La vie du leader de l’organisation terroriste Etat islamique (EI), Abou Bakr Al-Baghdadi, est nimbée de mystère. Mais grâce à Business Insider (en anglais), on en sait un peu plus sur son parcours. Le site a obtenu la déclassification de documents militaires américains et les a publiés.

 

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Al-Bagdadi- 1 - Jforum.fr

 

Al-Bagdadi- 2 - Jforum.fr

 

 

Dans ces fichiers, obtenus au nom du « Freedom of Information Act » et rédigés pendant sa détention en Irak, le chef terroriste est identifié par son nom de naissance : Ibrahim Awad Ibrahim Al-Badri. On y apprend que c’est un homme marié et qu’avant de diriger l’EI, il faisait un travail administratif, en tant que simple secrétaire.

Mauvais élève

Il a été capturé à Fallujah (Irak), sa ville de naissance, le 4 février 2004, détenu à Camp Bucca et Camp Adder et libéré le 8 décembre. L’homme qui allait devenir l’ennemi public numéro 1 a été arrêté lors d’une opération visant une de ses connaissances. Il était détenu comme simple prisonnier civil et donc pas considéré comme prisonnier d’un groupe armé.

Enfin, d’après des médias allemands relayés par The Independent, ce n’était pas un bon élève. Troisième d’une fratrie de quatre frères, il était, enfant, déjà ambitieux, selon d’anciens voisins, et « adorait le pouvoir et être influent ». Trop mauvais à l’école, ses notes ne lui ont pas permis d’entrer à l’université de Bagdad. Mais après huit ans d’études islamiques, il a obtenu en 1999 un doctorat en théologie.

Qui est vraiment Al-Baghdadi,

le « Calife » islamiste ?

Un article publié sur le site Business Insider apporte quelques éclairages sur la personnalité de Abu Bakr al-Baghdadi, qui se présente lui-même comme le nouveau « Commandeur des croyants ».

Arrêté par l’armée américaine le 2 février 2004, il a été relâché le 8 décembre de la même année. Le militant islamiste est passé par de multiples centres de détentions, y compris Camp Bucca et Camp Adder. La première de ces prisons s’est taillée une réputation presque aussi sulfureuse que celle d’Abu Graïb, en raison des mauvais traitements infligés aux prisonniers.

Abu Bakr al-Baghdadi a eu l’occasion de rencontrer ceux qui allaient devenir les nouveaux cadres de l’Etat islamique.

Un « petit poisson »

Pourtant, le personnage envoyé dans ces prisons militaires n’avait rien – sur le papier – d’un dangereux terroriste. Considéré comme un « détenu civil », sa fiche fait état d’un passé… de secrétaire ! De plus, lorsqu’il a été emprisonné en 2004, c’était en raison d’un ami qu’il venait visiter : « Il n’était pas la cible » assure le Dr. Hisham al-Hashimi dans « ISIS : Inside The Army of Terror », (Michael Weiss).

Ce petit imam, né à Fallouja, qui prendra le nom prestigieux de « al-Baghdadi » en raison de ses études à l’Université des Sciences islamiques d’Adhamiyah, en banlieue de Bagdad, prétend devenir le nouveau chef spirituel de tous les musulmans et déclare la guerre à tous ceux qui refusent son autorité.

Le sunnisme n’a pas d’anticorps

L’extraordinaire montée en puissance de ce personnage révèle, au choix, une défaillance ou une complicité des services américains. Déjà dans le collimateur des services irakiens avant l’invasion américaine de 2003, il avait rejoint Al Quaïda avant de faire sécession, réalisant le rêve de nombre d’organisations terroristes : créer une zone qu’il contrôle intégralement, avec un embryon d’administration régie par lacharia.

Ce personnage n’a pas été arrêté par les Américains, mais son succès fulgurant comme imam et comme chef de guerre révèle aussi une faiblesse fondamentale du sunnisme, la branche majoritaire de l’islam.

Contrairement aux Chiites, qui disposent d’un clergé aussi hiérarchisé que celui de l’Eglise catholique, les Sunnites n’admettent aucun intermédiaire entre le croyant et Dieu.

En pratique, l’imam est contrôlé par le pouvoir politique qui nomme les muftis, c’est-à-dire le religieux interprète de la loi islamique. Or, depuis l’abolition du califat Ottoman en 1924, il n’existe plus d’autorité suprême qui puisse parler au nom de l’islam dans son ensemble.

Le contrôle et même la formation des imams dépendent donc de la situation politique des pays, comme le relève Antoine Sfeir dans L’Islam contre l’Islam (éditions Grasset).

En Turquie par exemple, c’est le ministère des Affaires religieuses qui se charge de la formation des imams ; en Egypte, c’est l’ancienne et prestigieuse mosquée Al-Azhar… Mais dans un Irak aux institutions dévastées par la guerre et la corruption, un imam populaire peut facilement remettre en cause les structures régionales et répandre sa propre vision de l’islam. Voir s’autoproclamer nouveau calife…

 

 

FranceTvinfo 

 

 

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