que nous aviez donné quand nous en avions besoin en 1948. Je vous remercie d’être ici aujourd’hui.

Ici aussi se trouvent deux grands amis d’Israël, l’ancien Premier Ministre de l’Espagne José Maria Aznar, et l’ancien Ministre canadien des Affaires Etrangères John Baird. Merci à vous deux pour votre soutien indéfectible. Vous êtes de vrais champions d’Israël, et vous êtes aussi des champions de la vérité.

Je tiens également à saluer l’ambassadeur américain en Israël, Dan Shapiro, pour votre amitié authentique, Dan, et pour l’excellent travail que vous faites en représentant les États-Unis dans l’État d’Israël.

Et je tiens à saluer les deux Ron. Je tiens à remercier l’ambassadeur Ron Prosor pour le travail exemplaire qu’il fait à l’ONU dans un forum très difficile. Et je tiens à saluer l’autre Ron, un homme qui sait réagir aux coups de chaud, l’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, Ron Dermer. Ron, je ne pourrais être plus fier de vous en tant que représentant d’Israël à Washington.

Et enfin, je tiens à saluer ma femme, Sara, dont le courage dans l’adversité est une inspiration pour moi. Sara divise son temps en tant que psychologue pour enfants, que mère aimante, et avec ses fonctions publiques en tant qu’épouse du premier ministre. Sara, je suis si fier de t’avoir ici avec moi aujourd’hui, de t’avoir toujours à mes côtés.

Mes amis, je vous transmets les salutations de Jérusalem, notre capitale indivisible et éternelle.

Et j’apporte aussi ici des nouvelles dont vous n’avez pas entendu parler. Vous savez, je vais parler au Congrès demain.

 

Vous savez, on n’a jamais autant écrit sur un discours qui n’a pas été donné ! Et je ne vais pas vous parler aujourd’hui de la teneur de ce discours, mais je tiens à dire quelques mots sur le but de ce discours.

D’abord, permettez-moi de préciser ce dont mon discours n’est pas le but. Mon discours ne vise pas à manquer de respect au président Obama ou à son staff. J’ai beaucoup de respect pour eux.

J’apprécie profondément tout ce que le président Obama a fait pour Israël, la coopération en matière de sécurité, le partage de renseignements, le soutien à l’ONU, et bien plus encore, des choses dont, en tant que Premier Ministre de l’Etat d’Israël, je ne peux dévoiler car cela relève des confidences entre un Président américain et un Premier Ministre israélien. Mais sachez que je suis profondément reconnaissant de ce soutien, et vous devez aussi l’être.

Mon discours n’est pas destiné à injecter Israël dans le débat partisan américain. Une raison importante pour laquelle notre alliance a augmenté en force décennie après décennie, c’est qu’elle a été défendue par les deux parties et cela doit rester ainsi.

Les présidents démocrates et républicains ont travaillé ensemble avec des amis des deux côtés du Congrès, pour renforcer Israël et notre alliance. Ils ont fourni à Israël une aide militaire généreuse et les dépenses de défense antimissile. Nous avons vu l’importance de ces dépenses l’été dernier.

En travaillant ensemble, ils ont fait d’Israël le premier partenaire de libre-échange avec l’Amérique il y a 30 ans et son premier partenaire stratégique officiel l’année dernière.

Ils ont soutenu Israël pour se défendre en temps guerre et dans nos efforts pour parvenir à une paix durable avec nos voisins. Travailler ensemble a rendu Israël plus fort; travailler ensemble a rendu notre alliance plus forte.

Et c’est pourquoi la dernière chose dont quiconque se soucie en Israël, la dernière chose que je voudrais, c’est pour Israël de devenir une question partisane. Et je regrette que certaines personnes ont mal perçu ma visite ici cette semaine. Israël a toujours été une question bipartisane.

Israël doit toujours rester une question bipartisane.

Mesdames et Messieurs, le but de mon discours au Congrès demain est de prendre la parole au sujet d’un accord potentiel avec l’Iran qui pourrait menacer la survie d’Israël. L’Iran est le principal sponsor du terrorisme dans le monde. Regardez ce graphique. Regardez cette carte. Ce que vous voyez sur ce mur, ce sont les entraînements de l’Iran, son armement, l’envoi des terroristes sur les cinq continents. L’Iran enveloppe le monde entier avec ses tentacules de terreur. C’est ce que l’Iran est en train de faire sans armes nucléaires. Imaginez ce que l’Iran ferait avec des armes nucléaires. 

Et ce même l’Iran s’engage à annihiler Israël. Si ce pays développe des armes nucléaires, il aurait les moyens d’atteindre cet objectif. Nous ne devons pas laisser cela se produire.

Et en tant que Premier ministre d’Israël, j’ai une obligation morale de prendre la parole contre ces dangers pendant qu’il en est encore temps. Depuis 2000 ans, mon peuple, le peuple juif, était apatride, sans défense, sans voix. Nous étions complètement impuissants contre nos ennemis qui juraient de nous détruire. Nous avons souffert de persécutions et d’attaques horribles. Nous ne pouvions jamais parler en notre propre nom, et nous ne pouvions pas nous défendre.

Eh bien, ce n’est plus le cas. Ce n’est plus le cas !

Les jours où le peuple juif était passif face à des menaces d’anéantissement, ces jours sont terminés. Aujourd’hui dans notre état souverain d’Israël, nous nous défendons. Et en étant capable de nous défendre, nous nous sommes alliés avec d’autres, dont le plus important des alliés est les États-Unis d’Amérique, pour défendre notre civilisation commune contre les menaces communes.

Dans notre partie du monde et de plus en plus dans chaque partie du monde, personne ne fait d’alliances avec les faibles. Vous cherchez ceux qui ont la force, ceux qui ont la volonté, ceux qui ont la volonté de se battre pour eux-mêmes. C’est ainsi que des alliances se forment.

Donc, nous nous défendons et, ce faisant, créons la base d’une alliance plus large.

Et aujourd’hui, nous ne sommes plus silencieux; aujourd’hui, nous avons une voix. Et en tant que Premier ministre du seul et unique Etat juif, j’ai l’intention d’utiliser cette voix. 

J’ai l’intention de parler d’un régime iranien qui menace de détruire Israël, qui dévore les pays du Moyen-Orient les uns après les autres. L’exportation du terrorisme à travers le monde se développe et nous parlons aujourd’hui, pour beaucoup d’entre eux, de créer des armées nucléaires.

Mesdames et Messieurs, Israël et les États-Unis conviennent que l’Iran ne doit pas avoir d’ armes nucléaires, mais nous sommes en désaccord sur la meilleure façon d’empêcher l’Iran de développer ces armes.

Mais des désaccords entre alliés sont tout à fait naturel de temps à autre, même parmi les plus proches alliés. Parce qu’il y a des différences importantes entre l’Amérique et Israël.

Les Etats-Unis d’Amérique est un grand pays, un des plus importants. Israël est un petit pays, un des plus petits.

L’Amérique vit dans une des régions les plus sûres du monde. Israël vit dans la région la plus dangereuse du monde. L’Amérique est la puissance la plus forte au monde. Israël est fort, mais est beaucoup plus vulnérable. Les dirigeants américains s’inquiètent de la sécurité de leur pays. Les dirigeants israéliens s’inquiètent de la survie de leur pays.

Vous savez, je crois que j’ai compris une différence. J’ai été le Premier ministre d’Israël pendant neuf ans. Il n’y a pas un seul jour, pas un seul jour où je ne pense pas, où je n’agis pas pour assurer la survie de mon pays.

Et à cause de ces différences, l’Amérique et Israël ont eu des désaccords graves au cours de notre amitié qui dure depuis 70 ans. 

Et cela a commencé dès le début. En 1948, le secrétaire d’État Marshall s’est opposé à l’intention de David Ben Gourion de déclarer l’indépendance. Et c’est un euphémisme. Il s’est opposé avec véhémence à notre indépendance. Mais Ben Gourion a compris ce qui était en jeu et a déclaré l’indépendance d’Israël.

En 1967, alors que l’étau arabe se resserrait autour du cou d’Israël, des États-Unis ont menacé le Premier ministre Levi Eshkol que si Israël agissait seul, il serait seul. Mais Israël a agi – a agi seul – pour se défendre.

En 1981, sous la direction du Premier ministre Menahem Begin, Israël a détruit le réacteur nucléaire d’Osirak. Les Etats-Unis ont critiqué Israël et suspendu les transferts d’armes pendant trois mois. Et en 2002, après la pire vague d’attaques terroristes palestiniennes dans l’histoire d’Israël, le Premier Ministre Sharon a lancé l’opération Bouclier défensif. Les Etats-Unis ont exigé qu’Israël retire immédiatement ses troupes, mais Sharon a continué jusqu’à ce que l’opération soit achevée.

Il y a une raison pour laquelle je mentionne tout cela. Je les mentionne pour marquer un point. Malgré des désaccords occasionnels, l’amitié entre l’Amérique et Israël devenait de plus en plus forte, décennie après décennie.

Et notre amitié va surmonter le désaccord actuel et ainsi, se développer encore plus dans le futur. Et je vais vous dire pourquoi : parce que nous partageons les mêmes rêves. Parce que nous prions et espérons, et nous voulons un même monde meilleur, parce que les valeurs qui nous unissent sont beaucoup plus fortes que les différences qui divisent nos valeurs, comme celles de la liberté, comme l’égalité, la justice, la tolérance et la compassion.

 

A mesure que notre région tombe dans la barbarie médiévale, Israël est celui qui défend ces valeurs communes pour nous et pour vous.

Quand Assad largue des « Bell Bombs » sur son propre peuple, les médecins israéliens traitent les victimes dans nos hôpitaux situés juste en face de la frontière sur les hauteurs du Golan.

Alors que les chrétiens du Moyen-Orient sont décapités et leurs communautés anciennes sont décimées, la communauté chrétienne d’Israël se développe et prospère, la seule communauté chrétienne du Moyen-Orient.

Alors que les femmes de la région sont réprimées, réduites en esclavage, et violées, les femmes en Israël servent de juges à la Cour Suprême, sont des généraux de l’armée, des pilotes de chasse. Deux femmes d’un coup en tant que chef de la justice. Enfin, pas d’un coup, mais l’une après l’autre. C’est déjà pas mal.

Dans un endroit sombre, sauvage et sans espoir comme le Moyen-Orient, Israël est un phare de l’humanité. Israël est la lumière et l’espoir.

Mesdames et Messieurs, Israël et les États-Unis continueront à s’unir parce que l’Amérique et Israël sont plus que des amis. Nous sommes comme une famille. Nous sommes pratiquement une « mishpakha » (en hébreu dans le texte, une famille).

Vous le savez, les désaccords en famille rendent toujours mal à l’aise, mais il faut toujours se rappeler que nous sommes une famille.

Enracinés dans un patrimoine commun, défenseurs des valeurs communes, nous partageons un destin commun. Et c’est le message que je suis venu vous dire aujourd’hui. Notre alliance est solide. Notre amitié est forte. Et avec vos efforts, elle sera encore plus forte dans les années à venir. 

Merci l’AIPAC. Merci l’Amérique. Dieu vous bénisse tous.

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