Le général iranien Qassem Soleimani, commandant du corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC), était à moins d’une heure de route de la frontière israélienne vendredi, selon un rapport du journal koweïtien Al-Jarida .

Cette visite, a déclaré le reportage, est ce qui a déclenché dimanche les rares frappes israéliennes sur des cibles iraniennes près de l’aéroport international de Damas, qui ont conduit les forces iraniennes à lancer un missile sol-sol vers le nord d’Israël une heure plus tard.

Citant une source, le reportage a indiqué que Soleimani – l’une des personnalités militaires les plus importantes et les plus influentes en Iran – s’était rendu dans l’est de Ghariyya, dans la province de Daraa, à moins de 40 kilomètres de la ligne de cessez-le-feu sur le plateau du Golan. Selon la source, des agents du renseignement ont surveillé la visite de Soleimani dans une maison de la région pendant deux heures entre 20h et 22h.

« La visite de Soleimani dans un lieu situé à moins de 40 km de la ligne de cessez-le-feu du plateau du Golan a violé un précédent accord américano-russe-israélien » concernant la présence iranienne dans ce pays déchiré par la guerre, a indiqué le reportage.

Israël a travaillé en étroite collaboration avec les États-Unis et la Russie pour tenter de convaincre les forces iraniennes et du Hezbollah de quitter la Syrie, où elles combattaient aux côtés des forces fidèles au président syrien Bashar Assad depuis le début de la guerre civile dans le pays il y a environ huit ans.

Alors qu’il y a eu une réduction des combattants iraniens et du Hezbollah sur les hauteurs du Golan en Syrie, selon le rapport « la possibilité d’ouvrir le front du Golan contre Israël en cas d’attaque sur son territoire » reste une option pour Soleimani qui a affirmé aux Russes qu’il ne respecterait aucune des lignes rouges établies par l’État juif.

Le reportage a également affirmé que les Russes avaient informé les Iraniens 30 minutes à l’avance des cibles qui allaient être attaquées par Israël (soit quand Israël les en a informés), ajoutant que « les Iraniens ont réussi à évacuer les zones et à minimiser les dégâts ».

Moscou est intervenu dans le conflit syrien en septembre 2015. De son côté, le président Bashar Assad, Israël et la Russie utilisent un mécanisme de résolution des conflits en place sur la Syrie afin d’éviter tout conflit indésirable.

Les relations entre Jérusalem et Moscou sont tendues depuis qu’un avion russe a été abattu par des défenses anti-aériennes syriennes à la suite d’un raid aérien israélien sur des cibles iraniennes à proximité. Néanmoins, l’IAF a eu largement le temps de mener des frappes sur des cibles considérées comme une menace pour l’Etat Juif.

L’armée israélienne a déclaré dimanche que le missile sol-sol lancé par les Iraniens contre le mont Hermon, en Israël, avait été tiré d’une zone située à proximité de la capitale syrienne et que les «parties concernées» avaient assuré à Israël que ces régions seraient libérées des forces iraniennes.

Selon ce rapport, un haut responsable iranien a déclaré que Solemani était rentré lundi à Téhéran après la confrontation entre les deux pays et avait informé le Conseil suprême de sécurité nationale iranien de sa visite en Syrie et des attaques israéliennes.

Soleimani aurait déclaré que le seul moyen d’arrêter les attaques israéliennes était de répondre avec trois missiles pour chaque tir israélien et d’essayer d’abattre des avions de combat israéliens, même ceux survolant le Liban. Il aurait également insisté sur la nécessité de réagir aux frappes israéliennes, qui entraîneraient la chute du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lors des prochaines élections.

« Si une frappe est dirigée contre les forces iraniennes, elles réagiront comme elles le jugeront approprié », indique le rapport.

Mardi, l’ambassadeur de Syrie auprès de l’ONU, Bashar Ja’afari, a menacé que Damas allait prendre pour cible l’aéroport Ben Gourion si le Conseil de sécurité des Nations unies ne met pas fin aux frappes israéliennes.

« Nous attirons l’attention des responsables au sein de ce Conseil que l’état de guerre nous oblige à exercer notre droit légitime de légitime défense et à répondre à l’agression israélienne contre l’aéroport international de Damas en réagissant de la même manière contre l’aéroport de Tel Aviv » a t-il déclaré selon l’agence de presse syrienne SANA.

« Le temps n’est-il pas venu pour le Conseil de sécurité de l’ONU de mettre fin à l’agression israélienne répétée contre les territoires de la République arabe syrienne? »