C’est l’alya russe des années 1990 qui a donné le coup d’envoi de la high-tech en Israël, les juifs venus de l’ex-URSS étant très versés dans la R&D.

Le gouvernement israélien a mis en place les premiers incubateurs pour permettre aux nouveaux immigrants de développer l’innovation au sens large, explique Delphine Adjiman, conseillère Export Tech & Services pour Business France Israël. C’est également dans les années 90 que les premières pépites ont vu le jour en Israël, conçues par des équipes de R&D inventives et des ’serial entrepreneurs’ charismatiques, par exemple la clé USB de Dov Moran, la première messagerie instantanée ICQ de Yossi Vardi ou bien encore des trouvailles en matière de cyber sécurité.”

Tel-Aviv se lance dans l’économie de demain avec l’intensité de la jeunesse, accueillant incubateurs de start-up et investisseurs à foison. Et la ville ne lésine pas sur l’accueil d’événements comme le DLD Innovation Festival pour booster sa réputation de carrefour high-tech, souhaitant égaler, sinon dépasser la Silicon Valley.

D’autres raisons peuvent expliquer ce climat propice à l’entrepreneuriat. Comme l’analysent Dan Senor et Saul Singer dans leur célèbre livre Israël, la Nation Start-up, la proximité du danger lié à un potentiel conflit armé forge le caractère des jeunes Israéliens et leur donne une certaine habitude du risque, une grande capacité d’adaptation paradoxalement positive.

Aujourd’hui, on compte 5 000 à 7 000 start-up en Israël, dont une majorité autour de Tel-Aviv. C’est moins qu’en France certes, où l’on en dénombre environ 10 000, mais le ratio par habitant est énorme en comparaison. Et l’écosystème est ici beaucoup plus naturel qu’ailleurs”, reprend Florent Della Valle.

Le service militaire obligatoire pour les garçons comme pour les filles solidifie l’effet de réseau. “De plus, l’armée forme les jeunes avant même qu’ils aillent à l’université. Ils ont donc déjà des compétences pratiques avant d’entrer dans le monde du travail”, conclut l’économiste.

Et tandis que la France dépense 2 % de son PIB en R&D, Israël y consacre 4 % depuis plus de dix ans. Le pays est le seul au monde, avec la Corée qui se place au même niveau, à investir autant depuis de si longues années.

Autre atout évident d’Israël, l’ouverture de ses habitants vers l’extérieur. “Les Israéliens sont un peuple d’immigrants, ils ont donc le réflexe d’organiser des levées de fonds à l’étranger”, continue Delphine Adjiman. 60 % des financements de start-up proviennent des États-Unis et 25 % de Chine, qui se fait de plus en plus présente en Israël.

En tout, quatre milliards de dollars sont investis chaque année dans les start-up israéliennes et environ 10 milliards dans leur rachat. Ces investissements viennent de grands groupes, mais surtout de capital-risqueurs comme Jerusalem Venture Partners, Pitango, Magma VC etc… “Ces sociétés font vraiment partie de l’écosystème, souligne la conseillère Export Tech de Business France. Les Israéliens visent l’étranger, non parce qu’ils ne considèrent pas Israël comme un marché potentiel, mais parce qu’ils ont ce réflexe de voir loin.

Cet atout serait-il aussi la limite des start-up israéliennes, qui se font et se défont au gré des rachats étrangers ? “On parle ici de ’serial start-uppers’, raconte Delphine Adjiman, car les gens créent leurs boîtes, les revendent et en lancent de nouvelles, sans véritable état d’âme.”

En 2015, la valeur des start-up israéliennes s’élevait à 25 milliards. Et les rachats par les géants d’Internet vont bon train, l’un des plus impressionnants étant celui de Waze par Google pour un milliard de dollars en 2013.

Autres exemples de cet appétit pour les jeunes pousses locales : Face.com a été acquis par Facebook en 2012 pour 100 millions de dollars, tandis qu’en 2016 Otto a été raflé par Uber pour 680 millions. Quant à Viber, elle a été rachetée en 2014 par Rakuten, l’Amazon japonais, pour 900 millions de dollars.

À l’époque, nous comptions 350 millions d’utilisateurs, aujourd’hui, nous en avons 800 millions à travers le monde, en particulier dans les Balkans et en Asie du Sud-Est”, explique Nadav Avidan, le porte-parole de Viber.

Mentorat et espaces de travail

Ces success stories incitent les groupes du monde entier à tourner leurs regards vers Israël.

Aujourd’hui, des grands noms tels Microsoft ou Coca Cola, proposent du mentorat et des espaces de travail aux start-up qui pourraient leur apporter des solutions intéressantes.

En tout, Israël rassemblerait près de 200 accélérateurs, sans compter les espaces de coworking, qui eux aussi constituent un véritable stimulus.

Parmi ceux-ci, Urban Place propose à de petites entreprises une cinquantaine de bureaux clé en main, mais surtout un service personnalisé et les meilleurs moyens de créer du réseau.

Ouvert en 2015 au tout début de l’avenue Rothschild, le lieu offre des vues époustouflantes sur la Méditerranée. D’ailleurs, on y entend souvent parler français, parce que ses fondateurs sont originaires de l’Hexagone.

Car, ce n’est plus un secret, la French Tech, elle aussi, se plaît à Tel-Aviv, ville ouverte aux entrepreneurs de Paris qui auraient le désir de rejoindre l’écosystème vibrant de la Start-up Nation.

Source : https://itrade.gov.il/france/2017/05/17/tel-aviv-sea-tech-fun/

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