Les deux pays arabes tentent séparément de faire cesser les tensions entre le Hamas et Israël après que les terroristes basés à Gaza ont repris les attaques de ballons incendiaires contre Israël au cours des deux dernières semaines.

Au début de cette semaine, une délégation égyptienne de sécurité s’est rendue dans la bande de Gaza pour des entretiens avec les dirigeants du Hamas et d’autres factions palestiniennes sur les moyens d’apaiser les tensions avec Israël.

Les responsables du renseignement égyptien ont reçu une liste de demandes des factions palestiniennes qui comprennent une augmentation du nombre de permis de travail pour les Palestiniens leur permettant de travailler en Israël, de 5000 à 10000, résoudre la crise de l’électricité dans l’enclave côtière, élargir la zone de pêche et augmenter la subvention en espèces donnée par le Qatar aux familles palestiniennes, jusqu’à 40 millions de dollars, selon les sources.

La dernière subvention en espèces du Qatar, estimée à 20 millions de dollars, devrait prendre fin le mois prochain.

Le Qatar a accepté de renouveler son aide financière à la bande de Gaza pour six mois supplémentaires, a rapporté jeudi le journal Al Akhbar, appartenant au Hezbollah.

Les responsables du Hamas ont déclaré qu’ils n’avaient pas reçu de confirmation du Qatar quant à sa prétendue volonté de poursuivre les paiements à près de 100 000 familles dans la bande de Gaza.

La réticence du Qatar à clarifier sa position concernant l’avenir des subventions en espèces à la bande de Gaza vise probablement à saboter les efforts de l’Égypte pour persuader le Hamas et Israël de respecter les accords de cessez-le-feu conclus au début de cette année sous l’égide des Égyptiens, des Qataris et des Nations Unies.

En 2017, l’Égypte, l’Arabie saoudite, Bahreïn et les Émirats arabes unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar en raison du soutien continu de Doha au «terrorisme», y compris les Frères musulmans. Les Frères musulmans sont interdits par le gouvernement égyptien et sont considérés comme une organisation terroriste. Le Hamas est une branche armée des Frères musulmans.

« Le Qatar ne veut pas que les Egyptiens marquent des réalisations dans la bande de Gaza, y compris un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël », ont déclaré les sources au Jerusalem Post.«Les Qataris ne font pas confiance aux Egyptiens.»

Dans ce contexte, il est difficile de comprendre pourquoi le Hamas a choisi de présenter ses revendications aux Egyptiens et non au Qatar.

Un responsable du Hamas dans la bande de Gaza a déclaré que son mouvement avait présenté aux responsables égyptiens de la sécurité sa liste de demandes, dans l’espoir qu’ils les transmettraient à Israël, ce qui ferait à son tour pression sur le Qatar pour qu’il renouvelle la distribution de subventions en espèces aux familles palestiniennes.

«Nous savons que l’Égypte n’a aucun effet de levier sur le Qatar», a déclaré le responsable du Hamas. «Mais nous savons aussi qu’Israël et le Qatar entretiennent de bonnes relations. Si les Israéliens veulent le calme, ils doivent se conformer à nos demandes et discuter avec les Qataris de l’extension des subventions en espèces. Les Israéliens doivent également comprendre que le blocus de la bande de Gaza ne peut pas durer éternellement. »

La décision du Hamas de reprendre les attaques par lancers de ballon contre Israël visait à envoyer des messages séparés au Qatar et à l’Égypte, a déclaré au Post un journaliste palestinien de la bande de Gaza.

«Le message adressé au Qatar est qu’il doit continuer les paiements à la bande de Gaza si Doha veut maintenir son rôle de principal intermédiaire avec Israël», a-t-il déclaré. «Le message adressé à l’Égypte est qu’il doit faire pression sur Israël pour qu’il respecte les accords de cessez-le-feu en assouplissant les restrictions imposées à la bande de Gaza.»

Les Egyptiens sont mécontents du rôle accru du Qatar dans la bande de Gaza, a déclaré le journaliste.

«Les Egyptiens préfèrent voir Israël aider la bande de Gaza plutôt que le Qatar», a-t-il déclaré.

Le Hamas craint que la crise économique dans la bande de Gaza ne conduise à la reprise de manifestations similaires à celles qui ont éclaté l’année dernière sous la bannière: «Nous voulons vivre». Le Hamas a utilisé ses forces de sécurité et sa soi-disant aile «militaire», Izzadin al-Qassam, pour écraser les manifestations et arrêter des centaines de Palestiniens.

Pendant ce temps, les dirigeants rebelles du Hamas ont continué jeudi à lancer des menaces contre Israël, affirmant qu’ils n’avaient pas peur d’une autre guerre.

«Nous avons toujours le doigt sur la gâchette», a déclaré le responsable du Hamas, Khalil al-Hayya. «Nous n’avons pas peur des menaces; nous n’avons pas peur des menaces de reprendre les éliminations [ciblées]. Les bombardements se heurteront à des bombardements, et les roquettes se heurteront à des roquettes. »